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​Ça se complique pour les 56 milliards de prêt


Tahiti, le 25 juin 2020 - Jeudi dernier à l'assemblée de la Polynésie française, Edouard Fritch indiquait que l'Etat n'avait répondu que partiellement à sa demande de prêt de 56 milliards de Fcfp. Le gouvernement d'Edouard Philippe n'en avait en effet inscrit que 28 pour la Polynésie dans son projet de loi de finances rectificative. Ce jeudi, Maina Sage a tenté une première fois de plaider la cause du Pays. En vain.
 
Lors de la dernière séance à Tarahoi, Edouard Fritch indiquait qu'à sa demande, Maina Sage avait pris d'urgence l'avion "pour aller faire entendre notre voix" à l'Assemblée nationale. Dès son arrivée en métropole, la députée déposait un amendement à la loi de finances rectificative en cours d'examen pour rappeler les besoins de la Polynésie estimés à 470 millions d'euros (56 milliards de Fcfp) en mai dernier. Un chiffre arrêté à l'unanimité par le "comité des financeurs" local regroupant "les plus hautes instances financières de l’État représentées en Polynésie", à savoir l'Etat, l'Agence française de développement (AFD), l'Institut d'émission d'outre-mer (IEOM), le Trésor public et la Chambre territoriale des comptes. Une demande, répartie à hauteur de 310 millions d'euros (37 milliards Fcfp) pour les besoins du Pays et 160 millions (19 milliards Fcfp) pour la CPS que l'Etat n'a considérée que très partiellement, en n'inscrivant que 240 millions (28,6 milliards Fcfp ) dans son projet de loi.

Amendement retiré
 
Un amendement probablement rédigé à la va-vite que Maina Sage a tenté de défendre en commission des finances, hier. Pour la députée, les 240 millions d'euros sont "une première étape". "L'objectif est quand même d'inciter (…) à suivre de près l'évolution des besoins" de la Polynésie, qui sont donc deux fois supérieurs.
 
Le rapporteur du texte, Laurent Saint-Martin, lui a rappelé que le montant inscrit est l'équivalent de celui obtenu par la Nouvelle Calédonie il y a deux mois déjà et que la priorité était plus vers le soutien aux entreprises qu'aux collectivités. Il exprime alors un avis défavorable si l'amendement n'est pas retiré. Plus tôt, il avait invité chacun à avoir une réflexion sur l'autonomie fiscale en temps de crise dans les collectivités d'outre-mer. La principale pique envers Maina Sage viendra de son propre camp, d'un élu UDI assis à ses côtés. "Le plafond de la garantie, c'est 240 millions d'euros. Dans l'amendement, c'est 470. Alors quels sont les besoins ?". Une question à laquelle Maina Sage répondra, avant d'annoncer le retrait de son amendement, que ce dernier ne vise qu'à "prendre en compte l'évaluation locale des besoins", l'Etat et le Pays étant "en cours de négociation pour la suite", "peut-être que d'ici la séance, on pourra trouver un dispositif spécifique aux collectivités".

L'examen du texte est prévu du 30 juin au 4 juillet ce qui laisse peu de temps pour convaincre.

Rédigé par Sébastien Petit le Jeudi 25 Juin 2020 à 20:32 | Lu 6329 fois