(De gauche à droite) Marie Fourdrigniez, écologue, Gaspar Toscan du Plantier, directeur général de la Sofidep, Tearii Te Moana Alpha, maire de la commune de Teva i Uta et Christophe Balsan, P-dg de ‘Aoa.
TAHITI, le 9 mars 2023 - Christophe Balsan, ingénieur agronome, a présenté jeudi son ambitieux projet de régénération de la forêt polynésienne. Ce projet est porté par la société à dimension environnementale et sociale, ‘Āoa. Celle-ci s’est fixée pour objectif de contrôler les espèces invasives tout en renforçant et multipliant les plantes endémiques.
Ingénieur agronome et déjà fondateur de plusieurs entreprises sur le territoire, Christophe Balsan vient de créer la société ‘Āoa. Celle-ci porte un projet ambitieux, à savoir l’assistance à la régénération de la forêt native polynésienne. Ce projet s’étend sur un domaine de plus de 250 hectares, situé à Mataiea, dans la vallée Mo’arao (aussi connue sous le nom de Vaitunamea). Un bail a été signé le vendredi 3 mars avec le Pays. Ce domaine fait partie d’un grand bassin versant de plus de 1 000 hectares, encadré à l’ouest et à l’est par de hautes crêtes, au nord par le bord de la caldeira et au sud par le bord du lagon de Atimaono. “Ce qui laisse entrevoir une possibilité d’agrandissement à terme”, a indiqué Christophe Balsan.
La régénération de la forêt native se fera en contrôlant les espèces invasives et en multipliant les plantes endémiques pour permettre un renouveau de la biodiversité. Il s’agira d’arracher les plantes invasives. Sur les 52 espèces répertoriées en Polynésie française, 16 ont été identifiées dans la vallée de Mo’aroa. Christophe Balsan travaille avec Marie Fourdrigniez, écologue, Jean-Yves Meyer et Jean-François Butaud, botanistes. Marie Fourdrigniez a réalisé un état des lieux d’une partie du domaine, elle a constaté l’invasion. “Nous avons été surpris de voir que même les plantes indigènes communes étaient rares. Il y a, notamment, une très forte présence de lianes parachutes. Ce sont des lianes grimpantes capables d’étouffer les végétaux.”
Ingénieur agronome et déjà fondateur de plusieurs entreprises sur le territoire, Christophe Balsan vient de créer la société ‘Āoa. Celle-ci porte un projet ambitieux, à savoir l’assistance à la régénération de la forêt native polynésienne. Ce projet s’étend sur un domaine de plus de 250 hectares, situé à Mataiea, dans la vallée Mo’arao (aussi connue sous le nom de Vaitunamea). Un bail a été signé le vendredi 3 mars avec le Pays. Ce domaine fait partie d’un grand bassin versant de plus de 1 000 hectares, encadré à l’ouest et à l’est par de hautes crêtes, au nord par le bord de la caldeira et au sud par le bord du lagon de Atimaono. “Ce qui laisse entrevoir une possibilité d’agrandissement à terme”, a indiqué Christophe Balsan.
La régénération de la forêt native se fera en contrôlant les espèces invasives et en multipliant les plantes endémiques pour permettre un renouveau de la biodiversité. Il s’agira d’arracher les plantes invasives. Sur les 52 espèces répertoriées en Polynésie française, 16 ont été identifiées dans la vallée de Mo’aroa. Christophe Balsan travaille avec Marie Fourdrigniez, écologue, Jean-Yves Meyer et Jean-François Butaud, botanistes. Marie Fourdrigniez a réalisé un état des lieux d’une partie du domaine, elle a constaté l’invasion. “Nous avons été surpris de voir que même les plantes indigènes communes étaient rares. Il y a, notamment, une très forte présence de lianes parachutes. Ce sont des lianes grimpantes capables d’étouffer les végétaux.”
Un agent de terrain arrache un des nombreux ardisia de la vallée au milieu d’un ‘ōrā. L’équipe compte six membres, elle a démarré début mars. Crédit : Marie Fourdrigniez.
20 à 25 000 pieds de plantes natives par an
Six employés sont sur le terrain depuis début mars. Formés à l’identification des espèces invasives, ils ont commencé l’arrachage. Lyncia Ufa Bernardino, responsable de l’équipe précise : “Attention, nous ne sommes pas là pour nettoyer la forêt, mais pour la débarrasser des espèces invasives”. Ce qui laisse de l’espace aux plantes indigènes jusqu’alors menacées. Marie Fourdrigniez explique qu’il n’est pas si simple de se débarrasser des espèces invasives, “car il ne faut pas le faire trop rapidement sans cela, on apporte trop de lumière d’un coup. Or, la lumière est favorable aux espèces invasives”. Il faut avancer pas à pas, pour laisser le temps aux espèces indigènes de retrouver leur place, de réinstaurer un équilibre.
