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​Frais bancaires : les disparités persistent


D’un point de vue de la tarification moyenne des services bancaires, pour les frais annuels de tenue de compte, la Polynésie française (4 158 francs) dépasse largement l’Hexagone (2 521 francs) et la Nouvelle-Calédonie (1 955 francs), mais la première place du classement revient à Wallis-et-Futuna (6 300 francs). Crédit photo : archive Tahiti Infos.
D’un point de vue de la tarification moyenne des services bancaires, pour les frais annuels de tenue de compte, la Polynésie française (4 158 francs) dépasse largement l’Hexagone (2 521 francs) et la Nouvelle-Calédonie (1 955 francs), mais la première place du classement revient à Wallis-et-Futuna (6 300 francs). Crédit photo : archive Tahiti Infos.
Tahiti, le 9 janvier 2025 – Le nouveau rapport semestriel de l’Observatoire des tarifs bancaires pour les particuliers dans les collectivités d’outre-mer du Pacifique vient d’être publié. L’occasion de comparer les pratiques entre la Polynésie, la Nouvelle-Calédonie, Wallis-et-Futuna et l’Hexagone, mais aussi entre les banques locales.

 
Conformément au Code monétaire et financier, l’Institut d’émission d’outre-mer (IEOM) établit l’Observatoire des tarifs bancaires pour les particuliers dans les collectivités d’outre-mer (COM) du Pacifique en avril et en octobre. Réalisé à partir des documents publics de tarification en vigueur au 1er octobre 2024, le dernier rapport semestriel vient d’être publié.
 
Globalement, les principaux résultats font état de sept tarifs moyens inférieurs ou égaux aux moyennes hexagonales, tandis que cinq autres tarifs sont supérieurs et deux sont non-significatifs. Par rapport à avril 2024, sept tarifs moyens de l’extrait standard sont stables et trois sont en augmentation. Les hausses sont “plus modérées, voire marginales” pour les frais de tenue de compte et les tarifs de retraits dans un distributeur de billets (DAB). “Ces évolutions masquent cependant des disparités. Un seul établissement de la place bancaire polynésienne, qui n’avait pas modifié ses tarifs au semestre précédent, enregistre des augmentations (dont +360 francs ; +8,6 % sur les frais de tenue de compte), les tarifs des autres établissements de la place restant identiques à ceux d’avril 2024”. Hors extrait standard, il est souligné que “les trois tarifs moyens relatifs aux frais de rejet de chèque et de prélèvement continuent d’augmenter pour se rapprocher du plafond légal”.
 

​Les rejets au plafond


D’un point de vue de la tarification moyenne des services bancaires, pour les frais annuels de tenue de compte, la Polynésie française (4 158 francs) dépasse largement l’Hexagone (2 521 francs) et la Nouvelle-Calédonie (1 955 francs), mais la première place du classement revient à Wallis-et-Futuna (6 300 francs). Qu’elle soit à débit différé (5 417 francs) ou immédiat (5 268 francs), la fourniture d’une carte de paiement internationale coûte plus cher en Polynésie française qu’ailleurs, même si les écarts sont moins importants que ceux évoqués précédemment. Concernant les tarifs réglementés, c’est en Polynésie qu’ils sont les plus proches du maximum imposé par la loi : à titre d’exemple, le tarif moyen de frais de rejet pour un chèque inférieur à 5 967 francs est de 3 579 francs, à 1 franc du plafond fixé à 3 580 francs.
 
Dans le détail, en Polynésie française, les frais annuels de tenue de compte les plus élevés reviennent à la Socredo (4 668 francs), les plus bas étant affichés par Marara Paiement (3 720 francs). Pour la fourniture d’une carte de débit, il vous en coûtera plus cher chez NiuPay (5 960 francs) et la Banque de Polynésie (4 862 francs), que chez la Socredo (3 786 francs), la Banque de Tahiti (3 604 francs) et Marara Paiement (2 340 francs). Cette donnée est d’ailleurs la seule parmi les tarifs moyens pondérés de l’extrait standard (hors tarifs réglementés) à connaître une augmentation entre octobre 2023 et octobre 2024, après avoir connu une baisse entre 2015 et 2020.
 

​L’accord triennal 2023-2025


Le rapport s’attarde enfin sur le suivi de l’accord triennal du 28 novembre 2022 pour la Polynésie, ayant pour objectif de “poursuivre la modération tarifaire, ainsi que la convergence vers les tarifs hexagonaux” avec des objectifs chiffrés. Entré en vigueur le 1er février 2023, il porte jusqu’en 2025. D’après les deux premiers articles étudiés dans le cadre de l’Observatoire, en octobre 2024, il est souligné que “les trois établissements de crédit polynésiens (BP, BT et Socredo) suivent l’accord”. En revanche, les tarifs pratiqués par Marara Paiement et NiuPay “continuent de s’établir très légèrement au-delà de la cible définie dans l’accord (+13 francs)”.
 

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Jeudi 9 Janvier 2025 à 16:13 | Lu 2906 fois