​Test avant l'escale, le pays insiste


Tahiti, le 14 octobre 2022 – Un test Covid négatif avant la descente des passagers à Tahiti ou dans les îles. Le ministre de la Santé a reprécisé jeudi à la présidence l'état des recommandations sanitaires pour les navires de croisière. "Personne n'a intérêt à diffuser l'épidémie", rappelle le ministre.
 
Le ministre de la Santé, Jacques Raynal, a tenu jeudi après-midi une conférence de presse à la présidence, avec ses services, pour appeler à la prudence face au "risque épidémique" du Covid qui se "renforce" avec l'augmentation des cas chez les personnes en provenance des pays actuellement en recrudescence. Certes le niveau de circulation du virus est particulièrement bas au fenua, 4 pour 100 000 habitants, mais les autorités sanitaires rappellent qu'il faut s'attendre à des "vagues" régulières. Les montées étant le résultat de la confrontation d'une nouvelle souche de virus avec une population faiblement immunisée et les descentes celui d'un affaiblissement du virus face à une population immunisée après contamination ou vaccination.
 
"Les montagnes russes, on va continuer à les connaître", explique l'épidémiologiste, Henri Pierre-Mallet, même s'il précise que grâce à la vaccination et à l'immunité des personnes contaminées, elles seront certainement "moins fortes" que par le passé. "Ça n'empêche pas de se prémunir. Même un seul décès du Covid, ce serait un de trop", estime l'épidémiologiste, dont les craintes sont renforcées par une "démobilisation de la vaccination". L'occasion d'annoncer le prochain vaccinodrome organisé à la présidence pour le 5 novembre.
 
"Recommandations"
 
Mais cet état des lieux étant posé, le véritable objet de la conférence de presse portait surtout sur une explication détaillée des mesures de précautions sanitaires prises à l'égard des grands paquebots de croisière qui reviennent aujourd'hui naviguer dans nos eaux. Avec le dernier Majestic Princess (3 500 passagers) et les prochains Celebrity Eclipse, Grand Princess, Ovation of the Seas et Quantum of the Seas… le ministre de la Santé a souhaité repréciser l'état des "recommandations" : un test Covid négatif demandé pour les passagers qui doivent faire escale à Tahiti ou dans les îles. Une recommandation qui n'est donc pas une obligation. La réglementation locale ne prévoit pas de disposition spécifique sur le sujet, mais le code de la santé publique comprend néanmoins des règles générales qui pourraient donner des pouvoir aux autorités sanitaires en cas de complications. "On compte sur la collaboration des navires", reconnaît le ministre.
 
Dans le détail, le bureau de veille sanitaire reçoit avant chaque arrivée d'un navire de croisière une "Déclaration maritimes sanitaire" (DMS). La procédure date d'avant le Covid, mais a été particulièrement destinée à cet usage depuis la crise sanitaire. Les navires y indiquent les mesures prises en cas de maladies à bord. "En matière de précautions mises en place pour les personnes positives, de sujets contacts et de gestes barrières… Ils n'ont pas tous les mêmes protocoles", explique-t-on à la direction de la santé. "Certains font des tests systématiques, d'autres testent juste les cas symptomatiques." Et c'est en fonction de chaque situation -nombre de passagers, nombre d'escales, situation épidémiologique à terre ou dans le navire- que la direction de la santé adapte ses recommandations.
 
"Incompréhension"
 
Pour l'heure, il n'y a pas eu de problème sanitaire avec les croisières arrivées au fenua. Le ministre précise uniquement qu'une "incompréhension" sur les recommandations a causé un retard pour les prestataires de service touristiques qui attendaient à quai, parce que les passagers sont restés plus longtemps à bord. Des difficultés pratiques mais pas sanitaires, assure le ministre. "Nous avons depuis fortement communiqué sur les conditions que nous souhaitions avoir avant que les passagers descendent. Notamment ces fameux tests. (…) Seuls les passagers avec un test négatif seraient donc habilités à descendre."
 
Se disant "bien conscient" des intérêts des touristes, comme de ceux des résidents, le ministre rappelle que ces mesures bénéficieront in fine aux deux. "Personne n'a intérêt à diffuser l'épidémie, ni à avoir une épidémie qui se développe dans le pays", conclut Jacques Raynal. "Les mesures qu'on serait amenés à prendre en cas de recrudescence seraient bien plus graves que le fait de demander à avoir un rapport précis des choses qui se passent à bord et à avoir des précautions pour ceux qui descendent."
 

Rédigé par Antoine Samoyeau le Vendredi 14 Octobre 2022 à 12:57 | Lu 2336 fois