​Un tour de Tahiti à la mémoire des tupuna


Heitama et Vaianui Tevaearai, couronnés à l’arrivée à Teahupo’o (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Tahiti, le 18 décembre 2024 – Douze heures de course à pied et à vélo pour rallier Tautira, Papeete et Teahupo’o. C’est le défi personnel relevé hier par Heitama Tevaearai, jeune militaire parachutiste en vacances dans sa commune d’origine, Toahotu, avec le soutien de sa famille et de ses amis.
 

Engagé dans l’armée depuis une dizaine d’années, Heitama Célestin Tevaearai a intégré le 3e Régiment de parachutistes d’infanterie de marine (RPIMa) de Carcassonne, dans le sud de la France. Tout juste de retour à Toahotu, sa commune natale, pour quelques semaines de vacances, il s’est lancé le défi de faire le tour de Tahiti, ce mardi. “C’était prévu depuis le mois de mai. Ça me tenait vraiment à cœur”, nous a confié le jeune homme de 31 ans à son arrivée à Teahupo’o, au terme de plus de 12 heures de course à pied et à vélo. 
 
Accompagné de plusieurs proches et amis, dont trois pompiers et une élue de Taiarapu-Ouest, il avait quitté Tautira à 4 heures du matin pour rejoindre Papeete par la côte est, puis Taravao par la côte ouest, pour finir au PK 0, vers 17 heures. Quelques crampes et de courtes pauses ont jalonné le parcours, sans oublier les encouragements de son épouse, Vaianui, en charge du ravitaillement, et des inconnus croisés en bord de route. “On a eu le soleil à l’aller et de la pluie au retour. Le plus dur, c’étaient peut-être les montées à Mahina : je n’ai pas pu les faire à vélo, j’ai préféré courir”, précise-t-il, en toute décontraction.
 

​“Se fixer un objectif et tout donner”


Son cousin, Marurai Tavae, a couru à ses côtés. “C’est une fierté d’avoir participé à ce projet. C’est la première fois que je fais le tour de l’île : c’est un beau dépassement de soi, à la fois mental et physique”, reconnaît le jeune sapeur-pompier volontaire.
 
Heitama Tevaearai s’est pris de passion pour l’ultra-trail – des courses longue distance en pleine nature – dans l’Hexagone. Mais cette fois-ci, la démarche allait au-delà de l’exploit sportif : “Je voulais courir pour nos proches qui sont partis. Depuis que j’ai quitté le Fenua en 2012, c’est difficile de ne pas être là quand quelqu’un de la famille décède. J’ai une pensé pour nos tupuna, et aussi mes copains de travail, qui prennent des risques. Il faut profiter de nos parents et de nos anciens, tant qu’ils sont encore là. Mon autre message pour les jeunes, c’est de se fixer un objectif et de tout donner pour l’atteindre”.
 
À peine le jeune militaire avait-il franchi la ligne d’arrivée qu’il avait déjà en tête un nouveau défi : boucler le tour de Moorea, dans ce même esprit, en février, avant de repartir.
 

Rédigé par Anne-Charlotte Lehartel le Mercredi 18 Décembre 2024 à 13:47 | Lu 3153 fois