Ua Pou, le 26 janvier 2021 - Autrefois habitée par la tribu des Ahutai, Hakamaii offre une sensation de fraîcheur en comparaison aux vallées battues par le vent, plus à l’Est de l’île. Visite de cette oasis marquisienne.
Le village joliment décoré, habité par environ 200 personnes, est niché dans une vallée étroite et verte.
On n’y souffre pas de problèmes d’approvisionnement en eau, même en temps de sécheresse comme ces derniers mois, contrairement aux vallées plus sèches de l’île comme Hakahau, Hakamoui ou Hohoi, où il est courant que la distribution d’eau soit coupée pendant la majeure partie de la journée.
Quand on s’enfonce dans le fond de la vallée sur les hauteurs, on trouve également un grand pae pae qui servait autrefois aux rassemblements festifs. Le site est connu sous plusieurs noms comme «Tokatoka» ou encore «Tokamanu». Un projet de rénovation avec le concours de la mairie de Hakahau est sur la table afin de mettre en valeur cette structure qui serait aussi grande que celle abritant le site de Mauia dans la vallée de Hohoi.
Est également en cours, un projet de randonnée pédestre pour se rendre à la vallée de Hikeu, à mi-chemin entre Hakatao et Hakamaii. Aucune route -à part les sentiers cavaliers ou ceux qu’utilisent les coprahculteurs- ne traverse cette partie de l’île où la flore reste dense et protégée de la surexploitation comme notamment certains grands arbres tels que les aito ou les miro, très prisés pour leur robustesse et donc pour la construction ou la sculpture.
Sur le chemin se trouve la baie d’Apateki. Une cascade haute de 30m y sied, avec en amont, de petits bassins propices à la baignade qui feront le bonheur des marcheurs aguerris.
Sur le front de mer, trône une église catholique colorée, inaugurée en 1994 et faisant face au motu Kuara, le gardien de la baie, emblématique de la vallée.
Quelques voiliers viennent également en visite. Les habitants en ont dénombré jusqu’à une dizaine en même temps.
Débouchant dans la mer, un cours d’eau où certains viennent nourrir des anguilles en souvenir des temps passés quand l’eau coulait à flots et les enfants venaient jouer dans la rivière, se rappelle Isidore Hikutini, le conseiller municipal de Hakamaii.
Tous les bâtiments accueillant du public, comme le joli centre médical, la mairie ou encore l’école élémentaire sont ornés d’enseignes en bois sculpté et les bords de route se peuplent petit à petit de tikis bienveillants.
Le village joliment décoré, habité par environ 200 personnes, est niché dans une vallée étroite et verte.
On n’y souffre pas de problèmes d’approvisionnement en eau, même en temps de sécheresse comme ces derniers mois, contrairement aux vallées plus sèches de l’île comme Hakahau, Hakamoui ou Hohoi, où il est courant que la distribution d’eau soit coupée pendant la majeure partie de la journée.
Quand on s’enfonce dans le fond de la vallée sur les hauteurs, on trouve également un grand pae pae qui servait autrefois aux rassemblements festifs. Le site est connu sous plusieurs noms comme «Tokatoka» ou encore «Tokamanu». Un projet de rénovation avec le concours de la mairie de Hakahau est sur la table afin de mettre en valeur cette structure qui serait aussi grande que celle abritant le site de Mauia dans la vallée de Hohoi.
Est également en cours, un projet de randonnée pédestre pour se rendre à la vallée de Hikeu, à mi-chemin entre Hakatao et Hakamaii. Aucune route -à part les sentiers cavaliers ou ceux qu’utilisent les coprahculteurs- ne traverse cette partie de l’île où la flore reste dense et protégée de la surexploitation comme notamment certains grands arbres tels que les aito ou les miro, très prisés pour leur robustesse et donc pour la construction ou la sculpture.
Sur le chemin se trouve la baie d’Apateki. Une cascade haute de 30m y sied, avec en amont, de petits bassins propices à la baignade qui feront le bonheur des marcheurs aguerris.
