Oscar Temaru, mardi, durant la conférence de presse organisée au sujet de la manifestation anti-nucléaire Mā'ohi Lives Matter de ce samedi à Papeete.
Tahiti, le 13 juillet 2021 - Quinze jours après la manifestation du 2-Juillet, le Tavini Huiraatira organise la marche Mā'ohi Lives Matter, samedi, avec le soutien revendiqué de l’Église protestante mā'ohi et des associations 193 et Moruroa e tatou. Oscar Temaru appelle à une mobilisation sans précédent.
C’est dans l’agitation qui avait suivi la parution du livre Toxique, en mars dernier, qu’a été forgé le projet d’une manifestation anti-nucléaire le 17 juillet. La date est choisie en mémoire de l’essai atmosphérique Centaure de 1974. Un tir raté, compliqué par une météo défavorable, dont le nuage aurait balayé la Polynésie jusqu’à Tahiti et, selon l’estimation des journalistes auteurs de Toxique, exposé jusqu’à 110 000 Polynésiens à des retombées radioactives.
À quelques jours de l’événement, c’est avec la célèbre phrase tirée d’un discours de John Fitzgerald Kennedy qu’Oscar Temaru veut susciter l’adhésion populaire : "Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi ; demande-toi ce que tu peux faire pour ton pays". "C’est un appel à la mobilisation générale", explique-t-il. "Je ne peux pas vous dire aujourd’hui combien nous serons. Mais je peux dire qu’il y aura quelques milliers de personnes." Et le leader du Tavini de lancer : "Je serai satisfait s’il y a 50 000 personnes." La barre est très haute.
Quinze jours après la manifestation du 2-Juillet, qui commémorait cette année le 55e anniversaire du premier essai nucléaire, et à une semaine de la visite officielle du président de la République en Polynésie, le collectif Fait nucléaire en Polynésie veut porter un grand coup. Au début du mois, l’association Moruroa e tatou a réussi à rassembler entre 2 et 3 000 manifestants à Papeete, grâce au soutien déterminant de l’Église protestante mā'ohi (EPM), pourvoyeuse de l’essentiel des troupes. Si ses représentants n’étaient pas présents à la conférence de presse donnée mardi au siège du Tavini pour promouvoir la manifestation du 17 juillet, l’organisation religieuse fait partie du collectif organisateur. Richard Tuheiava meuble l’absence des leaders de l’EPM par ces mots : "Vous avez un doute sur la présence de l’Église protestante mā'ohi ? (…) Ne vous inquiétez pas…"
Doléances et plaintes
Deux points de rassemblement sont prévus samedi matin à partir de 6 heures. Au parking de l’ancien hôpital de Mamao, pour les manifestants de la côte est, et au stade de Tipaerui pour ceux de la côte ouest. Les deux cortèges de la manifestation Mā'ohi Lives Matter se mettront en marche vers 9 heures en direction de la place Tarahoi qui sera le point focal de l’événement. Là, un discours est prévu vers 11 heures pour rappeler les objectifs de ce rassemblement. Puis à la mi-journée, après la minute de silence en hommage aux malades et aux combattants polynésiens du nucléaire décédés, une séquence doit être consacrée au témoignage de victimes du nucléaire. Des enregistrements vidéo réalisés pour l’occasion seront projetés sur grand écran pour porter la parole des malades polynésiens ou des sympathisants internationaux qui n’auront pas pu se déplacer. Au nombre de ceux-ci, un témoignage de Hilda Lini, sœur de feu Walter Lini, le père de l’indépendance du Vanuatu. L’intervention est également prévue de diplomates du Pacifique, accrédités au Nations Unies et de représentants des Organisation non gouvernementales qui siègent au conseil économique et social de l’ONU. "Des partenaires institutionnels Pacifique, des partenaires des Nations Unies et des individus actifs dans la région, qui connaissent le combat du Tavini sur le fait nucléaire", souligne Michel Villar, le conseiller pour les affaires internationales du parti souverainiste.
Mais l’autre enjeu de la manifestation de samedi – et non des moindres – est lié à la procédure pour crime contre l’humanité engagée par les indépendantistes polynésiens devant la Cour pénale internationale de La Haye. Une action aujourd'hui au point mort. Depuis mars dernier, les activistes anti-nucléaires ont créé un réseau de référents pour inciter les victimes reconnues et indemnisées sous l’égide de la loi Morin à déposer plainte à La Haye. Des réunions de proximité sont organisées depuis. Recueillies en nombre, ces plaintes sont susceptibles de renforcer la communication faite devant la CPI par Oscar Temaru en octobre 2018, comme le soutenait Michel Villar en mars dernier. "Des gens ont été formés pour prendre des dépositions. C’est déjà en route", assure Oscar Temaru. "Je suis très satisfait des dernières réunions que nous avons tenues." Samedi, une moisson de plaintes servirait sans doute la cause souverainiste et anti-nucléaire. Au moins pour relancer sa communication à l’international.
