​Sandra Lévy-Agami prête pour les législatives


Tahiti le 18 mai 2020 - La suppression des primes des fonctionnaires expatriés pour donner la chance aux Polynésiens de prendre les postes, le transfert des compétences communales au Pays, ou encore la mise en place d'un groupement d'intérêt public pour la reconstitution des titres de propriétés tout comme en Corse… Tels sont les grands points du programme de Sandra Lévy-Agami qui se présente aux législatives. 

La candidate aux législatives dans la deuxième circonscription Sandra Lévy-Agami, accompagnée de son suppléant André Tahimanarii, a organisé une conférence de presse lundi matin pour expliciter leur profession de foi basée sur cinq grands points. Elle souligne qu'elle se présente sans étiquette politique, pour d'abord “donner un avenir à nos jeunes dans leur Pays”. Pour ce faire, elle a décidé de “revenir au cœur de la société” et de sensibiliser les parents. Elle insiste sur le fait que les étudiants doivent être guidés vers des métiers dont le Pays a le plus besoin et regrette que certains d'entre eux ne “bénéficient d'aucun accompagnement” dans leurs études. Si elle parvient au palais Bourbon, Sandra Levy-Agami entend œuvrer à l suppression des primes des fonctionnaires expatriés pour donner une chance aux Polynésiens de prendre leurs postes.
 
Transférer la gestion de l'eau et des déchets au Pays
 
La candidate souhaite augmenter le pouvoir d'achat de la population et propose de transférer les compétences dévolues aux communes telle que la potabilité de l'eau, la gestion des déchets et le traitement des eaux usées, au Pays. Elle affirme que “les communes portent cela difficilement” et que certains vont “supplier la Polynésie d'intervenir financièrement car ils n'ont pas les moyens”. C'est une “demande” émanant des tāvana, assure-t-elle, qui “ont peur” d'être sanctionnés car il y a une date limite à respecter. Elle rappelle que toutes ces compétences ont été transférées aux communes sans qu'il y ait un transfert de financement. Sandra Lévy-Agami considère cela comme étant une “inégalité et une injustice”. Un transfert qui pèsera moins selon elle sur les administrés des communes. Elle ajoute que “les communes peuvent mettre en place une fiscalité à condition que le Pays les accompagne dans leur démarche” et la candidate regrette que le Pays ne l'ai pas fait. Elle rappelle qu'en métropole, dès qu'il y a un transfert de compétence, “soit la fiscalité suit, soit une dotation compensatrice est allouée”. Elle assure que ce sujet est actuellement débattu entre le Pays et les tāvana et précise qu' “à aucun moment n'a été abordé l'impossibilité de mise en place (…). C'est vraiment une volonté politique et je ne serais pas étonnée que ce genre de dispositions arrivent juste avant les territoriales”
 
La loi contre la spéculation immobilière “inconstitutionnelle”
 
Sandra Lévy-Agami considère important que les Polynésiens soient propriétaires de leurs terres ancestrales avec la mise en place d'un groupement d'intérêt public pour la reconstitution des titres de propriétés tout comme en Corse. Un dispositif qui accompagnera les familles à sortir de l'indivision en bétonnant les dossiers notamment les généalogies, ou encore le cadastrage des terrains. “Si les dossiers sont bien montés on gagnera du temps”, assure-t-elle, et pour cela, “il faut des financements”. Concernant le texte, voté à l'unanimité des élus de l'assemblée de la Polynésie, pour lutter contre la spéculation immobilière au fenua (la taxe à 1 000% pour les résidents depuis moins de dix ans), la candidate tâcle ces derniers en assurant que ce texte est “malhonnête, et complètement électoraliste”. Elle considère ce texte comme “illégal, on ne peut pas créer de discrimination entre les personnes sur un même territoire”. Sandra Lévy Agami ne doute que ce texte “va être cassé car il est inconstitutionnel et illégal”.

 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mercredi 18 Mai 2022 à 20:27 | Lu 1490 fois