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​Trois fois plus de décès à domicile au mois d'août


Tahiti, le 13 septembre 2021 – L'ISPF a dévoilé lundi l'intégralité de son étude sur la surmortalité au mois d'août 2021, qui vient notamment conforter l'hypothèse d'un nombre conséquent de décès “à domicile” non comptabilisé dans les chiffres officiels mais bien liés à l'épidémie.
 
Longuement annoncée ces derniers jours, l'étude complète de l'Institut de la statistique (ISPF) sur la surmortalité au mois d'août 2021 a été publiée lundi. Outre les premiers chiffres déjà évoqués la semaine dernière par la plateforme Covid et l'AFP sur les 346% de surmortalité au moins d'août, l'étude explique qu'une telle augmentation n'avait jamais été observée au fenua depuis 1983. L'Institut note également que des surmortalités avaient été observées lors de la première vague du Covid au fenua en octobre (+15%), novembre (+23%) et décembre (+40%) 2020.
 
Mais une dernière information, non encore parue jusqu'à présent, vient également conforter l'hypothèse des autorités sanitaires d'une proportion de décès liés au Covid plus importante que celle diffusée dans les bulletins épidémiologiques officiels réguliers. En effet, ces chiffres ne prennent en compte que les décès enregistrés dans les structures hospitalières. Or il y a quelques semaines, ces mêmes autorités sanitaires avaient été alertées par les entreprises de pompes funèbres qui annonçaient enregistrer une part non négligeable d'augmentation des décès à domicile. “En août 2021, 65% des décès enregistrés ont eu lieu dans un établissement hospitalier. En 2019, ils étaient 47%. En 2021, 3 fois plus de personnes sont décédées à domicile qu’en 2019 et 5,5 fois plus en établissement hospitalier”, confirme l'ISPF, qui annonce vouloir affiner davantage ses chiffres à partir des certificats de décès.
 
Pression des familles
 
Du côté des médecins, qui établissent ces certificats de décès, on explique indiquer pour chaque défunt si la cause du décès est liée au Covid-19 ou s'il y a une “suspicion” de Covid en raison des signes clinique du patient avant son décès. Certains médecins et professionnels des pompes funèbres réalisent même parfois un test post-mortem pour établir clairement si le défunt était positif au Covid, sans que cette démarche ne soit obligatoire. On explique également, côté médecins, faire face à de “gros problèmes éthiques avec les familles” qui font pression sur les professionnels pour que les défunts ne soient pas déclarés comme contaminés et éviter des mesures trop restrictives pendant les obsèques.
 
Reste que pour ces professionnels interrogés, le lien entre l'augmentation du nombre de décès à domicile et l'épidémie ne fait aucun doute. “Il n'y a pas vraiment d'autres explications possibles, pas de raison autre que le Covid qui explique ces chiffres.”
 


Rédigé par Antoine Samoyeau le Lundi 13 Septembre 2021 à 21:36 | Lu 5433 fois