C’est dans l’agitation qui avait suivi la parution du livre Toxique, en mars dernier, qu’a été forgé le projet d’une manifestation anti-nucléaire le 17 juillet. La date est choisie en mémoire de l’essai atmosphérique Centaure de 1974. Un tir raté, compliqué par une météo défavorable, dont le nuage aurait balayé la Polynésie jusqu’à Tahiti et, selon l’estimation des journalistes auteurs de Toxique, exposé jusqu’à 110 000 Polynésiens à des retombées radioactives.
À quelques jours de l’événement, c’est avec la célèbre phrase tirée d’un discours de John Fitzgerald Kennedy qu’Oscar Temaru veut susciter l’adhésion populaire : "Ne demande pas ce que ton pays peut faire pour toi ; demande-toi ce que tu peux faire pour ton pays". "C’est un appel à la mobilisation générale", explique-t-il. "Je ne peux pas vous dire aujourd’hui combien nous serons. Mais je peux dire qu’il y aura quelques milliers de personnes." Et le leader du Tavini de lancer : "Je serai satisfait s’il y a 50 000 personnes." La barre est très haute.
Quinze jours après la manifestation du 2-Juillet, qui commémorait cette année le 55e anniversaire du premier essai nucléaire, et à une semaine de la visite officielle du président de la République en Polynésie, le collectif Fait nucléaire en Polynésie veut porter un grand coup. Au début du mois, l’association Moruroa e tatou a réussi à rassembler entre 2 et 3 000 manifestants à Papeete, grâce au soutien déterminant de l’Église protestante mā'ohi (EPM), pourvoyeuse de l’essentiel des troupes. Si ses représentants n’étaient pas présents à la conférence de presse donnée mardi au siège du Tavini pour promouvoir la manifestation du 17 juillet, l’organisation religieuse fait partie du collectif organisateur. Richard Tuheiava meuble l’absence des leaders de l’EPM par ces mots : "Vous avez un doute sur la présence de l’Église protestante mā'ohi ? (…) Ne vous inquiétez pas…"
Doléances et plaintes
Deux points de rassemblement sont prévus samedi matin à partir de 6 heures. Au parking de l’ancien hôpital de Mamao, pour les manifestants de la côte est, et au stade de Tipaerui pour ceux de la côte ouest. Les deux cortèges de la manifestation Mā'ohi Lives Matter se mettront en marche vers 9 heures en direction de la place Tarahoi qui sera le point focal de l’événement. Là, un discours est prévu vers 11 heures pour rappeler les objectifs de ce rassemblement. Puis à la mi-journée, après la minute de silence en hommage aux malades et aux combattants polynésiens du nucléaire décédés, une séquence doit être consacrée au témoignage de victimes du nucléaire. Des enregistrements vidéo réalisés pour l’occasion seront projetés sur grand écran pour porter la parole des malades polynésiens ou des sympathisants internationaux qui n’auront pas pu se déplacer. Au nombre de ceux-ci, un témoignage de Hilda Lini, sœur de feu Walter Lini, le père de l’indépendance du Vanuatu. L’intervention est également prévue de diplomates du Pacifique, accrédités au Nations Unies et de représentants des Organisation non gouvernementales qui siègent au conseil économique et social de l’ONU. "Des partenaires institutionnels Pacifique, des partenaires des Nations Unies et des individus actifs dans la région, qui connaissent le combat du Tavini sur le fait nucléaire", souligne Michel Villar, le conseiller pour les affaires internationales du parti souverainiste.
Mais l’autre enjeu de la manifestation de samedi – et non des moindres – est lié à la procédure pour crime contre l’humanité engagée par les indépendantistes polynésiens devant la Cour pénale internationale de La Haye. Une action aujourd'hui au point mort. Depuis mars dernier, les activistes anti-nucléaires ont créé un réseau de référents pour inciter les victimes reconnues et indemnisées sous l’égide de la loi Morin à déposer plainte à La Haye. Des réunions de proximité sont organisées depuis. Recueillies en nombre, ces plaintes sont susceptibles de renforcer la communication faite devant la CPI par Oscar Temaru en octobre 2018, comme le soutenait Michel Villar en mars dernier. "Des gens ont été formés pour prendre des dépositions. C’est déjà en route", assure Oscar Temaru. "Je suis très satisfait des dernières réunions que nous avons tenues." Samedi, une moisson de plaintes servirait sans doute la cause souverainiste et anti-nucléaire. Au moins pour relancer sa communication à l’international.