​Une fédération contre les “projets dévastateurs” de Moorea


Moorea, le 8 février 2022 - La nouvelle fédération Tāhei ‘autī ia Moorea, qui regroupe les associations sportives, culturelles et environnementales de l'île sœur, vient d’être créée à Moorea. Son objectif sera de contrer tous les “projets dévastateurs” et de soutenir, voire de proposer, des projets plus en harmonie avec la population et le développement de l’île.

Après le succès populaire du Tāhei ‘autī ia Moorea en novembre dernier, les organisateurs de l’événement ont convié la presse, lundi soir à Teavaro, pour présenter leur nouvelle fédération éponyme Tāhei ‘autī ia Moorea. Présidée par Rahiti Buchin, celle-ci compte notamment un comité directeur et quatre commissions à savoir juridique, culturelle, communication et enfin projet.

“Ces 4 commissions vont travailler toute l’année. On va travailler sur le volet juridique pour voir comment contrer les projets dévastateurs. Concernant la commission culturelle, la culture est le socle de la fédération. Il y aura toujours un socle culturel à nos événements comme la prochaine cérémonie d’officialisation de la fédération qui aura lieu au travers d’un ōro'a ‘ava. On a aussi mis en place la commission projet parce qu’on ne s’inscrit pas essentiellement dans l’opposition, mais aussi dans la construction et la proposition de projets” explique Rahiti Buchin.

“On soutient tous les projets qui sont pour le développement de Moorea”

Ce dernier précise : “On soutient les projets simples, ceux qui préservent l’environnement, mais aussi ceux qui tendent vers l’autosuffisance alimentaire. On soutient tous les projets qui sont pour le développement de Moorea, ceux qui sont à l’échelle de l’île et non à une échelle extradimensionnelle.”  La nouvelle fédération, on l’a bien compris, a en ligne de mire les projets “surdimensionnés” des gros investisseurs privés, mais veille également aux projets “dévastateurs” du Pays et de tout autre organisme. “Les deux projets principaux sur lequel on va se positionner sont celui de Temae, avec la privatisation de la plage publique, et le projet de Paetou. Il y a aussi les projets du Pays avec par exemple la création des zones de développement prioritaire (ZDP) qu’on nous a présentées dernièrement. Derrière ces ZDP, il y a essentiellement du béton avec la création de locaux commerciaux (…) Le béton ne fait pas partie des éléments qui font venir les gens à Moorea. C’est le capital vert qui les attire ici. C’est cela qu’on doit développer”, insiste le président.

Consultation de la population

Les adhérents espèrent de ce fait que la population soit associée au développement de l’île. “On demande tout simplement à ce que la population soit consultée quand il y a un projet afin qu’elle donne son avis. Si la population est favorable, c’est que quelque part, elle y trouve de l’intérêt pour son bien-être. Or, on ne demande pas son avis pour les trois quarts, voire les quatre quarts, des projets ! Les études d’impact actuelles sont en fait une version pour contourner l’avis de la population” déplore Rahiti Buchin. Les membres sont toutefois toujours ouverts à la discussion avec les autorités politiques, que ce soit avec la municipalité ou avec le Pays, et comptent bien avoir des représentants au sein du prochain Comité d’orientation stratégique (COS) pour “l’aménagement et le développement durable de la commune de Moorea-Maiao”.

Pour l’heure, la fédération Tāhei ‘autī ia Moorea est composée essentiellement par les membres du Collectif des associations sportives, collectives, culturelles et environnementales (CASCEM). Mais le président invite toutes les associations et même toute personne de l'île intéressée à les rejoindre. “Il n’y a aucune association qu’elle soit sociale, culturelle, sportive ou autres qui n’est pas touchée” par le développement et l’environnement de Moorea. “Cela concerne tout le monde” conclut-il.

Rédigé par Toatane Rurua le Mardi 8 Février 2022 à 15:21 | Lu 3350 fois