Tahiti, le 7 juillet 2024 – Au terme d'un duel particulièrement serré, la candidate du Tavini, Mereana Reid-Arbelot, a remporté samedi soir le second tour des législatives avec 50,87% des suffrages exprimés contre 49,13% pour son adversaire de l'union autonomiste ‘Āmui Tātou, Pascale Haiti-Flosse. La candidate du parti bleu ciel a notamment bénéficié du soutien des Raromatai.
Un peu plus de deux ans après l'élection triomphale des trois députés du Tavini huiraatira, Tematai Le Gayic, Moetai Brotherson et Steve Chailloux, c'est finalement dans la troisième circonscription que le parti bleu ciel aura réussi à sauver les meubles, samedi soir, au second tour des élections législatives anticipées consécutives à l'annonce faite par le président de la République, le 9 juin dernier, de la dissolution de l'Assemblée nationale.
Dans le cadre du duel de loin le plus serré de ces élections, la candidate du Tavini huiraatira, Mereana Reid-Arbelot, a en effet remporté le second tour avec 17 308 voix contre la candidate de la jeune union autonomiste ‘Āmui Tātou, Pascale Haiti-Flosse, qui a quant à elle obtenu 16 716 voix, soit 50,87% des suffrages exprimés contre 49,13%. Les deux candidates seront restées au coude-à-coude jusqu'à ce que les résultats les plus tardifs des communes de Faa'a et Punaauia ne tombent après 21 heures. Au final, il n'y aura eu que 592 voix d'écart entre les deux candidates, soit une victoire toute relative pour le parti indépendantiste qui ressort donc sanctionné de ces élections avec une seule députée restante.
Les Raromatai stratégiques
À Faa'a, où le maire et président du Tavini, Oscar Temaru, est venu comme à son habitude pour la clôture des votes, Mereana Reid-Arbelot l'a ainsi logiquement emporté avec 63,15% des voix contre 36,85% pour Pascale Haiti-Flosse. À Punaauia, c'est en revanche la candidate de ‘Āmui Tātou qui a dominé ce second tour avec 60,18% des suffrages exprimés.
Mais si la candidate du Tavini doit en partie sa victoire à la commune de Faa'a, c'est aussi aux Raromatai, dont elle est originaire, qu'elle doit d'avoir conservé le poste de députée auquel elle avait accédé il y a un an suite à l'élection de Moetai Brotherson à la présidence du Pays. Outre à Maupiti et Bora Bora – île longtemps acquise au Tahoeraa de Gaston Flosse –, Mereana Reid-Arbelot s'est en effet imposée dans toutes les autres communes des îles Sous-le-Vent. La candidate, qui a obtenu 62,19% des suffrages exprimés à Uturoa, aura certainement indirectement bénéficié de l'absence de soutien de la candidate autonomiste Naumi Mihura'a, qui avait remporté 3 200 voix lors du premier tour, à Pascale Haiti-Flosse. Quoi qu'il en soit, si les autonomistes et surtout le Tapura doivent tirer une leçon de ce scrutin, c'est que les tāvana des îles-Sous-le-Vent ont du pain sur la planche s'ils veulent conserver leurs mairies d'ici deux ans.
Antécédents judiciaires
Dans un post diffusé suite au premier tour, la jeune femme de 35 ans, fille de la sénatrice Lana Tetuanui et du président du Syndicat pour la promotion des communes, Cyril Tetunaui, avait en effet réglé ses comptes avec les autonomistes qui n'avaient pas retenu sa candidature dans la troisième circonscription. La jeune candidate, s'estimant “salie” par ceux qu'elle dit avoir “accompagnés” à plusieurs reprises, avait en effet appelé ses électeurs à voter librement : “Votre liberté de choisir est précieuse, ne l'offrez à personne, ni à moi, ni à votre tāvana, ni à votre parti, à personne”.
Malgré un score honorable, Pascale Haiti-Flosse aura peut-être aussi pâti de sa situation judiciaire. Le 18 avril dernier, l'épouse de l'ancien président du Pays, Gaston Flosse, a en effet été condamnée par la cour d'appel de Papeete dans l'affaire dite du “faux bail” du studio de Papeete à six mois de prison avec sursis, 500 000 francs d'amende et trois ans d'inéligibilité. Une condamnation suite à laquelle elle s'était pourvue devant la Cour de cassation qui n'a toujours pas rendu sa décision. Interrogé samedi soir sur les déboires judiciaires de Pascale Haiti-Flosse, l'autre ancien président du Pays, Édouard Fritch, a botté en touche en répondant que les autonomistes s'étaient réunis “non pas pour les têtes des candidats qu'ils allaient présenter” mais pour “l'autonomie”. Le président du Tapura a par ailleurs félicité la candidate de ‘Āmui Tātou, qui a réussi à faire un “très bon score” sur une circonscription “qui n'était pas facile au départ”.
