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​« Un mauvais conte de Noël »


Tahiti le 19 décembre 2024. Le braqueur de l’animalerie de Patutoa condamné jeudi à un de prison ferme.

« C’est un mauvais conte de Noël. » Pour l’avocate du prévenu qui, en début de semaine, a braqué une animalerie avec un pistolet factice et un coupe-coupe, cet homme d’une trentaine d’années n’est pas le bandit que la procureure décrivait quelques minutes plus tôt.

Avec son nom de personnage de série policière des années 80, le jeune homme à la barre n’affichait ni la prestance du héros, ni son aplomb. Entouré de trois policiers, il comparaissait ce jeudi pour avoir soutiré 332 000 francs de la caisse d’une animalerie de Patutoa, comme le révélait Tahiti Infos dans son édition de jeudi.

Le visage masqué par un tee-shirt, un coupe-coupe dans une main, un pistolet factice de l’autre, il avait forcé la caissière à lui remettre la recette du jour. Il était ressorti calmement, sans s’apercevoir que des caméras de vidéo-surveillance extérieures l’avaient filmé, et surtout, en oubliant le pistolet factice qu’il avait pris à son neveu sur le comptoir.

Rapidement identifié, il était hier devant les juges en comparution immédiate. Déjà condamné il y a quelques années dans un dossier de stupéfiants, il présentait un visage effondré à la barre. « On m’a fait une surprise. Ma fille m’a rejoint pour Noël. Et je n’ai pas de sous. »

Face aux juges, il a alors assuré que c’était pour offrir un beau Noël à sa fille qu’il avait fait ce braquage « non réfléchi, pas préparé. » L’argent volé devait servir à offrir des cadeaux pour sa fille de 8 ans, des vêtements, deux nuits dans un RBnB, mais aussi le remboursement de dettes difficilement identifiables.

« C’était vraiment n’importe quoi », a-t-il assuré à la barre. « Je ne suis pas un voleur, je ne suis pas violent… J’ai juste voulu offrir un beau Noël à ma fille. »

Des mots de repentance qui n’ont pas convaincu la procureure. « Il essaye de justifier son passage à l’acte par sa fille pour attirer la sympathie du tribunal et de la gentillesse », lui assénait-elle alors. « Quel genre de dette s’empresse-t-on d’aller rembourser la veille de Noël avant même d’aller chercher les cadeaux de sa fille ? Je n’ose même pas en imaginer l’origine. »

Pour le braquage à main armée, le prévenu encourait jusqu’à 14 ans de réclusion. Magnanime après avoir requalifié les faits, le tribunal l’a condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis et obligation de soins.

Maintenu en détention, le beau Noël évoqué par le trentenaire se terminera derrière les barreaux.

Rédigé par Bertrand PREVOST le Jeudi 19 Décembre 2024 à 17:20 | Lu 2012 fois