Tahiti, le 3 août 2023 - Trois jeunes bacheliers du lycée professionnel John Doom de Taravao vont poursuivre leurs études en aquaculture dans l’Hexagone. Encouragés par leur lycée et le Pays, ces jeunes s’inscrivent dans une volonté de développer cette filière au fenua.
Evans, Manoarii et Nainoa ne peuvent qu’avoir des étoiles dans les yeux. Tout justes diplômés de leur baccalauréat professionnel en productions aquacoles, les voilà accueillis à la présidence par le ministre des Ressources marines et son équipe. Un collier de fleurs, quelques conseils et surtout un soutien de poids en vue de la réussite de leur BTS Aquacole au lycée agricole Saint-Christophe à Saint-Pée-sur-Nivelle dans au Pays basque. “On nous a surtout dit de s’entraider et de se soutenir”, précise Nainoa Ah Min, un des trois bacheliers.
“On s’adapte aux exemples concrets du territoire”
Pour ces jeunes, partir en France n’est pas une mince affaire. Mais s’ils ont fait ce choix, c’est parce qu’ils sont motivés pour monter leur projet sur Tahiti. “On les pousse à continuer pour qu’ils reviennent mieux armés”, explique Thomas Launay, professeur en aquaculture et chef de production de la ferme aquacole de paraha peue à Vairao. Au sein de ce BTS, les trois étudiants vont approfondir leur connaissance en production aquacole mais aussi en entreprenariat pour pouvoir à leur tour, créer leur ferme aquacole.
Durant les trois années de lycée, la petite dizaine d’étudiants a reçu une base théorique pour comprendre comment fonctionne les écosystèmes marins mais la plupart de la formation s’est déroulée dans les différentes exploitations aquacoles du territoire. “On s’adapte aux exemples concrets du territoire”, explique le professeur du lycée John Doom. Vérification sanitaire, contrôle de la qualité de l’eau, échantillonnage : les lycéens ont appris au sein d’exploitations locales.
Des exploitations respectueuses de l’environnement
“Faire pousser des tomates, c’est facile mais chaque projet d’aquaculture a sa spécificité”, explique Thomas Launay. Il n’y a pas de “manuel théorique” pour faire fonctionner une exploitation aquacole. Son développement se fait “en tâtonnant” et “en essayant différentes techniques”. Les projets sont donc compliqués à mettre en place. En 2021, un rapport de la chambre territorial des comptes sur la politique publique des ressources marines faisait état d’une filière “peu encadrée, peu aidée et peu structurée”.
La filière est encore au tout début de son essor. En 2017, un immense projet chinois pour une ferme aquacole sur l’atoll de Hao avait été contesté par les producteurs locaux et même le président Emmanuel Macron. “Ce qui est formidable ici, c’est que tous les projets en aquaculture sont respectueux de l’environnement”, se réjouit Thomas Launay.
Loin des idées reçues, l’aquaculture semble bien avoir un rôle d’importance à jouer dans le développement durable en Polynésie française. D’autant qu’avec le nouveau gouvernement, l’accent a été mis sur l’autonomie alimentaire. Ce n’est pas pour rien que le ministre de l’Agriculture et des ressources marines a parlé d’Evans, de Manoarii et de Nainoa comme les “ambassadeurs” de l’aquaculture en Polynésie française.
Evans, Manoarii et Nainoa ne peuvent qu’avoir des étoiles dans les yeux. Tout justes diplômés de leur baccalauréat professionnel en productions aquacoles, les voilà accueillis à la présidence par le ministre des Ressources marines et son équipe. Un collier de fleurs, quelques conseils et surtout un soutien de poids en vue de la réussite de leur BTS Aquacole au lycée agricole Saint-Christophe à Saint-Pée-sur-Nivelle dans au Pays basque. “On nous a surtout dit de s’entraider et de se soutenir”, précise Nainoa Ah Min, un des trois bacheliers.
“On s’adapte aux exemples concrets du territoire”
Pour ces jeunes, partir en France n’est pas une mince affaire. Mais s’ils ont fait ce choix, c’est parce qu’ils sont motivés pour monter leur projet sur Tahiti. “On les pousse à continuer pour qu’ils reviennent mieux armés”, explique Thomas Launay, professeur en aquaculture et chef de production de la ferme aquacole de paraha peue à Vairao. Au sein de ce BTS, les trois étudiants vont approfondir leur connaissance en production aquacole mais aussi en entreprenariat pour pouvoir à leur tour, créer leur ferme aquacole.