Un peu plus de deux ans après l'élection triomphale des trois députés du Tavini huiraatira, Tematai Le Gayic, Moetai Brotherson et Steve Chailloux, c'est finalement dans la troisième circonscription que le parti bleu ciel aura réussi à sauver les meubles, samedi soir, au second tour des élections législatives anticipées consécutives à l'annonce faite par le président de la République, le 9 juin dernier, de la dissolution de l'Assemblée nationale.
Dans le cadre du duel de loin le plus serré de ces élections, la candidate du Tavini huiraatira, Mereana Reid-Arbelot, a en effet remporté le second tour avec 17 308 voix contre la candidate de la jeune union autonomiste ‘Āmui Tātou, Pascale Haiti-Flosse, qui a quant à elle obtenu 16 716 voix, soit 50,87% des suffrages exprimés contre 49,13%. Les deux candidates seront restées au coude-à-coude jusqu'à ce que les résultats les plus tardifs des communes de Faa'a et Punaauia ne tombent après 21 heures. Au final, il n'y aura eu que 592 voix d'écart entre les deux candidates, soit une victoire toute relative pour le parti indépendantiste qui ressort donc sanctionné de ces élections avec une seule députée restante.
Les Raromatai stratégiques
À Faa'a, où le maire et président du Tavini, Oscar Temaru, est venu comme à son habitude pour la clôture des votes, Mereana Reid-Arbelot l'a ainsi logiquement emporté avec 63,15% des voix contre 36,85% pour Pascale Haiti-Flosse. À Punaauia, c'est en revanche la candidate de ‘Āmui Tātou qui a dominé ce second tour avec 60,18% des suffrages exprimés.
Mais si la candidate du Tavini doit en partie sa victoire à la commune de Faa'a, c'est aussi aux Raromatai, dont elle est originaire, qu'elle doit d'avoir conservé le poste de députée auquel elle avait accédé il y a un an suite à l'élection de Moetai Brotherson à la présidence du Pays. Outre à Maupiti et Bora Bora – île longtemps acquise au Tahoeraa de Gaston Flosse –, Mereana Reid-Arbelot s'est en effet imposée dans toutes les autres communes des îles Sous-le-Vent. La candidate, qui a obtenu 62,19% des suffrages exprimés à Uturoa, aura certainement indirectement bénéficié de l'absence de soutien de la candidate autonomiste Naumi Mihura'a, qui avait remporté 3 200 voix lors du premier tour, à Pascale Haiti-Flosse. Quoi qu'il en soit, si les autonomistes et surtout le Tapura doivent tirer une leçon de ce scrutin, c'est que les tāvana des îles-Sous-le-Vent ont du pain sur la planche s'ils veulent conserver leurs mairies d'ici deux ans.
Antécédents judiciaires
Dans un post diffusé suite au premier tour, la jeune femme de 35 ans, fille de la sénatrice Lana Tetuanui et du président du Syndicat pour la promotion des communes, Cyril Tetunaui, avait en effet réglé ses comptes avec les autonomistes qui n'avaient pas retenu sa candidature dans la troisième circonscription. La jeune candidate, s'estimant “salie” par ceux qu'elle dit avoir “accompagnés” à plusieurs reprises, avait en effet appelé ses électeurs à voter librement : “Votre liberté de choisir est précieuse, ne l'offrez à personne, ni à moi, ni à votre tāvana, ni à votre parti, à personne”.
Malgré un score honorable, Pascale Haiti-Flosse aura peut-être aussi pâti de sa situation judiciaire. Le 18 avril dernier, l'épouse de l'ancien président du Pays, Gaston Flosse, a en effet été condamnée par la cour d'appel de Papeete dans l'affaire dite du “faux bail” du studio de Papeete à six mois de prison avec sursis, 500 000 francs d'amende et trois ans d'inéligibilité. Une condamnation suite à laquelle elle s'était pourvue devant la Cour de cassation qui n'a toujours pas rendu sa décision. Interrogé samedi soir sur les déboires judiciaires de Pascale Haiti-Flosse, l'autre ancien président du Pays, Édouard Fritch, a botté en touche en répondant que les autonomistes s'étaient réunis “non pas pour les têtes des candidats qu'ils allaient présenter” mais pour “l'autonomie”. Le président du Tapura a par ailleurs félicité la candidate de ‘Āmui Tātou, qui a réussi à faire un “très bon score” sur une circonscription “qui n'était pas facile au départ”.
