Tahiti Infos

​"Emprise, contrôle et domination"


​"Emprise, contrôle et domination"
Tahiti, le 3 janvier 2024 – Un père de famille a été condamné mardi par le tribunal correctionnel à 18 mois de prison avec sursis. Il était notamment reproché à cet amateur de MMA d'avoir mis un violent coup de pied dans le visage de sa femme et de lui avoir cassé le nez. Lors de l'audience, l'auditoire a pu constater que la victime, constamment surveillée par son conjoint, vivait depuis des années dans une relation d'emprise.
 
Un père de trois enfants, connu de la justice pour une conduite sous l'empire d'un état alcoolique, a été jugé en comparution immédiate mardi pour répondre de violences volontaires ayant entraîné une incapacité totale de travail de dix jours commises sur sa compagne.
 
Les faits, particulièrement violents, s'étaient déroulés la veille du jour de l'an. Partie acheter des alliances – en vue de leur mariage prévu ce jeudi – la jeune femme avait reçu plusieurs coups de fil de son mari qui s'impatientait. Arrivée à leur domicile, la victime avait constaté qu'à dix heures du matin, l'homme avait déjà bu un pack de bières. Alors qu'elle tentait de fuir son conjoint alcoolisé, cet amateur de MMA l'avait poussée dans leur chambre avant de lui mettre un violent "coup de pied circulaire" en plein milieu du visage, lui fracturant ainsi le nez.
 
"Défigurée"
 
Alors que les affaires de violences conjugales engorgent les audiences, le tribunal a pu constater mardi que la victime présentait d'impressionnantes traces de blessures sur le visage. Entendue suite à cette agression, la jeune femme avait décrit comment son conjoint, avec lequel elle vit depuis plusieurs années, passait son temps à la surveiller, à contrôler ses déplacements et ses tenues vestimentaires. Une volonté de "contrôle" et de "domination" révélateurs d'une situation d'"emprise" selon la présidente du tribunal. A la barre, digne mais évidemment très éprouvée, la victime a expliqué qu'elle ne comptait plus vivre avec le prévenu car celui-ci l'avait "défigurée".
 
Entendu à son tour, l'homme – sans emploi alors que sa compagne possède un "vrai bagage professionnel" – a peiné à expliquer l'extrême violence de son geste. Perplexe, la présidente du tribunal lui a fait remarquer qu'il était très surprenant qu'il se retrouve devant la justice alors même qu'il devait se marier et venait d'être accepté au RSMA. " Vous aviez des projets" a-t-elle ajouté face à un prévenu en larmes. Après en avoir délibéré, le tribunal a condamné le père de famille à 18 mois de prison avec sursis probatoire pendant deux ans et à l'interdiction de contacter la victime et de paraître à son domicile.
 

Rédigé par Garance Colbert le Mercredi 3 Janvier 2024 à 11:08 | Lu 8384 fois