​Sanquer-Tapura, un problème de fonds


Tahiti, le 9 mars 2020 – La députée Nicole Sanquer s’est expliquée lundi pour Tahiti Infos sur sa décision de ne pas verser sa dotation parlementaire au Tapura. Elle demande davantage de « transparence » à son parti dans l’utilisation de ces fonds. « On en déduit qu’elle n’est plus au Tapura », réplique-t-on du côté du parti rouge et blanc qui assure que ses comptes sont « clairs » et « déclarés chaque année à la haute autorité pour la transparence de la vie publique ».
 
Après les révélations de Tahiti Infos ce week-end sur le refus de Nicole Sanquer de verser sa dotation parlementaire pour 2020 au Tapura, la députée s’est expliquée lundi sur ce choix. « Les crédits dédiés au Tapura sont actuellement sécurisés à Paris auprès du groupe UDI qui attend mes instructions d'utilisation », indique la députée. Nicole Sanquer précise qu’elle demande davantage de « transparence » au parti rouge et blanc avant de lui reverser ses 4,4 millions de Fcfp de dotation parlementaire. « Depuis la création du parti, malgré la demande de plusieurs élus, nous n'avons pas eu de présentation de bilans financiers du parti : Qui le parti recrute ? Comment sont utilisés les fonds ? Combien ont été dédiés à la campagne des européennes ? (…) Autant de questions restées aujourd'hui sans réponse. Donc au nom de la transparence de l'utilisation des fonds publics, j'ai bloqué ma dotation à Paris, en attente de réponse. »
 
Déjà démissionnaire du groupe Tapura à l’assemblée en décembre, la députée et représentante a reçu fin février un courrier d’Édouard Fritch « prenant acte » de sa décision de ne pas orienter sa dotation parlementaire en faveur du Tapura. « Vous avez pris une décision fort regrettable alors que vous nous aviez affirmé que vous restiez membre du Tapura Huiraatira. Nous en tirerons les conséquences qui s’imposent », conclut le courrier. En réponse, Nicole Sanquer a transmis le 2 mars un courrier à son président de parti dans lequel elle réitère son « souhait d’une plus grande transparence relative à l’utilisation des fonds publics octroyés par les parlementaires » et affirme qu’à ce jour « aucune information ne nous a été transmise sur l’utilisation par notre parti de ces dotations ». Elle demande ces éléments d’information comme préalable à ce que sa dotation soit « à nouveau versée au Tapura ».

« On en déduit qu’elle n’est plus au Tapura »

Contacté, le Tapura a réagi en assurant que la comptabilité du parti était « parfaitement claire » et « certifiée par un expert comptable » et que les compte étaient « déclarés annuellement à la haute autorité pour la transparence de la vie publique », en ajoutant que Nicole Sanquer pouvait « avoir ces informations si elle les demande ». L’ambiance reste néanmoins tendue, puisqu’au parti d’Édouard Fritch, on commente la décision de la députée en ces termes : « On en déduit qu’elle n’est plus au Tapura ».

Enfin, anecdote assez cocasse en marge de ces débats internes au parti rouge et blanc, la tête de liste de « Tamari’i Mahina a tu » est affiliée « UDI » sur l’arrêté officiel du haut-commissariat validant les listes aux municipales en Polynésie française. Une « erreur » des services de l’Etat que la députée a signalé et qui doit être régularisée. « Le haut-commissaire devrait publier un communiqué pour rectifier cette mauvaise interprétation de leur part. Donc je reconfirme que la liste Tamarii Mahina A tu est une liste sans étiquette politique », indique Nicole Sanquer.

Rédigé par Antoine Samoyeau le Lundi 9 Mars 2020 à 18:10 | Lu 4382 fois