“Nous avons des points communs”
Mereana Reid-Arbelot
Candidate élue du Tavini
Invitée sur le plateau de nos confrères de Polynésie La 1ère samedi soir après avoir remporté la troisième circonscription, Mereana Reid-Arbelot a tenu à remercier les électeurs des Raromatai : “Il nous faut encore et encore communiquer car je suis certaine qu'avec nos opposants ou nos adversaires, nous avons beaucoup plus de points communs qu'ils ne le pensent. Je profite de cette audience pour remercier les électeurs de toutes les îles et des deux communes de Tahiti. Je souhaite remercier Maupiti, Bora Bora, Taha'a, Raiatea et Huahine pour leur mobilisation ainsi que toute la circonscription. Je félicite aussi Nicole Sanquer et j'ai une pensée émue pour mon collègue Steve Chailloux. On se retrouvera dans d'autres travaux puisqu'avec Tematai Le Gayic, ils sont tous les deux à l'assemblée de la Polynésie. Depuis un an que je suis parlementaire, je précise que chaque courrier que je reçois de la part du gouvernement est adressé aux cinq parlementaires, il n'y a pas de différence et je veillerai à ce que le gouvernement de Moetai Brotherson fasse de la sorte avec la nouvelle mouture.”
Interrogée sur la politique au plan national, Mereana Reid-Arbelot a par ailleurs rappelé que les indépendantistes avaient été soutenus par le Nouveau front populaire.
Candidate élue du Tavini
Invitée sur le plateau de nos confrères de Polynésie La 1ère samedi soir après avoir remporté la troisième circonscription, Mereana Reid-Arbelot a tenu à remercier les électeurs des Raromatai : “Il nous faut encore et encore communiquer car je suis certaine qu'avec nos opposants ou nos adversaires, nous avons beaucoup plus de points communs qu'ils ne le pensent. Je profite de cette audience pour remercier les électeurs de toutes les îles et des deux communes de Tahiti. Je souhaite remercier Maupiti, Bora Bora, Taha'a, Raiatea et Huahine pour leur mobilisation ainsi que toute la circonscription. Je félicite aussi Nicole Sanquer et j'ai une pensée émue pour mon collègue Steve Chailloux. On se retrouvera dans d'autres travaux puisqu'avec Tematai Le Gayic, ils sont tous les deux à l'assemblée de la Polynésie. Depuis un an que je suis parlementaire, je précise que chaque courrier que je reçois de la part du gouvernement est adressé aux cinq parlementaires, il n'y a pas de différence et je veillerai à ce que le gouvernement de Moetai Brotherson fasse de la sorte avec la nouvelle mouture.”
Interrogée sur la politique au plan national, Mereana Reid-Arbelot a par ailleurs rappelé que les indépendantistes avaient été soutenus par le Nouveau front populaire.
“Cela tenait à peu de choses”
Pascale Haiti-Flosse
Candidate ‘Āmui Tātou
“Ma première réaction est que je suis plutôt déçue pour ceux qui m'ont accompagnée sur le terrain car ils ont bien travaillé, que ce soit à Faa'a ou à Punaauia. Tāvana Simplicio (Lissant) s'est bien impliqué, j'avais aussi une bonne suppléante qui travaillait très bien. C'est à ces gens ainsi qu'à nos référents dans les îles que vont mes premières pensées. Il est vrai que je n'ai pas tourné dans les Raromatai car j'ai mis toute ma confiance dans les tāvana de cet archipel. Je pensais que le ‘Āmui Tātou y avait son importance et peut-être qu'il y avait d'autres soucis. Je n'étais pas dans ma circonscription mais j'ai beaucoup appris. J'ai pris du plaisir à aller à Faa'a dans le fief du Tavini même si je suis attristée car la population de cette commune mérite d'être tirée vers le haut. Cela tenait à peu de choses.”
Candidate ‘Āmui Tātou
“Ma première réaction est que je suis plutôt déçue pour ceux qui m'ont accompagnée sur le terrain car ils ont bien travaillé, que ce soit à Faa'a ou à Punaauia. Tāvana Simplicio (Lissant) s'est bien impliqué, j'avais aussi une bonne suppléante qui travaillait très bien. C'est à ces gens ainsi qu'à nos référents dans les îles que vont mes premières pensées. Il est vrai que je n'ai pas tourné dans les Raromatai car j'ai mis toute ma confiance dans les tāvana de cet archipel. Je pensais que le ‘Āmui Tātou y avait son importance et peut-être qu'il y avait d'autres soucis. Je n'étais pas dans ma circonscription mais j'ai beaucoup appris. J'ai pris du plaisir à aller à Faa'a dans le fief du Tavini même si je suis attristée car la population de cette commune mérite d'être tirée vers le haut. Cela tenait à peu de choses.”