​Vaccinateurs et préleveurs réclament leur salaire à la direction de la Santé


Tahiti, le 2 mars 2021 - En attente de paiement depuis quatre mois, une trentaine de prestataires de santé mandatés pour réaliser des prélèvements nasopharyngés ou administrer des vaccins exhortent la direction de la Santé à trouver une solution.
 
“Mon propriétaire m’appelle tous les mois et ma voiture est en panne” déplore un préleveur PCR en attente de quatre mois de paiement. “Je n’ai pas quatre mois de trésorerie, ça commence à devenir compliqué.”  Selon lui, une trentaine de prestataires mandatés pour réaliser des prélèvements nasopharyngés pour le dépistage du SARS-COV-2, ou pour administrer des vaccins, attendent d’être rémunérés pour leur service depuis maintenant le mois de décembre.

Dentistes, ORL, kiné, etc. Tous issus du corps médicale, ils assurent avoir été appelés en renfort à partir de novembre afin de répondre à un manque de personnel dans un contexte de recrudescence de l’épidémie de Covid-19. Certains d’entre eux indiquent avoir dû refuser des rendez-vous avec leurs patients.

Quatre mois plus tard, ils perdent patience. “D’abord on nous a dit que novembre et décembre n’avaient pas été budgétisés sur l’année 2020, à partir de là, on nous a fait mariner et indiqué qu’il fallait imputer ces dépenses-là sur le budget 2021, poursuit le préleveur. Fin décembre on nous a dit que ce serait réglé en janvier. On est en février et on n’attend toujours.”

“On les contacte tous les jours”

S’il a souhaité préserver son anonymat par crainte de perdre la convention individuelle qui le lie à la direction de la Santé, le prestataire déplore le “silence” des autorités : “Les mails qu’on envoie restent lettre morte, tu téléphones on ne te répond pas, ou tu laisses un message et ils ne rappellent pas.” Le professionnel se plaint encore d’avoir affaire à deux institutions qui “se renvoient la balle”.  

“La direction de la Santé valide des mandats, on envoie une facturation avec un relevé, qu’ils valident, à la suite de quoi ils envoient à la paierie un numéro de mandat qui doit servir pour le paiement. Sauf que, quand on demande le numéro de mandat, on découvre qu’il est reporté sur l’année suivante. Il n’y a pas moyen d’avoir les informations, on nous dit tout et son contraire”, s’impatiente le prestataire.

Même discours du côté d’une préleveuse, qui ne sait plus vers qui se tourner. “On les contacte tous les jours et tous les jours ils nous disent qu’on va être payé fin janvier, ou qu’il manque tel ou tel document dans notre dossier, on ne sait plus comment faire, on n’a pas de salaire depuis quatre mois”. Contactée par la rédaction de Tahiti infos, l’autorité sanitaire indique simplement qu’elle s'exprimera dans les prochains jours.
 

Rédigé par Esther Cunéo le Mardi 2 Mars 2021 à 19:16 | Lu 4649 fois