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​Jugé pour avoir battu sa femme enceinte


Tahiti, le 19 septembre 2023 – Un agent de sécurité âgé de 30 ans été condamné lundi par le tribunal correctionnel pour des violences commises sur sa compagne enceinte. L'individu, jusque-là inconnu de la justice, a écopé d'un an de prison avec sursis. 
 
Le tribunal correctionnel a jugé, lundi, un agent de sécurité qui était poursuivi pour avoir commis de graves violences sur sa compagne enceinte et ce, à plusieurs reprises. Il lui était également reproché d'avoir menacé de tuer la victime. L'affaire avait débuté le 7 mai lorsque les policiers avaient dû intervenir à Papeete au domicile du couple qui venait de se disputer. Accusé par sa compagne d'entretenir une relation extraconjugale avec sa nièce, le prévenu lui avait mis une dizaine de gifles et une “quinzaine” de “coups de poing” et de “coups de pied”. 
 
Convoqué le mois prochain en comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité pour ces premières violences, l'agent de sécurité a finalement été interpellé le 12 septembre dernier après avoir de nouveau frappé sa concubine enceinte de huit mois, avoir menacé de la “tuer” et avoir tenté de l'étrangler. Le tout commis sur fond d'une nouvelle dispute conjugale liée à la présumée relation du prévenu avec sa nièce. 
 
Choix procédural “assumé”
 
Peu loquace à la barre du tribunal correctionnel, lundi, l'intéressé a reconnu les violences en concédant qu'outre les coups pour lesquels il était jugé, il mettait parfois des “gifles” à sa compagne mais “pas tout le temps”. La victime, qui avait dû être hospitalisée après les coups portés le 12 septembre, est ensuite venue expliquer au tribunal qu'elle s'était “habituée” aux violences et qu'elle aimerait “reprendre” la vie commune avec le prévenu en espérant qu'il y ait une “amélioration”. Interrogé par le procureur de la République sur sa responsabilité dans la commission des faits, l'agent de sécurité a cru bon d'expliquer qu'il estimait que c'était le comportement de sa compagne qui avait provoqué les violences. 
 
Alors qu'il est “peu fréquent” qu'un prévenu dont le casier est vierge soit jugé en comparution immédiate, le représentant du ministère public a “assumé” ce choix de procédure en assurant à l'aune de ses réquisitions que les faits étaient “extrêmement graves”. “Il savait qu'elle était enceinte et s'est acharné sur elle en lui portant des coups sur tout le corps et il nous dit encore aujourd'hui qu'elle a provoqué ces violences.” Insistant sur la nécessité de penser à la “suite”, puisqu'il semble “manifeste” que le prévenu et sa compagne allaient se remettre ensemble, le procureur de la République a requis 15 mois de prison dont six avec sursis assortis d'une obligation de soins et de travail.
 
Exclusion du casier judiciaire
 
Constituée pour la défense du trentenaire, Me Betty Hayoun a évoqué lors de sa plaidoirie le “ manque de maturité” du couple et son “problème de communication, de jalousie et de respect mutuel”. Face aux réquisitions de prison ferme, elle a demandé au tribunal de ne pas “pénaliser” la famille et ses “revenus financiers” en condamnant son client à une peine de sursis probatoire. Dans la mesure où le trentenaire travaille dans le domaine de la sécurité, l'avocate a également demandé l'exclusion de la condamnation du casier judiciaire de son client. Une demande à laquelle s'est opposé le parquet pour lequel “les agents de sécurité doivent faire preuve d'exemplarité” tant dans leur vie professionnelle que personnelle.
 
Après en avoir délibéré, le tribunal a finalement condamné le jeune homme à un an de prison avec sursis probatoire pendant deux ans. Il devra notamment se faire suivre pour travailler sur son “rapport à la violence”. Le tribunal a aussi fait droit à la demande d'exclusion de la condamnation du casier judiciaire du prévenu. 
 

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 19 Septembre 2023 à 07:09 | Lu 1429 fois