Turia Clark en train de préparer un ra'au he'a
Tahiti le 01 août 2022 - La médecine traditionnelle est à l'honneur à Paea cette semaine. Tradipraticiens, feia taurumi, médecins, chercheurs, scientifiques… Tous travaillent à l'élaboration d'une réglementation "pour avancer ensemble dans le va'a ora".
La semaine du rā'au Tahiti, c'est ce qu'a décidé d'organiser la commune de Paea, en mettant en place des conférences, débats, tables rondes ou encore démonstrations de fabrication de rā'au Tahiti et taurumi. Ainsi, plusieurs tradipraticiens, associations telles que Haururu ou encore Honoea, médecins, scientifiques, et chercheurs du Pays vont réfléchir ensemble cette semaine à la salle Manu iti de Paea sur la mise en place d'une réglementation pour le rā'au Tahiti. Selon le tāvana de Paea, les chercheurs et scientifiques seront mieux à même "d'identifier et d'extraire les molécules guérissantes des plantes pour en faire profiter demain notre population". Il regrette qu'aujourd'hui la population ait pris l'habitude de consulter un médecin "même pour un mal de tête". Et il souhaite que dans l'avenir "tous ces réflexes soient canalisés vers notre médecine".
Trois communes –Teva i uta, Moorea et Paea- ont été choisies par le Pays pour participer à la mise en œuvre de la médecine intégrative avec le rā'au Tahiti au fenua. Le tāvana de Paea Tony Géros explique que cette médecine intégrative "va permettre de ramener le rā'au Tahiti et le taurumi" au cœur des pratiques. Il précise qu'il s'agit d'un thème qui fait partie de son programme communal : "on a un savoir traditionnel et ce savoir mérite d'être révélé". Toujours selon le tāvana de Paea, le chemin ne va pas être facile car "les compétences sont partagées" entre le Pays et l'État. En effet, l'utilisation de médicaments –de "breuvage", selon l'élu souverainiste- relève de la compétence de l'État. "Notre médecine n'est pas encore répertoriée, contrôlée et identifiée. Elle ne rentre donc pas dans le sas d'éligibilité au tableau de tous ces médicaments qui font l'objet d'une homologation de l'État. Et ce n'est pas acquis d'avance".
Autre souci selon lui, l'exercice des tradipraticiens ou encore la délivrance d'ordonnance par ces derniers. Il rappelle que les textes français précisent qu'il faut être titulaire d'un diplôme de médecine pour "pouvoir exercer légalement la médecine". Il est important pour Tony Géros "d'harmoniser tous ces points de blocage pour permettre à nos rā'au Tahiti et à nos taurumi de pouvoir perdurer dans leurs pratiques et surtout dans leur existence, car jusqu'ici ils le font en cachette. Et c'est dommage, car ils guérissent".
La semaine du rā'au Tahiti, c'est ce qu'a décidé d'organiser la commune de Paea, en mettant en place des conférences, débats, tables rondes ou encore démonstrations de fabrication de rā'au Tahiti et taurumi. Ainsi, plusieurs tradipraticiens, associations telles que Haururu ou encore Honoea, médecins, scientifiques, et chercheurs du Pays vont réfléchir ensemble cette semaine à la salle Manu iti de Paea sur la mise en place d'une réglementation pour le rā'au Tahiti. Selon le tāvana de Paea, les chercheurs et scientifiques seront mieux à même "d'identifier et d'extraire les molécules guérissantes des plantes pour en faire profiter demain notre population". Il regrette qu'aujourd'hui la population ait pris l'habitude de consulter un médecin "même pour un mal de tête". Et il souhaite que dans l'avenir "tous ces réflexes soient canalisés vers notre médecine".
Trois communes –Teva i uta, Moorea et Paea- ont été choisies par le Pays pour participer à la mise en œuvre de la médecine intégrative avec le rā'au Tahiti au fenua. Le tāvana de Paea Tony Géros explique que cette médecine intégrative "va permettre de ramener le rā'au Tahiti et le taurumi" au cœur des pratiques. Il précise qu'il s'agit d'un thème qui fait partie de son programme communal : "on a un savoir traditionnel et ce savoir mérite d'être révélé". Toujours selon le tāvana de Paea, le chemin ne va pas être facile car "les compétences sont partagées" entre le Pays et l'État. En effet, l'utilisation de médicaments –de "breuvage", selon l'élu souverainiste- relève de la compétence de l'État. "Notre médecine n'est pas encore répertoriée, contrôlée et identifiée. Elle ne rentre donc pas dans le sas d'éligibilité au tableau de tous ces médicaments qui font l'objet d'une homologation de l'État. Et ce n'est pas acquis d'avance".
Autre souci selon lui, l'exercice des tradipraticiens ou encore la délivrance d'ordonnance par ces derniers. Il rappelle que les textes français précisent qu'il faut être titulaire d'un diplôme de médecine pour "pouvoir exercer légalement la médecine". Il est important pour Tony Géros "d'harmoniser tous ces points de blocage pour permettre à nos rā'au Tahiti et à nos taurumi de pouvoir perdurer dans leurs pratiques et surtout dans leur existence, car jusqu'ici ils le font en cachette. Et c'est dommage, car ils guérissent".
Alpha "à 100% dans le rā'au Tahiti"
Le tāvana de Teva i Uta et ministre de l'Agriculture et de la Recherche, Tearii Alpha, assure être à "100% dans le raā'au Tahiti". "Je ne pense pas que les nouvelles maladies ou les épidémies puissent être soignées que par la médecine classique. Il faut revenir à l'essentiel, donc à nos richesses, celles de nos ancêtres". Il précise qu'il n'est jamais allé à la pharmacie, car il a grandi avec les rā'au Tahiti et continue d'en prendre. Comme ses enfants. Mais cela ne suffit pas, ajoute-t-il, puisque l'alimentation permet aussi, selon lui, de se maintenir en bonne santé.
"Vaa ora" –ou le va'a pour la santé- est un "concept" qui, selon Tearii Alpha, va permettre l'identification et la codification des plantes les plus utilisées dans la pharmacopée traditionnelle ou "la médecine première". Un projet de texte sera proposé cette semaine, indique le ministre de la Recherche et de l'Agriculture. Texte qui fera suite aux échanges d'une vingtaine d'experts, composée de tradipraticiens, masseurs et chercheurs réunis depuis le mois de février dernier sur ce sujet. "J'espère que, dans les prochains jours ou semaines, nous allons valider ce texte pour avancer ensemble dans le va'a ora".
"Vaa ora" –ou le va'a pour la santé- est un "concept" qui, selon Tearii Alpha, va permettre l'identification et la codification des plantes les plus utilisées dans la pharmacopée traditionnelle ou "la médecine première". Un projet de texte sera proposé cette semaine, indique le ministre de la Recherche et de l'Agriculture. Texte qui fera suite aux échanges d'une vingtaine d'experts, composée de tradipraticiens, masseurs et chercheurs réunis depuis le mois de février dernier sur ce sujet. "J'espère que, dans les prochains jours ou semaines, nous allons valider ce texte pour avancer ensemble dans le va'a ora".