
Dix ans plus tard, le sujet divise toujours dans la vallée de la Vaitepiha (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 25 février 2025 – Présenté la semaine dernière en commission à l’assemblée de la Polynésie française, le projet de centrale hydroélectrique “au fil de l’eau” est toujours d’actualité dans la vallée de la Vaitepiha. Dix ans après les premiers échanges sur le sujet, les défenseurs du projet continuent d’y voir de nombreux atouts, tandis que les opposants s’inquiètent des conséquences, notamment environnementales. Une pétition a été lancée dans l’attente d’une réunion publique.
Entre 2015 et 2016, le projet de captage hydroélectrique avait fait grand bruit dans la vallée de la Vaitepiha, et au-delà. Une partie des propriétaires terriens et ayants droit y étaient favorables, quand d’autres y étaient radicalement opposés. Les années ont passé et cette perspective, qui semblait tombée à l’eau, refait aujourd’hui surface.
Mercredi 12 février, le projet de développement hydroélectrique privé a été présenté en commission à l’assemblée de la Polynésie française (APF), à titre informatif. Il concerne deux vallées à Tahiti : celle de la Vaitepiha, à Tautira, ainsi que celle de la Mapuaura, à Faaone. “Le projet, présenté par M. Nicolas Bertholon, représentant les propriétaires terriens, et M. Gilles Lebreux, fondateur et président directeur général de la société Langa International (entreprise française spécialisée dans les énergies renouvelables, NDLR), vise à installer des centrales hydroélectriques au fil de l'eau, sans construction de barrage, permettant de produire l’équivalent de la consommation de 9 400 foyers”, peut-on lire sur le site internet de l’assemblée de la Polynésie, soit une réduction de 21 400 tonnes d’émissions de CO2 par an.
Entre 2015 et 2016, le projet de captage hydroélectrique avait fait grand bruit dans la vallée de la Vaitepiha, et au-delà. Une partie des propriétaires terriens et ayants droit y étaient favorables, quand d’autres y étaient radicalement opposés. Les années ont passé et cette perspective, qui semblait tombée à l’eau, refait aujourd’hui surface.
Mercredi 12 février, le projet de développement hydroélectrique privé a été présenté en commission à l’assemblée de la Polynésie française (APF), à titre informatif. Il concerne deux vallées à Tahiti : celle de la Vaitepiha, à Tautira, ainsi que celle de la Mapuaura, à Faaone. “Le projet, présenté par M. Nicolas Bertholon, représentant les propriétaires terriens, et M. Gilles Lebreux, fondateur et président directeur général de la société Langa International (entreprise française spécialisée dans les énergies renouvelables, NDLR), vise à installer des centrales hydroélectriques au fil de l'eau, sans construction de barrage, permettant de produire l’équivalent de la consommation de 9 400 foyers”, peut-on lire sur le site internet de l’assemblée de la Polynésie, soit une réduction de 21 400 tonnes d’émissions de CO2 par an.
Peser le pour et le contre
Présent lors de la rencontre, le maire délégué de Tautira, également premier vice-président de l’APF, soutient ce projet. “Quand l’association m’a présenté le projet en 2020, ça m’a tout de suite attiré parce que les propriétaires sont actionnaires majoritaires à 51 % et parce que ça va permettre de fournir de l’eau potable à toute la population de Tautira. Les propriétaires pourront accéder à leurs terres pour développer l’agriculture et l’écotourisme. Ce qui est aussi intéressant, ce sont les emplois qui pourront être attribués à la population entre le chantier et la gestion de la station, avec un accord en faveur de la formation des jeunes”, indique Ueva Hamblin au sujet des retombées positives attendues.
“On veut développer cette vallée tout en la préservant”, assure Tutavae James Paepaetaata, dit Chou, président de l’association Vaitapiha no Ataaroa. “L’évolution par rapport à ce projet, c’est que le nouveau gouvernement est prêt à nous écouter, en sachant que plus de 80 % des propriétaires et ayants droit de la vallée y sont favorables.”
Mais une partie des personnes concernées ne partagent pas la même vision et continuent de s’opposer fermement au projet. C’est le cas de Vaihei Paepaetaata, résidente du village et de la vallée, qui a eu vent du retour du projet grâce au bouche-à-oreille, suite à une réunion “d’une partie des ayants droit”.
La jeune femme a publié ses inquiétudes sur les réseaux sociaux et écrit à l’APF pour obtenir des informations, mais aussi signifier que le projet ne fait toujours pas l’unanimité. “On ne sait pas réellement quels sont les enjeux d’un captage. On peut nous dire que ça ne va pas abîmer la rivière et qu’on pourra toujours accéder à nos terres, mais qu’en est-il vraiment ? On a peur que ça modifie le débit d’eau, que ça dégrade des vestiges archéologiques et aussi que ça ait un impact sur nos anguilles endémiques. On voit comment ça s’est fini ailleurs... Pourquoi prendre ce risque ? En sachant que la rivière est très appréciée chaque week-end par les familles”, remarque-t-elle, à l’origine d’une pétition en ligne et manuscrite distribuée depuis ce mardi dans les quartiers de Tautira, dans laquelle elle dénonce un manque d’information et de concertation, tout en précisant “qu’il ne s’agit pas de contrer pour contrer”.
Une réunion publique se profile pour rassembler l’ensemble des parties prenantes, mais aucune date n’est avancée. Si les représentants de l’assemblée de la Polynésie ont “salué l’ambition du projet”, ils ont aussi appelé à “la vigilance sur certains aspects environnementaux”.