En plus, une pépinière a vu le jour il y a trois mois. Elle fournira des plants pour régénérer la vallée en temps voulu, lorsque cela sera nécessaire. Un laboratoire in vitro devrait également voir le jour pour cultiver des plantes endémiques en voie de raréfaction. Dès cette année, et chaque année par la suite, l’objectif des équipes ‘Āoa est de parvenir à mettre en terre sur site 20 000 à 25 000 pieds de plantes natives.
Six employés sont sur le terrain depuis début mars. Formés à l’identification des espèces invasives, ils ont commencé l’arrachage. Lyncia Ufa Bernardino, responsable de l’équipe précise : “Attention, nous ne sommes pas là pour nettoyer la forêt, mais pour la débarrasser des espèces invasives”. Ce qui laisse de l’espace aux plantes indigènes jusqu’alors menacées. Marie Fourdrigniez explique qu’il n’est pas si simple de se débarrasser des espèces invasives, “car il ne faut pas le faire trop rapidement sans cela, on apporte trop de lumière d’un coup. Or, la lumière est favorable aux espèces invasives”. Il faut avancer pas à pas, pour laisser le temps aux espèces indigènes de retrouver leur place, de réinstaurer un équilibre.
En plus, une pépinière a vu le jour il y a trois mois. Elle fournira des plants pour régénérer la vallée en temps voulu, lorsque cela sera nécessaire. Un laboratoire in vitro devrait également voir le jour pour cultiver des plantes endémiques en voie de raréfaction. Dès cette année, et chaque année par la suite, l’objectif des équipes ‘Āoa est de parvenir à mettre en terre sur site 20 000 à 25 000 pieds de plantes natives.
La régénération de la forêt est un processus au long cours, cinq, dix, peut-être quinze ans. “Que faire en attendant ?” s’est interrogé Christophe Balsan. “De l’agroforesterie”, a-t-il répondu, comme le faisaient les premiers polynésiens. Des plantes alimentaires, tinctoriales et médicinales seront plantées. “Nous n’entrerons pas pour autant en concurrence avec les agriculteurs”, promet-il. ‘Āoa va aussi, d’ici un ou deux ans, ouvrir la forêt au public pour le sensibiliser, lui expliquer le fonctionnement des écosystèmes et tout l’intérêt de les protéger ainsi qu’aux enfants pour des projets pédagogiques. ‘Āoa a une dimension environnementale, mais aussi sociale, pédagogique.
Financements
‘Āoa est suivie par la Sofidep, mais pour fonctionner et être autonome, elle compte sur deux axes de financement. Le premier est l’achat d’actions de préservation via le site internet, le second la mise en place de partenariat avec des entreprises du territoire qui, dans le cadre de leur politique RSE par exemple, souhaiteraient investir. ‘Āoa est une société de gestion forestière qui offre aux particuliers et aux entreprises la possibilité d’investir et de contribuer à la préservation de la biodiversité. Des impacts écologiques, économiques et sociaux sont attendus. Les actions permettront de lutter contre le changement climatique à l’échelle locale, de créer un sanctuaire pour la faune et la flore.
Financements
‘Āoa est suivie par la Sofidep, mais pour fonctionner et être autonome, elle compte sur deux axes de financement. Le premier est l’achat d’actions de préservation via le site internet, le second la mise en place de partenariat avec des entreprises du territoire qui, dans le cadre de leur politique RSE par exemple, souhaiteraient investir. ‘Āoa est une société de gestion forestière qui offre aux particuliers et aux entreprises la possibilité d’investir et de contribuer à la préservation de la biodiversité. Des impacts écologiques, économiques et sociaux sont attendus. Les actions permettront de lutter contre le changement climatique à l’échelle locale, de créer un sanctuaire pour la faune et la flore.
Pour Tearii Te Moana Alpha, maire de la commune, ce projet est essentiel “pour nous reconnecter avec la nature”, “pour la vitrine de notre pays”. Il est une pierre de plus dans “la reconquête de notre planète”. Il est ambitieux mais “j’espère qu’il sera une locomotive pour la suite”.