Sur le front de mer, trône une église catholique colorée, inaugurée en 1994 et faisant face au motu Kuara, le gardien de la baie, emblématique de la vallée.
Quelques voiliers viennent également en visite. Les habitants en ont dénombré jusqu’à une dizaine en même temps.
Débouchant dans la mer, un cours d’eau où certains viennent nourrir des anguilles en souvenir des temps passés quand l’eau coulait à flots et les enfants venaient jouer dans la rivière, se rappelle Isidore Hikutini, le conseiller municipal de Hakamaii.
Tous les bâtiments accueillant du public, comme le joli centre médical, la mairie ou encore l’école élémentaire sont ornés d’enseignes en bois sculpté et les bords de route se peuplent petit à petit de tikis bienveillants.
Coprah, pêche et artisanat
A 36km de Hakahau, le village principal de Ua Pou, on met approximativement 1h30 en voiture pour accéder à Hakamaii.
Sur les 215 habitants, on compte 80 jeunes parmi lesquels 40 sont en internat à Tahiti ou ailleurs aux Marquises ; 18 élèves y vont à l’école élémentaire.
Les activités principales des habitants de cette vallée sont le coprah, ainsi que la pêche ou encore l’artisanat et bien sûr, le tatouage.
Aujourd’hui, la production de coprah souffre beaucoup des maladies de cocotiers mais aussi de la crise liée au covid-19. D’une production avoisinant les deux tonnes au début des années 2000, le produit du coprah est descendu à une quinzaine de sacs aujourd’hui.
Quelques familles arrondissent également leurs fins de mois grâce au ramassage de noni.
La pêche est, évidemment, une activité importante. On pêche le poulpe et on le fait sécher, ainsi que le poisson.
Il y a six artisans sur place qui confectionnent des pièces en bois, des bijoux en graines ou encore qui pratiquent le tressage.
Kina, le tatoueur
Pour en venir à la tradition du tatouage marquisien dont la réputation internationale n’est plus à faire, beaucoup d’artistes tatoueurs sont partis s’installer en France ou à Papeete mais trois d’entre eux sont restés sur place. L’un deux, que l’on surnomme « Kina », vit de quatre activités différentes. Il vient d’une famille de cinq frères dont trois sont tatoueurs parmi lesquels deux sont partis vivre en France.
Il a commencé à apprendre vers l’âge de 16 ans avec son grand frère. Il se souvient qu’à l’époque, ils travaillaient avec des épines d’oranger et ils utilisaient l’encre des stylos bic. Plus tard, ils se sont mis à travailler avec des rasoirs à piles et des aiguilles à coudre. Puis ils sont passés à l’encre de chine qu’on utilisait pour les stylos à plume. Les initiés à cette méthode témoignent de la douleur que l’on devait endurer pour se faire tatouer. Rien à voir avec les pratiques modernes, et se sont quelques centaines de personnes qui sont passées chez lui se faire « piquer », comme on dit ici.
C’est finalement en 2016 que Kina a commencé à travailler avec une machine, au plus grand soulagement de ses clients.
Sa deuxième activité est la sculpture qu’il pratique depuis toujours, car c’est un savoir-faire familial. Il est également détenteur de la carte VMT [véhicule multi transport touristique, ndlr.] et entretient un faa’apu d’agrumes, de mangues et de bananes. Une pluralité d’activités qui est, selon lui, cruciale dans les îles.
Hakamaii est également la vallée d’origine du chanteur Rataro dont la renommée n’est plus à faire en Polynésie française. Il est l’auteur et l’interprète de chansons très populaires telles que « Hianau » et « Vaehei » pour ses deux filles, ou encore « Titikua », « Hipahi » ainsi que de nombreuses chansons liées au Matava’a, le Festival des Arts des Iles Marquises.
Ratato forme également depuis longtemps nombre de rameurs de l’île à l’école de va’a de Hakahau. Une équipe qu’il emmène régulièrement jusqu’à la Hawaiki Nui.