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​Perroquet et étoile de mer à Tahiti, la Monnaie de Paris se loupe pour les JO


Tahiti, le 23 avril 2024 - Tout part d’un bel élan. La France accueillant les Jeux olympiques, avec l’épreuve de surf à Tahiti, la Monnaie de Paris a pressé des lots de pièces spéciales pour l’occasion. Mais derrière l’hommage se cache une belle et grossière erreur concernant la pièce à l’effigie de la Polynésie.
 
Les premières monnaies liées aux Jeux olympiques ont été proposées dès 2021 et cette année, l’arrivée d’une collection complète d’or et d’argent pour le grand public est mise en vente. Après les sports, ce sont les lieux emblématiques du territoire français et ceux qui accueilleront les Jeux qui sont mis à l’honneur.
 
Ainsi, 18 pièces de 10 euros argent mettent en valeur la richesse du patrimoine, de Montmartre à la dune du Pilat, en passant par Tahiti, le Mont Saint-Michel, le Mont Blanc et les calanques de Marseille. Des pièces qui seront tirées à 75 000 exemplaires chacune.
 
“Cette collection de pièces colorisées et non colorisées offre l’opportunité de collectionner une part de la France et de ses magnifiques sites touristiques gravés dans le métal”, explique le communiqué de presse de lancement de ces pièces.
 
Des pièces de 50 euros en argent, de 250 euros en or et de 500 euros en or complètent la collection.

Étoile de mer et perroquet

La pièce de 10 euros consacrée à la Polynésie est disponible depuis le 2 avril dernier. On y retrouve la mascotte (les Phryges, NDLR), coiffée d'une couronne de fleurs, campée sur la plage sous un palmier, observant derrière elle une étoile de mer qui surfe sur l'océan. Des ballons volent dans le ciel tandis qu'une tortue se prélasse sous des palmiers.
 
Premier problème majeur de cette création : la présence d’un perroquet dans le palmier sur la gauche. Un perroquet dans les palmiers à Tahiti, c’est joli, ça fait local, mais ça reste aussi saugrenu que de mettre des crocodiles dans les calanques marseillaises ou des pingouins dans la neige du Mont Blanc. C’est l’effet “Canada Dry”. Ça y ressemble, mais ce n’est pas…
 
Après Adventure Lines qui avait collé des serpents lors du montage des épisodes de Koh Lanta tournés à Taha’a, ce nouvel intrus fait tache.
 
Autre invitée surprise, l’étoile de mer, assez peu observée sur les plages polynésiennes et dans les récifs, en train de faire du surf. Là encore, une présence qui interpelle puisque l’étoile de mer la plus connue en Polynésie française reste la Taramea, dont la spécialité est de tuer le corail. Une image qui colle encore plus mal avec la compétition de surf à Teahupo’o qui est justement le temple du surf de reef.
 
Une nouvelle image d’Épinal donc de la Polynésie française que la Monnaie de Paris aurait pu avoir le bon goût d’éviter.
 

Rédigé par Bertrand PREVOST le Mardi 23 Avril 2024 à 17:22 | Lu 17142 fois