​Sabine Boiron jugée pour escroquerie au FSE


Sabine Boiron lors de son procès pour proxénétisme en août 2019.
Tahiti, le 23 août 2024 – L'ancienne institutrice condamnée en mars 2020 à sept ans de prison ferme par la cour d'appel pour proxénétisme, Sabine Boiron, devrait comparaître mardi devant le tribunal correctionnel dans le cadre d'une escroquerie au Fonds de solidarité aux entreprises qui avait été instauré durant la pandémie.
 
Un peu plus de quatre ans après avoir été condamnée, par la cour d'appel, à sept ans de prison ferme pour proxénétisme aux côtés de l'homme d'affaires Thierry Barbion, Sabine Boiron a de nouveau maille à partir avec la justice. L'ancienne institutrice devrait en effet comparaître devant le tribunal correctionnel mardi pour répondre, cette fois, d'une “escroquerie faite au préjudice d'une personne publique ou d'un organisme chargé d'une mission de service public pour l'obtention d'une allocation, d'une prestation, d'un paiement ou d'un avantage indu”.
 
Dans le cadre de cette affaire, il est reproché à Sabine Boiron d'avoir indument perçu le Fonds de solidarité aux entreprises (FSE) mis en place par l'État en avril 2020 pour aider les petites et moyennes entreprises à traverser la crise économique. Des faits qui auraient été commis entre juillet 2020 et décembre 2021 alors que l'intéressée avait été libérée de prison en août 2021. Elle percevait donc les fonds alors qu'elle était incarcérée et ce, au préjudice de la Direction des finances publiques en Polynésie française et de la Caisse de prévoyance sociale qui sont donc les victimes de cette nouvelle affaire.
 
Lourd préjudice
 
Sabine Boiron sera jugée aux côtés d'une femme de 44 ans qui est également poursuivie pour escroquerie mais aussi pour “exécution en Polynésie française d'un travail clandestin”.
 
Dès début 2022 et à la suite de nombreux signalements émis par la Direction des finances publiques, le parquet de Papeete s'était penché sur les conditions d'octroi de ce fonds qui prévoyait notamment que les très petites, petites et moyennes entreprises composées d'un effectif égale ou inférieur à dix salariés, et ayant un chiffre d'affaires inférieur à 120 millions de francs, pouvaient bénéficier d'une aide mensuelle plafonnée à 180 000 francs maximum. Alors que des dizaines d'enquêtes avaient été ouvertes, il était ressorti que de nombreuses personnes avaient indument perçu cette aide pour un préjudice évalué, au bas mot, à plus d'un milliard de francs.

Rédigé par Garance Colbert le Vendredi 23 Aout 2024 à 13:32 | Lu 9940 fois