Photo d'illustration.
Tahiti, le 19 novembre 2022 – La plupart des célébrations prévues ce week-end dans les communes de Tahiti pour fêter l'apparition de la constellation des Pléiades, Matari'i i ni'a, ont été annulées ou reportées en raison de la pluie. Elles étaient destinées à marquer l'entrée dans la saison d'abondance.
Les célébrations du Matari'i i ni'a - qui marquent l'entrée dans la période d'abondance- prévues ce week-end dans plusieurs communes de Tahiti ont été annulées ou reportées en raison des précipitations qui s'abattent sur l'île depuis vendredi. La ville de Arue, qui avait prévu samedi une matinée culturelle, l'a reportée. Elle a également annoncé le report de la randonnée à Aneane et l'observation des Pléiades qui étaient prévues dimanche. La soirée Matari'i i ni'a avec découverte des pétroglyphes, qui était prévue vendredi soir, a été reportée à dimanche soir.
L'association culturelle Haururu a quant à elle indiqué qu'en raison des "derniers évènements tragiques" qui se sont déroulés dans la Papenoo où trois adultes et trois enfants ont été emportés par la crue le 6 novembre dernier, elle avait décidé de "surseoir" aux festivités. Un seul évènement est maintenu : la célébration de Matari'i i ni'a à l'embouchure de la Vaituoru dimanche soir à 17 heures. Enfin, la commune de Faa'a a elle aussi annoncé l'annulation ou le report des festivités prévues. Le tuaro maohi et le ahimaa prévus samedi ont été reportés à une date ultérieure mais les stands artisanaux, les masseurs et les tatoueurs sont restés ouverts sur place. Prévues samedi, les activités de sculpture sur bois et l'atelier de titiraina dédié à la pirogue à voile en miniature ont été reportées à dimanche.
Planter pour survivre
Toutes ces célébrations viennent marquer la tradition ancestrale du lever des Pléiades qui marquait le retour de l'abondance. Tel que le rappelle Jacky Bryant, Matari'i i ni'a est une
"observation céleste" : "C'est un indicateur du temps mais aussi de l'espace qui est lié au fait que l'on va avoir une certaine abondance de produits, le retour de la faune marine avec le retour des bonites et des thons. C'est donc un concept spatio-temporel avec des observables que sont la faune et la flore terrestre. Au niveau récifal et lagunaire, on a beaucoup plus d'espèces. C'est donc un calendrier qui est beaucoup plus long que le calendrier mensuel. C'était essentiel pour les grands navigateurs autrefois car cela permettait d'identifier les vents."
A l'époque, Jacky Bryant explique que "les premiers poissons pêchés étaient dédiés au marae, souvent au marae royal, et cela était ensuite ouvert aux habitants, aux administrés du village". "Il y avait donc une redistribution de tout cela. Cette redistribution signifie aussi que pendant toute cette période-là, on plantait des arbres. Il y avait des experts en agriculture. C'était une organisation extrêmement rigoureuse car ils savaient que s'ils n'avaient pas planté suffisamment de plantes pour vivre et survivre pendant la période moins abondante, ils risquaient la disette ou la guerre."
Les célébrations du Matari'i i ni'a - qui marquent l'entrée dans la période d'abondance- prévues ce week-end dans plusieurs communes de Tahiti ont été annulées ou reportées en raison des précipitations qui s'abattent sur l'île depuis vendredi. La ville de Arue, qui avait prévu samedi une matinée culturelle, l'a reportée. Elle a également annoncé le report de la randonnée à Aneane et l'observation des Pléiades qui étaient prévues dimanche. La soirée Matari'i i ni'a avec découverte des pétroglyphes, qui était prévue vendredi soir, a été reportée à dimanche soir.
L'association culturelle Haururu a quant à elle indiqué qu'en raison des "derniers évènements tragiques" qui se sont déroulés dans la Papenoo où trois adultes et trois enfants ont été emportés par la crue le 6 novembre dernier, elle avait décidé de "surseoir" aux festivités. Un seul évènement est maintenu : la célébration de Matari'i i ni'a à l'embouchure de la Vaituoru dimanche soir à 17 heures. Enfin, la commune de Faa'a a elle aussi annoncé l'annulation ou le report des festivités prévues. Le tuaro maohi et le ahimaa prévus samedi ont été reportés à une date ultérieure mais les stands artisanaux, les masseurs et les tatoueurs sont restés ouverts sur place. Prévues samedi, les activités de sculpture sur bois et l'atelier de titiraina dédié à la pirogue à voile en miniature ont été reportées à dimanche.
Planter pour survivre
Toutes ces célébrations viennent marquer la tradition ancestrale du lever des Pléiades qui marquait le retour de l'abondance. Tel que le rappelle Jacky Bryant, Matari'i i ni'a est une
"observation céleste" : "C'est un indicateur du temps mais aussi de l'espace qui est lié au fait que l'on va avoir une certaine abondance de produits, le retour de la faune marine avec le retour des bonites et des thons. C'est donc un concept spatio-temporel avec des observables que sont la faune et la flore terrestre. Au niveau récifal et lagunaire, on a beaucoup plus d'espèces. C'est donc un calendrier qui est beaucoup plus long que le calendrier mensuel. C'était essentiel pour les grands navigateurs autrefois car cela permettait d'identifier les vents."
A l'époque, Jacky Bryant explique que "les premiers poissons pêchés étaient dédiés au marae, souvent au marae royal, et cela était ensuite ouvert aux habitants, aux administrés du village". "Il y avait donc une redistribution de tout cela. Cette redistribution signifie aussi que pendant toute cette période-là, on plantait des arbres. Il y avait des experts en agriculture. C'était une organisation extrêmement rigoureuse car ils savaient que s'ils n'avaient pas planté suffisamment de plantes pour vivre et survivre pendant la période moins abondante, ils risquaient la disette ou la guerre."