Assemblée. Rarement la chose budgétaire aura été aussi absente dans l’hémicycle qu’hier lors de l’ouverture de la session budgétaire à l’assemblée de la Polynésie française.
Long dans son discours, Tony Géros a posé ses bases de l’entente avec le gouvernement, assurant que de nombreux textes étaient déjà sur la rampe de lancement. « Je puis vous assurer, d’ores et déjà, qu’une première série de propositions de textes issues de l’initiative citoyenne de nos représentants est déjà prête à être examinée et qu’avec l’ouverture de la présente session, les élu(e)s de Taraho’i sont fins prêts pour se confronter à la matière financière et budgétaire », a assuré le maître des lieux.
Plus prolixe et plus descriptif que le président Brotherson, Tony Géros a alors listé les actions qu’il souhaite voir être mise en œuvre avant la fin de l’année. La révision du règlement intérieur afin de permettre la création de la commission « ad hoc » sur la décolonisation. Un sujet qui revient désormais en boucle depuis son arrivée à la présidence de l’assemblée.
Autre sujet, la redynamisation de la Commission d’évaluation des politiques publiques qui devrait, chaque année, « contrôler l’action du gouvernement » dans ses orientations politiques sur des secteurs clefs : tourisme, emploi, fiscalité, etc. Une annonce que le président Brotherson a accueilli avec un sourire en coin.
Enfin, deux projets immobiliers ont été annoncés. La construction d’un nouveau centre administratif de l’assemblée, sur le terrain qui fait face à la Présidence, sans expliquer ce qui adviendra de l’actuel immeuble Tetuna’e, et un agrandissement de l’actuelle assemblée pour en faire « un lieu d’activité rayonnant, permettant de rendre l’édifice parlementaire capable notamment d’accueillir des évènements publics de dimension régionale et internationale, à l’exemple des « conventions centers », dans le respect architectural de l’esprit des lieux. »
Tony Géros a décidé de laisser sa trace dans les textes, mais aussi dans la pierre.
Long dans son discours, Tony Géros a posé ses bases de l’entente avec le gouvernement, assurant que de nombreux textes étaient déjà sur la rampe de lancement. « Je puis vous assurer, d’ores et déjà, qu’une première série de propositions de textes issues de l’initiative citoyenne de nos représentants est déjà prête à être examinée et qu’avec l’ouverture de la présente session, les élu(e)s de Taraho’i sont fins prêts pour se confronter à la matière financière et budgétaire », a assuré le maître des lieux.
Plus prolixe et plus descriptif que le président Brotherson, Tony Géros a alors listé les actions qu’il souhaite voir être mise en œuvre avant la fin de l’année. La révision du règlement intérieur afin de permettre la création de la commission « ad hoc » sur la décolonisation. Un sujet qui revient désormais en boucle depuis son arrivée à la présidence de l’assemblée.
Autre sujet, la redynamisation de la Commission d’évaluation des politiques publiques qui devrait, chaque année, « contrôler l’action du gouvernement » dans ses orientations politiques sur des secteurs clefs : tourisme, emploi, fiscalité, etc. Une annonce que le président Brotherson a accueilli avec un sourire en coin.
Enfin, deux projets immobiliers ont été annoncés. La construction d’un nouveau centre administratif de l’assemblée, sur le terrain qui fait face à la Présidence, sans expliquer ce qui adviendra de l’actuel immeuble Tetuna’e, et un agrandissement de l’actuelle assemblée pour en faire « un lieu d’activité rayonnant, permettant de rendre l’édifice parlementaire capable notamment d’accueillir des évènements publics de dimension régionale et internationale, à l’exemple des « conventions centers », dans le respect architectural de l’esprit des lieux. »
Tony Géros a décidé de laisser sa trace dans les textes, mais aussi dans la pierre.
Le retour du « quoi qu’il en coûte »
Rappelant à plusieurs reprises qu’il était « indépendantiste » dans son discours pour « qu’il n’y ait de doutes dans l’esprit de personne », Moetai Brotherson a, de son côté, effleuré en à peine quinze minutes les contours du prochain budget. Pour en savoir plus, il faudra attendre le Débat d’orientation budgétaire le 26 octobre.
