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​Covid-19 : Le Pays va encore renforcer les contrôles


Tahiti, le 26 février 2020 – Le gouvernement doit annoncer ce jeudi de nouvelles mesures visant à éviter l’entrée du virus Covid-19 en Polynésie française, notamment à l’arrivée des paquebots. L’État et le Pays travaillent par ailleurs à gérer au cas par cas la situation des travailleurs étrangers ou chinois visés par la suspension des permis de travail en Polynésie.

En pleine épidémie de Covid-19 et alors que le virus est désormais présent sur l’ensemble des continents avec la découverte d’un premier cas au Brésil mercredi, le gouvernement polynésien entend renforcer ses mesures de prévention pour éviter la propagation du coronavirus et surtout éviter son entrée dans le territoire. Jeudi matin, une conférence de presse des ministres du Tourisme, Nicole Bouteau, et de la Santé, Jacques Raynal, est prévue à la présidence. Selon nos informations, le Pays entend notamment renforcer les mesures de prévention à l’arrivée des paquebots en Polynésie, prolonger de 15 à 30 jours la durée de déclaration des certificats médicaux présentés par les voyageurs en provenance des zones à risque et enfin ajouter l’Italie à la liste de ces zones.
 
Par ailleurs, ces derniers jours, les services du Pays et de l’État ont dû gérer une problématique liée à la décision du gouvernement polynésien, le 20 février dernier, de "suspendre pour une durée d’un mois les autorisations de travail en Polynésie française accordées aux ressortissants étrangers, en provenance de Chine ou y ayant séjourné depuis le 30 janvier 2020". Les permis de travail étant l’une des pièces obligatoires à fournir pour permettre aux ressortissants étrangers d’obtenir un titre de séjour en Polynésie française, leur suspension entraîne un retrait des titres de séjour des personnes concernées. Le Pays a donc pris attache de l’ensemble des employeurs de travailleurs étrangers concernés pour qu’ils demandent à leurs employés de prolonger leurs vacances ou de différer leur retour le temps de cette mesure temporaire. Mais pour éviter de généraliser une situation discriminante et pour cantonner la mesure aux "zones à risques", l’État et le Pays ont décidé de traiter au "cas par cas" les questions liées au retrait de titres de séjour aux personnes concernées.
 
C’est particulièrement le cas des trois greffeuses chinoises (voir encadré) arrivées sur le territoire samedi dernier sans avoir pu être contactées au préalable par le Pays, qui ne sont "pas des cas suspects", mais qui ont été placées en surveillance sanitaire. Sur ces questions liées au Covid-19, une cellule de suivi État-Pays est d’ailleurs en place et se réunit quotidiennement.

Quelles mesures en vigueur ?
 
Rappelons que le Pays recommande toujours aux personnes qui auraient séjourné en Chine récemment ou qui aurait été en contact avec elles et qui présentent des signes d’infection respiratoire (fièvre, toux et difficultés respiratoires) de contacter le Samu Centre 15 en faisant état des symptômes et d’un séjour récent à Wuhan, ou plus généralement en Chine, afin de bénéficier d’une prise en charge
médicale adaptée.
 
Depuis le 7 février, tous les voyageurs à l’arrivée à Tahiti-Faa’a et ayant séjourné depuis le 1er janvier en Chine, à Hong Kong, au Cambodge, en Inde, au Japon, à Macao, en Malaisie, au Népal, à Singapour, en Corée du Sud, au Sri Lanka, à Taiwan, au Vietnam ou aux Philippines doivent présenter une attestation médicale certifiant leur état de santé. Sans ce document, il est demandé aux compagnies aériennes de refuser leur embarquement.
 
Un questionnaire de contrôle sanitaire est remis à tous les passagers arrivant en Polynésie dans lequel ils doivent notamment donner leur adresse pour la prochaine quinzaine et leurs coordonnées téléphoniques. En cas de symptômes grippaux constatés par les personnels navigants sur un passager en vol, une procédure de protection est en vigueur : port d’un masque chirurgical pour le sujet à risque, les passagers à proximité et les PNC, utilisation systématique de gel hydro-alcoolique. À l’arrivée à Tahiti, quelle que soit la provenance du vol, la température corporelle des voyageurs est contrôlée à l’aide de la caméra thermique ou de thermomètres.
 
Les vols privés ont l’obligation de se poser à Tahiti-Faa’a depuis le 5 février. Les passagers sont alors soumis aux mêmes mesures de précautions que ceux des vols réguliers. Enfin, pour les navires de croisière : le bureau de veille sanitaire est destinataire deux jours avant l’arrivée du navire en Polynésie française, puis chaque jour dans les eaux polynésiennes, d’une déclaration de santé des passagers par le service médical à bord.

​Trois greffeuses en surveillance sanitaire

Trois greffeuses chinoises d’huitres perlières arrivées samedi à Tahiti ont été placées depuis en surveillance sanitaire, ont révélé mercredi midi nos confrères de Polynésie la 1ère. Ces personnes avaient été identifiées lors du recensement effectué par le Pays auprès des employeurs de ressortissants chinois, mais se trouvaient en transit hors de Chine et vers la Polynésie la semaine dernière et n’avaient pas pu être contactées par les services du Pays pour leur demander de repousser leur date de retour. Leur vol de retour étant connu, elles ont été prises en charge à leur arrivée par les autorités sanitaires locales et ont fait l’objet de tests renforcés au Covid-19 qui se sont avérées négatifs. Par mesure de précautions, s’agissant de personnes arrivant de zone classé à risque, elles ont néanmoins été placées en surveillance sanitaire et leur état de santé fait l’objet d’un suivi régulier. "Ce ne sont pas des cas suspects", confirme-t-on du côté de l’Etat. "Elles ne présentent aucun signe de contamination", indique-t-on côté Pays après un dernier bilan effectué mercredi matin. Les autorités locales indiquent enfin qu’il ne s’agit pas des premières personnes à faire l’objet d’une surveillance sanitaire au fenua depuis les premières mesures de prévention des risques liés à l’épidémie.

Rédigé par Antoine Samoyeau le Mercredi 26 Février 2020 à 20:47 | Lu 4919 fois