​Trois mois d'évasion pour “glander”


Tahiti, le 26 octobre 2023 – Un jeune homme de 22 ans a été condamné jeudi en comparution immédiate à 12 mois de prison ferme. Le 31 juillet, il avait profité d'une autorisation de sortie de Tatutu pour prendre la poudre d'escampette. Il n'avait été retrouvé que trois mois plus tard alors qu'il profitait de la vie chez un ami. 
 
“Glander”, “jouer à des jeux” et aller surfer : c'est pour pratiquer ces activités de loisir qu'un jeune homme de 22 ans s'est évadé de Tatutu le 31 juillet dernier. Ce jour-là, et alors qu'il venait d'obtenir une autorisation de sortie dans le cadre de la mise en place d'un régime de semi-liberté qui lui aurait permis de passer ses journées en liberté, l'individu avait préféré prendre la fuite. Ayant été informé qu'il était recherché par les forces de l'ordre dans son quartier à Faa'a, le jeune homme avait élu domicile chez un ami à Papara. C'est là qu'il a finalement été interpellé par les gendarmes mercredi. 
 
Présenté en comparution immédiate jeudi pour répondre d'une “évasion d'un détenu bénéficiaire d'une permission de sortir”, le prévenu s'est montré particulièrement décontracté, voire très immature. Le président du tribunal a pourtant essayé de lui faire comprendre qu'il était “dommage” qu'il se soit enfui alors même que l'on venait de lui accorder un régime de semi-liberté et qu'il était libérable en janvier prochain. Après avoir répondu que la liberté lui avait “manqué”, le jeune homme a expliqué qu'il avait passé ces trois mois à “glander” et à “aller à la mer” car il y avait un “spot de surf” juste en face de chez son ami. 
 
Multirécidiviste
 
Malgré le fait qu'il soit titulaire d'un CAP en agriculture, le prévenu – déjà condamné à neuf reprises en l'espace de deux ans – a ensuite expliqué au président du tribunal que son projet de vie, lors de sa sortie de prison, serait de “glander sur la route” et “manger”. Face à une telle nonchalance, le procureur de la République a rappelé que l'intéressé avait préféré s'évader alors même qu'il lui restait six mois de prison à effectuer. Considérant que la commission de cette nouvelle infraction était très “inquiétante” puisque le jeune homme a déjà été condamné à de nombreuses reprises, le représentant du ministère public a requis 18 mois de prison dont quatre avec sursis. 
 
Pour la défense de son client, Me Miguel Grattirola a suggéré au tribunal de faire procéder à une expertise psychiatrique. Selon lui “des questions se posent” dans ce dossier car le jeune homme “a tout mis par terre pour profiter de la vie”. Après en avoir délibéré, le tribunal s'est montré moins sévère que le parquet en condamnant le prévenu à un an de prison ferme assorti d'un mandat de dépôt. 
 

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 26 Octobre 2023 à 17:04 | Lu 5881 fois