Tahiti, le 12 juin 2024 - Le leader du Rassemblement national (RN) en Polynésie française, Éric Minardi, ne présentera pas de candidats pour les législatives anticipées. Il engage en revanche les voix de ses militants vers l’abstention après avoir été déçu par A here ia Porinetia. Entretien.
Après les élections européennes, malgré le très faible nombre d’électeurs qui se sont déplacés au Fenua, vous devez être content du score réalisé par le RN ?
“Bien sûr. Nous avons quand même une dizaine de communes où nous sommes arrivés devant. Je remercie les électeurs et les tāvana qui ont appelé à voter pour nous. (…) Voir Jordan Bardella en tête sur le territoire national, je ne pensais pas de mon vivant pouvoir vivre cette victoire.”
Le président de la République a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale après le scrutin. Localement, vous ne présentez pas de candidats ?
“On ne s’attendait pas à cette dissolution immédiate qui nous a pris de court. Le président Macron demande de préparer des élections en moins d’une semaine. Je dois partir à Bruxelles pour faire un point sur l’élection européenne avec mon bureau élargi. Il était préférable, pour moi, de ne pas engager de candidat comme ça et d’y aller la fleur au fusil. J’attends désormais d’être à Paris avec les équipes du RN et je verrai le prochain ministre des Outre-mer pour revenir avec des projets et des financements. J’ai prévu de faire rembourser l’État aux frais engagés par la CPS pour le traitement des maladies radio-induites. Je ferai le maximum pour que le nouveau ministre des Outre-mer valide cet engagement. De plus, je prépare un projet qui nous permettra de favoriser les archipels et permettre de sortir la Polynésie du marasme économique et social.”
Le jeu des élections croisées entre européennes et législatives pourrait vous renvoyer à Bruxelles. Vous vous y attendiez ?
“Un peu. À Bruxelles et Strasbourg, on apprend beaucoup de choses. Aujourd’hui, si je dois remonter, ce sera dans un autre contexte. J’ai mes affaires ici, ma famille, mais s’il faut que je m’engage pour le bien du Pays et de la France, je le ferai.”
Vous êtes proche du cercle de Jordan Bardella. S’il devient Premier ministre, vous connaissez le nom du futur ministre des Outre-mer ?
“Non. Aujourd’hui, on est plus concentrés sur les candidatures que sur les noms de ministres potentiels.”
Mardi soir, vous apportiez votre soutien à A here ia Porinetia, sous conditions. Manifestement, les conditions n’ont pas été respectées et vous retirez votre soutien.
“C’est cela. Nous avions prévu de soutenir Ahip. Nous voulions soutenir Nuihau Laurey, Nicole Sanquer et Felix Tokoragi, à condition qu’il n’y ait pas de ‘combinazion’ entre les divers partis autonomistes. J’ai eu hier (mardi, NDLR) midi Nuihau Laurey longuement au téléphone. Lui-même me dit ‘Éric, j’en ai marre de ces arrangements autour d’une table et nous allons partir avec trois candidats Ahip sur les trois circonscriptions’. Je lui ai dit ‘parfait, on vous suit’. Il me dit ‘Je suis RN et pas Macron.’ Je dis ‘parfait, on vous suit’. Et j’apprends le lendemain dans le journal que Nicole Sanquer part seule avec les autres autonomistes. Je pense que Nicole Sanquer a acté la mort de A here ia Porinetia en prenant cette décision.”
Elle a aussi laissé entendre qu’elle ne rejoindra pas les rangs RN si elle est élue.
“Ça, ça ne m’étonne pas. Elle a toujours été ambigüe là-dessus. Elle m’a donné son parrainage pour la présidentielle parce que Nuihau Laurey lui avait pratiquement imposé de le faire, mais après, il ne fallait surtout pas le dire et tout cacher. Elle ressemble tellement aux autres politiques que l’on a connus jusqu’à présent. Je plains Gaston Flosse. C’est quand même un grand metua. Ce sont tous des bébés Flosse ces gens-là et je les vois fonctionner comme ça, c’est assez triste. Ils ont trahi Flosse. Ils essayent de récupérer les quelques milliers de voix que Flosse a encore derrière lui. Leur façon de fonctionner est lamentable, c’est pour cela que les gens ne veulent plus aller voter. Au RN, qu’on aime ou qu’on n’aime pas, on est droit. On est tête haute et main propre. On marche droit, on ne cherche pas des arrangements comme ça. Si c’est juste pour faire des arrangements de partis pour les intérêts personnels, ça ne nous intéresse pas.”
De fait, appel à l’abstention sur les législatives anticipées ?
“Oui, complètement. Il n’est pas question pour nous de nous associer avec des gens qui ont appelé à voter Macron. Ce n’est pas possible. Et Nicole (Sanquer), elle va aller où si elle est élue ? À droite, c’est le RN. Elle ne va pas aller à gauche… donc elle va aller au centre. Et au centre, c’est qui ? C’est Macron.”