Quelques annonces cependant comme l’utilisation des aides à l’emploi qui seront redirigés « vers les secteurs fragiles et en développement », le soutien aux populations fragiles, des réformes fiscales, sociales et administratives « dans la concertation et dans l’intérêt pratique du peuple. »
Puis est venue cette phrase forte qui dictera l’action du gouvernement pour les 5 prochaines années. « Notre metua (Oscar Temaru) disait : ‘plantez, plantez, plantez’. Je voudrais les compléter par : ‘pêchez, bâtissez, transformez, pensez, écrivez, filmez, codez, innovez.’ »
Dans son discours réduit, Moetai Brotherson est aussi revenu sur la transition énergétique. « La bifurcation écologique est indispensable », a-t-il assuré avant de compléter par le toujours très macroniste « quoi qu’il en coûte ». « La Polynésie soutiendra, quoi qu’il en coûte, les entreprises innovantes qui développent les savoir issus de notre histoire et celles qui créent les connaissances de demain qui nous correspond. »
Quelques annonces cependant comme l’utilisation des aides à l’emploi qui seront redirigés « vers les secteurs fragiles et en développement », le soutien aux populations fragiles, des réformes fiscales, sociales et administratives « dans la concertation et dans l’intérêt pratique du peuple. »
Puis est venue cette phrase forte qui dictera l’action du gouvernement pour les 5 prochaines années. « Notre metua (Oscar Temaru) disait : ‘plantez, plantez, plantez’. Je voudrais les compléter par : ‘pêchez, bâtissez, transformez, pensez, écrivez, filmez, codez, innovez.’ »
Dans son discours réduit, Moetai Brotherson est aussi revenu sur la transition énergétique. « La bifurcation écologique est indispensable », a-t-il assuré avant de compléter par le toujours très macroniste « quoi qu’il en coûte ». « La Polynésie soutiendra, quoi qu’il en coûte, les entreprises innovantes qui développent les savoir issus de notre histoire et celles qui créent les connaissances de demain qui nous correspond. »
Se mettre d’accord sur le férié
Autre pavé dans la marre des différences de points de vue au sein du Tavini, la suppression du 29 juin. Si tous sont d’accord pour retirer ce jour férié, c’est son remplacement qui pose problème. Tony Géros a dégainé le premier hier, expliquant que l’assemblée allait proposer le 1er septembre, jour de célébration de l’indépendance de l’Église protestante ma’ohi.
Une prise de position sous les regards effarés des ministres de l’Éducation et des Sports, Ronny Teriipaia et Nahema Temarii et la mine amusée de Moetai Brotherson qui rectifiera quelques minutes plus tard de façon ferme, mais courtoise. « Il ne faudrait pas que la prochaine date retenue nous divise à nouveau », a-t-il lancé à la tribune devant un Tony Géros à la moue des mauvais jours. (…) « Le choix de la date de remplacement du 29 juin devrait faire l’objet d’un large consensus. »
Pour information, le 1er septembre 2024 tombe l’année prochaine… un dimanche.
Indépendance contre autodétermination
Cette séance solennelle qui ouvre les premières décisions concrètes du nouveau gouvernement indépendantiste pour les années à venir, a surtout mis en avant deux styles très tranchés concernant l’indépendance. Celle du fils spirituel, Tony Géros, et celle du beau-fils par alliance, Moetai Brotherson. Le père, Oscar Temaru, dans les travées, a applaudi chacune de ses ouailles à tour de rôle.
Pressé d’en découdre et voyant l’horloge du temps rattraper Oscar Temaru, et lui-même peut-être, le président de la Polynésie française continue d’adopter un discours plus tranchant que le président du Pays au sujet de l’indépendance. Aussi Tony Géros souhaite aujourd’hui mêler le Groupe Parlementaire des Iles du Pacifique au combat du Tavini et a décidé de la tenue d’une journée consacrée aux Nations Unies le 24 octobre prochain à l’assemblée de la Polynésie française pour échanger avec des personnes « expertes en matière de décolonisation. »
La création de la commission sur l’indépendance à l’assemblée est un autre levier que Tony Géros souhaite mettre en place rapidement, ce à quoi répondait Brotherson hier : « Le gouvernement se tient à votre disposition pour participer aux réflexions. » Une façon polie pour lui de refuser la présidence bicéphale (exécutif et législatif) proposée par Tony Géros.
Plus tard, aux micros des médias, Moetai Brotherson demandait à « dépassionner le débat. (…) Ce que l’on veut, c’est la mise en place d’un processus d’autodétermination. »
De jour en jour, le fossé sur creuse entre les Tavini historiques et les nouveaux venus. Si le combat reste le même, les moyens employés pour le mener divergent.