Durant les trois années de lycée, la petite dizaine d’étudiants a reçu une base théorique pour comprendre comment fonctionne les écosystèmes marins mais la plupart de la formation s’est déroulée dans les différentes exploitations aquacoles du territoire. “On s’adapte aux exemples concrets du territoire”, explique le professeur du lycée John Doom. Vérification sanitaire, contrôle de la qualité de l’eau, échantillonnage : les lycéens ont appris au sein d’exploitations locales.
Des exploitations respectueuses de l’environnement
“Faire pousser des tomates, c’est facile mais chaque projet d’aquaculture a sa spécificité”, explique Thomas Launay. Il n’y a pas de “manuel théorique” pour faire fonctionner une exploitation aquacole. Son développement se fait “en tâtonnant” et “en essayant différentes techniques”. Les projets sont donc compliqués à mettre en place. En 2021, un rapport de la chambre territorial des comptes sur la politique publique des ressources marines faisait état d’une filière “peu encadrée, peu aidée et peu structurée”.
La filière est encore au tout début de son essor. En 2017, un immense projet chinois pour une ferme aquacole sur l’atoll de Hao avait été contesté par les producteurs locaux et même le président Emmanuel Macron. “Ce qui est formidable ici, c’est que tous les projets en aquaculture sont respectueux de l’environnement”, se réjouit Thomas Launay.
Loin des idées reçues, l’aquaculture semble bien avoir un rôle d’importance à jouer dans le développement durable en Polynésie française. D’autant qu’avec le nouveau gouvernement, l’accent a été mis sur l’autonomie alimentaire. Ce n’est pas pour rien que le ministre de l’Agriculture et des ressources marines a parlé d’Evans, de Manoarii et de Nainoa comme les “ambassadeurs” de l’aquaculture en Polynésie française.
Parole à...
Evans Tuhiri
Est-ce que tu as un lien avec l’océan ou la pêche de base ?
“Non. Je n’ai pas du tout de loisirs en lien avec l’aquaculture. C’est plus la moto qui m’intéresse à la base.”
Pourquoi tu t’es intéressé à l’aquaculture alors ?
“Mon père fait de l’aquariophilie, c’est comme ça que je me suis intéressé à l’aquaculture. On est entouré d’eau et je trouvais dommage de ne pas utiliser cette surface maritime. J’aime le fait que l’on développe de A à Z le poisson ou le crustacé.”
As-tu déjà des idées pour l’avenir ?
“J‘aimerais ouvrir mon entreprise. Avec le BTS, j’aurais plus de connaissance sur les modes de production et les techniques dans le monde entier. Ici, nous n’avons pas les connaissances suffisantes pour développer au mieux l’aquaculture. Il y a de la place sur le marché, on importe encore beaucoup trop, même de la crevette qui est pourtant produite localement. Le poisson en élevage, c’est bon pour l’avenir. C’est une bonne alternative à la pêche pour préserver nos océans.”
Nainoa Ah Min
Quels étaient tes loisirs quand tu étais plus jeune ?
“Petit, j’allais souvent à la mer et surfer. Au collège, j’ai commencé à pêcher aussi, à la canne ou au fusil de chasse.”
Comment t’es-tu orienté dans cette voie ?
“Mon but, c’était de faire le lycée hôtelier pour devenir cuisinier. Mais après avoir visité le lycée John Doom en classe de 3ème, j’ai beaucoup aimé le fait de pouvoir travaillé avec le poisson. C’est une bonne filière pour tous ceux qui aiment être au contact de l’océan.”
Qu’est-ce qui te plaît concrètement ?
“Voir le poisson grandir et les bienfaits qu’ils peuvent apporter. La nourriture surtout. Je préfère les crustacés, ils ont meilleur goût. J’aimerais bien avoir un petit restaurant à côté de ma ferme aquacole pour proposer des fruits de mer.”
Manoarii Tinirau
Est-ce que tu es un enfant de l’océan ?
“Quand j’étais jeune, je restais plus dans le quartier avec mes amis. Je jouais aux jeux vidéo.”
Comment as-tu eu l’idée de t’orienter dans cette voie alors ?
