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​La permaculture comme clé des champs


Tahiti, le 18 octobre 2023 - Une formation de permaculture a été organisée samedi à Pihaena au profit de 10 stagiaires de Moorea. L’objectif de Guerrero Santiago, formateur de Tanu Maitai, est de promouvoir les avantages de cette technique d’agriculture respectueuses de l’environnement.


Tanu Matai, un petit organisme de formation du fenua, met actuellement en place des formations d’initiation à la permaculture à Tahiti et à Moorea afin de promouvoir cette forme d’agriculture respectueuse de l’environnement.

Samedi, c’est à Pihaena qu’une session a été organisée en faveur de dix stagiaires de l’Île Sœur. Plusieurs points étaient prévus au programme de cette journée, à travers des activités théoriques et pratiques : l’amendement de la terre, le paillage ou encore le design ainsi que la création de jardinière, de bacs et de buttes de culture ou encore l’amendement de la terre.

La formation vise à enseigner aux stagiaires les principes de la permaculture qui sont de cultiver la terre de sorte que ce soit naturel, durable dans le temps et respectueux de la nature. Il s’agit en fait de créer des mini-forêts dans lesquelles on va condenser et mélanger des plantes pour que celles-ci soient comestibles, productives et harmonieuses avec la nature. On tient compte de la qualité du sol, de la diversité des plantes, de la diversité des insectes, etc. On va essayer d’amener un équilibre dans son jardin. La permaculture s’applique aussi à des grandes plantations ou à des grandes forêts” détaille Guerrero Santiago, le fondateur et formateur de Tanu Maitai. “Je prends l’exemple du basilic et de la tomate. Le basilic va repousser certaines bébêtes qui ne sont pas forcément favorables à la tomate tandis que cette dernière va en attirer d’autres qui peuvent être bénéfiques pour le basilic. Elles forment ainsi un duo au niveau aérien, avec les insectes qui sont attirées par l’un et par l’autre, et au niveau racinaire, par les échanges qu’elles vont avoir. On a besoin d’avoir tout type d’insectes, comme les limaces ou les fourmis, pour créer un certain équilibre et pour éviter d’avoir des invasions.”

Guerrero Santiago assure d’ailleurs que la permaculutre peut rendre une exploitation agricole plus rentable que l’agriculture conventionnelle. “La permaculture demande plus de travail et de recherches. Il s’agit d’un processus à long terme, mais dont la rentabilité est meilleure qu’avec l’agriculture conventionnelle”, défend-t-il. “Il faut toutefois chercher à comprendre la nature, les insectes impliqués, la terre, ce qui se passe avec les êtres-vivants… Ce sont précisément ces connaissances que je partage avec mes stagiaires.”

À l’issue de la formation, les personnes inscrites étaient semble-t-il très satisfaites de cette formation.  À l’instar de réagi Lorenzo Tetuanui, un résident de Haapiti, qui témoigne : “Je suis venu afin d’avoir plus de connaissances concernant le fa’a’apu. J’ai l’intention de travailler pleinement dans ma plantation de fruits et de légumes. Je veux savoir mettre en harmonie tous les éléments de la nature comme l’eau, la lumière du soleil, etc. Je veux aussi savoir comment enrichir la terre avec ce qu’on mange ou ce qu’on a déjà planté. On peut par exemple utiliser les bananiers pour rendre la terre meilleure. Il ne faut pas croire qu’on sait tous planter.”

Fred Lin-Sin, un habitant de Paopao plante des tomates, des poivrons, chez lui. “Il est toutefois difficile d’avoir de l’eau à Paopao. Du coup, le fait de pratiquer la permaculture me permet d’utiliser beaucoup moins d’eau d’après ce que j’ai compris. C’est surtout pour cette raison que je suis venu suivre cette formation. On peut avoir de tout dans son jardin avec la permaculutre.”
 

le Mercredi 18 Octobre 2023 à 18:51 | Lu 4783 fois