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​18 mois ferme pour avoir mortellement percuté un adolescent


Tahiti, le 8 février 2022 – Un retraité de 59 ans, jusque-là inconnu de la justice, a été condamné mardi par le tribunal correctionnel pour homicide involontaire à trois ans de prison dont 18 mois avec sursis. Le 28 octobre 2018 à Papara, le prévenu alcoolisé avait mortellement percuté un adolescent de 13 ans qui circulait sur son vélo.
 
Le tribunal correctionnel a jugé mardi matin un ancien marin de 59 ans poursuivi pour un homicide involontaire aggravé commis le 28 octobre 2018 au PK 31 à Papara. Vers 20 heures ce jour-là, le prévenu avait mortellement percuté un adolescent de 13 ans qui rentrait chez son père à vélo. Ivre, le retraité avait été surpris par les phares d'un véhicule arrivant en face de lui. Il s'était déporté sur la piste cyclable sur laquelle circulait la victime. Les gendarmes avaient rapidement dû intervenir pour protéger le chauffard auquel tout le quartier voulait s'en prendre. Malgré la prise en charge du jeune garçon par les secours, ce dernier était décédé le lendemain de l'accident au Taaone.
 
Les investigations avaient permis d'établir que le conducteur du véhicule présentait un taux d'alcool d'1,6 gramme par litre de sang. Si une bouteille de bière avait été retrouvée renversée au niveau du frein à main de sa voiture, le retraité avait expliqué qu'il avait déjà bu “six ou sept” autres bouteilles avant le drame.
 
Une route éclairée
 
Jugé en correctionnelle mardi plus de trois ans après les faits, l'ancien marin a de nouveau expliqué qu'il avait été surpris par les phares de l'autre véhicule et qu'il n'avait “pas vu le gamin”. Alors que des traces de freinage avaient été relevées sur plus de 14 mètres après le point d'impact, l'homme a affirmé qu'il ne roulait pas à une vitesse excessive. Même si l'enfant n'avait pas de feux sur son vélo, le président du tribunal a tenu à rappeler lors des débats que l'accident avait eu lieu sur une portion de route “bien éclairée”.
 
Entendue à son tour, la mère de l'adolescent s'est brièvement exprimée pour évoquer un enfant qui “prenait tout avec le sourire” et qui manque cruellement à sa famille. Pour sa défense, Me Eftimie-Spitz s'est ensuite attardé sur l'attitude du prévenu à la barre. “Son discours me dérange, il adopte un ton extrêmement léger et n'a émis aucune excuse envers la famille”.
 
Indemnisation
 
Tenant compte du fait que le prévenu n'avait pas de casier judiciaire et qu'il s'était plié à toutes les obligations induites par son contrôle judiciaire, le procureur de la République a requis trois ans de prison dont un an avec sursis probatoire pendant trois ans. Le représentant du ministère public a cependant déploré que le prévenu, avec son taux d'alcoolémie, ait “roulé à tombeau ouvert”.
 
Face à l'implication de son client, Me Usang a ensuite axé sa plaidoirie sur tous les efforts fournis par le retraité pour indemniser la famille de la victime. “Il a rassemblé toutes ses économies pour indemniser les parents. Il est même reparti en mer comme mécanicien pour pourvoir gagner plus d'argent”. Après en avoir délibéré, le tribunal correctionnel a finalement condamné l'intéressé à trois ans de prison dont six mois avec sursis probatoire pendant deux ans. À la fin de l'audience, le prévenu a fini par s'adresser à la mère de la victime qui lui a accordé son pardon.

Rédigé par Garance Colbert le Mardi 8 Février 2022 à 17:17 | Lu 3279 fois