“Je devais aller au lycée de Taravao en filière Gestion et administration mais je n’ai pas été accepté. Mes parents m’ont poussé à faire le lycée John Doom et j’ai suivi Nainoa, mon ami.”
Et l’aquaculture t’a directement plu ?
“Oui. Enfin, j’étais un peu réticent au début mais au fil du temps, j’ai de plus en plus apprécié. Être au contact des poissons et des crustacés et comprendre les aspects techniques, c’est enrichissant.”
Et tu te projettes comment maintenant ?
“Déjà, je pense que c’est l’avenir pour Tahiti. Moi, je suis intéressé par l’élevage des rori blancs. Ils ont beaucoup de bienfaits, dans le domaine médical par exemple.
Et qu’est-ce que va t’apporter le BTS ?
“Un baccalauréat ne suffit pas pour avoir un bon salaire aujourd’hui. On part en France pour savoir monter une entreprise, il faut aussi passer par là si tu veux être chef de production et pas exécutant.”
Est-ce que tu as un lien avec l’océan ou la pêche de base ?
“Non. Je n’ai pas du tout de loisirs en lien avec l’aquaculture. C’est plus la moto qui m’intéresse à la base.”
Pourquoi tu t’es intéressé à l’aquaculture alors ?
“Mon père fait de l’aquariophilie, c’est comme ça que je me suis intéressé à l’aquaculture. On est entouré d’eau et je trouvais dommage de ne pas utiliser cette surface maritime. J’aime le fait que l’on développe de A à Z le poisson ou le crustacé.”
As-tu déjà des idées pour l’avenir ?
“J‘aimerais ouvrir mon entreprise. Avec le BTS, j’aurais plus de connaissance sur les modes de production et les techniques dans le monde entier. Ici, nous n’avons pas les connaissances suffisantes pour développer au mieux l’aquaculture. Il y a de la place sur le marché, on importe encore beaucoup trop, même de la crevette qui est pourtant produite localement. Le poisson en élevage, c’est bon pour l’avenir. C’est une bonne alternative à la pêche pour préserver nos océans.”
Nainoa Ah Min
Quels étaient tes loisirs quand tu étais plus jeune ?
“Petit, j’allais souvent à la mer et surfer. Au collège, j’ai commencé à pêcher aussi, à la canne ou au fusil de chasse.”
Comment t’es-tu orienté dans cette voie ?
“Mon but, c’était de faire le lycée hôtelier pour devenir cuisinier. Mais après avoir visité le lycée John Doom en classe de 3ème, j’ai beaucoup aimé le fait de pouvoir travaillé avec le poisson. C’est une bonne filière pour tous ceux qui aiment être au contact de l’océan.”
Qu’est-ce qui te plaît concrètement ?
“Voir le poisson grandir et les bienfaits qu’ils peuvent apporter. La nourriture surtout. Je préfère les crustacés, ils ont meilleur goût. J’aimerais bien avoir un petit restaurant à côté de ma ferme aquacole pour proposer des fruits de mer.”
Manoarii Tinirau
Est-ce que tu es un enfant de l’océan ?
“Quand j’étais jeune, je restais plus dans le quartier avec mes amis. Je jouais aux jeux vidéo.”
Comment as-tu eu l’idée de t’orienter dans cette voie alors ?
“Je devais aller au lycée de Taravao en filière Gestion et administration mais je n’ai pas été accepté. Mes parents m’ont poussé à faire le lycée John Doom et j’ai suivi Nainoa, mon ami.”
Et l’aquaculture t’a directement plu ?
“Oui. Enfin, j’étais un peu réticent au début mais au fil du temps, j’ai de plus en plus apprécié. Être au contact des poissons et des crustacés et comprendre les aspects techniques, c’est enrichissant.”
Et tu te projettes comment maintenant ?
“Déjà, je pense que c’est l’avenir pour Tahiti. Moi, je suis intéressé par l’élevage des rori blancs. Ils ont beaucoup de bienfaits, dans le domaine médical par exemple.
Et qu’est-ce que va t’apporter le BTS ?
“Un baccalauréat ne suffit pas pour avoir un bon salaire aujourd’hui. On part en France pour savoir monter une entreprise, il faut aussi passer par là si tu veux être chef de production et pas exécutant.”