​Sept ans ferme de nouveau requis en appel contre Dj Fred


Tahiti, le 7 mai 2020 - Wilfrid Atapo, plus connu sous le nom de « DJ Fred », a comparu par visioconférence devant la cour d’appel de Papeete jeudi pour répondre de faits de corruption de mineurs. L’avocat général a requis la confirmation de la peine prononcée à son encontre en première instance, soit « au moins » sept ans de prison. La cour rendra sa décision le 28 mai.
 
Six mois après avoir été condamné par le tribunal de première instance de Papeete à sept ans de prison ferme pour corruption de mineurs, Wilfrid Atapo, dit « DJ Fred », a comparu jeudi par visioconférence devant la cour d’appel. Wilfrid Atapo avait été mis en examen en juillet 2017. Il lui était alors reproché de s’être s’introduit sur plus de 1 000 comptes Facebook et d’avoir influencé au moins 77 victimes pour obtenir d’eux des photos compromettantes, avant de les faire chanter en menaçant de diffuser ces clichés à leur entourage. Placé pendant huit mois en détention provisoire, il avait ensuite été placé sous contrôle judiciaire.
 
Récidive

Mais le 27 mars 2019, et alors qu’il se trouvait toujours sous le coup de ce contrôle judiciaire, Dj Fred avait de nouveau été déféré devant un juge d’instruction puis mis en examen. Suite à sa présentation devant le juge des libertés et de la détention, il avait été placé à nouveau en détention provisoire dans le cadre de l'ouverture d'une nouvelle information judiciaire qui est toujours en cours.
 
Condamné dans le cadre de la première affaire le 6 novembre dernier à sept ans de prison ferme, Wilfrid Atapo avait fait appel de sa condamnation, estimant que cette peine était trop « lourde ». Il a donc comparu par visioconférence jeudi devant la cour d’appel de Papeete.
 
« Vraies victimes »
 
Tout comme en première instance, Wilfrid Atapo a indiqué qu’à l’époque des faits, il n’avait pas conscience de la gravité de ses actes : « C’était un peu comme un jeu, je ne me rendais pas compte qu’il y avait de vraies victimes. Ce qui m’excitait, c’était le fait que ce soit rare et interdit ». Lors de l’audience, la présidente de la cour d’appel a rappelé que l’expert psychiatre qui avait examiné le prévenu avait fait état d’une « intelligence supérieure à la normale », d’un « manque total d’empathie » et d’un « sens grandiose de sa propre importance ».
 
Lors de ses réquisitions, l’avocat général a évoqué les témoignages des victimes qui ont souffert ou souffrent encore de sentiments d’« impuissance », de « frustration » et d’« insécurité ». Pour la défense du prévenu, Me Hellec a affirmé que son client avait effectué un travail de « prise de conscience » de la gravité des actes qu’il avait commis et a rappelé que « le sens d’une peine pénale était certes de sanctionner un errement » mais également de « viser la réinsertion ». La cour d’appel rendra sa décision le 28 mai.

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 7 Mai 2020 à 19:20 | Lu 5846 fois