Après les élections européennes, malgré le très faible nombre d’électeurs qui se sont déplacés au Fenua, vous devez être content du score réalisé par le RN ?
“Bien sûr. Nous avons quand même une dizaine de communes où nous sommes arrivés devant. Je remercie les électeurs et les tāvana qui ont appelé à voter pour nous. (…) Voir Jordan Bardella en tête sur le territoire national, je ne pensais pas de mon vivant pouvoir vivre cette victoire.”
Le président de la République a décidé de dissoudre l’Assemblée nationale après le scrutin. Localement, vous ne présentez pas de candidats ?
“On ne s’attendait pas à cette dissolution immédiate qui nous a pris de court. Le président Macron demande de préparer des élections en moins d’une semaine. Je dois partir à Bruxelles pour faire un point sur l’élection européenne avec mon bureau élargi. Il était préférable, pour moi, de ne pas engager de candidat comme ça et d’y aller la fleur au fusil. J’attends désormais d’être à Paris avec les équipes du RN et je verrai le prochain ministre des Outre-mer pour revenir avec des projets et des financements. J’ai prévu de faire rembourser l’État aux frais engagés par la CPS pour le traitement des maladies radio-induites. Je ferai le maximum pour que le nouveau ministre des Outre-mer valide cet engagement. De plus, je prépare un projet qui nous permettra de favoriser les archipels et permettre de sortir la Polynésie du marasme économique et social.”
Le jeu des élections croisées entre européennes et législatives pourrait vous renvoyer à Bruxelles. Vous vous y attendiez ?
“Un peu. À Bruxelles et Strasbourg, on apprend beaucoup de choses. Aujourd’hui, si je dois remonter, ce sera dans un autre contexte. J’ai mes affaires ici, ma famille, mais s’il faut que je m’engage pour le bien du Pays et de la France, je le ferai.”
Vous êtes proche du cercle de Jordan Bardella. S’il devient Premier ministre, vous connaissez le nom du futur ministre des Outre-mer ?
“Non. Aujourd’hui, on est plus concentrés sur les candidatures que sur les noms de ministres potentiels.”
Mardi soir, vous apportiez votre soutien à A here ia Porinetia, sous conditions. Manifestement, les conditions n’ont pas été respectées et vous retirez votre soutien.
“C’est cela. Nous avions prévu de soutenir Ahip. Nous voulions soutenir Nuihau Laurey, Nicole Sanquer et Felix Tokoragi, à condition qu’il n’y ait pas de ‘combinazion’ entre les divers partis autonomistes. J’ai eu hier (mardi, NDLR) midi Nuihau Laurey longuement au téléphone. Lui-même me dit ‘Éric, j’en ai marre de ces arrangements autour d’une table et nous allons partir avec trois candidats Ahip sur les trois circonscriptions’. Je lui ai dit ‘parfait, on vous suit’. Il me dit ‘Je suis RN et pas Macron.’ Je dis ‘parfait, on vous suit’. Et j’apprends le lendemain dans le journal que Nicole Sanquer part seule avec les autres autonomistes. Je pense que Nicole Sanquer a acté la mort de A here ia Porinetia en prenant cette décision.”
Elle a aussi laissé entendre qu’elle ne rejoindra pas les rangs RN si elle est élue.
“Ça, ça ne m’étonne pas. Elle a toujours été ambigüe là-dessus. Elle m’a donné son parrainage pour la présidentielle parce que Nuihau Laurey lui avait pratiquement imposé de le faire, mais après, il ne fallait surtout pas le dire et tout cacher. Elle ressemble tellement aux autres politiques que l’on a connus jusqu’à présent. Je plains Gaston Flosse. C’est quand même un grand metua. Ce sont tous des bébés Flosse ces gens-là et je les vois fonctionner comme ça, c’est assez triste. Ils ont trahi Flosse. Ils essayent de récupérer les quelques milliers de voix que Flosse a encore derrière lui. Leur façon de fonctionner est lamentable, c’est pour cela que les gens ne veulent plus aller voter. Au RN, qu’on aime ou qu’on n’aime pas, on est droit. On est tête haute et main propre. On marche droit, on ne cherche pas des arrangements comme ça. Si c’est juste pour faire des arrangements de partis pour les intérêts personnels, ça ne nous intéresse pas.”
De fait, appel à l’abstention sur les législatives anticipées ?
“Oui, complètement. Il n’est pas question pour nous de nous associer avec des gens qui ont appelé à voter Macron. Ce n’est pas possible. Et Nicole (Sanquer), elle va aller où si elle est élue ? À droite, c’est le RN. Elle ne va pas aller à gauche… donc elle va aller au centre. Et au centre, c’est qui ? C’est Macron.”