​Raynal appelle à plus de "responsabilité" sur les gestes barrières


Tahiti, le 7 août 2020 - Sur les cinq nouveaux cas Covid diagnostiqués depuis mardi, deux sont des cas contacts. Une première depuis la réouverture des frontières, qui s'explique par le "non-respect des gestes barrières" selon l'enquête du bureau de veille sanitaire. Les cas contacts ayant été contaminés autour d'un barbecue.
 

Après la touriste américaine et le personnel naviguant d'ATN identifiés en début de semaine, cinq nouveaux cas s'ajoutent au compteur, portant à sept le nombre total de cas confirmés depuis la réouverture des frontières le 15 juillet. Il s'agirait en partie de personnel administratif, bien qu'interrogé là-dessus lors d'un point presse, Jacques Raynal, ministre de la Santé, a refusé de s'étendre sur leur fonction précise.

Identifié à Rangiroa, l'un d'eux devait être rapatrié dans la journée. Fort heureusement, l'enquête d'entourage sur place n'a laissé apparaître aucun cas contact : tous les prélèvements se sont révélés négatifs. Par précaution cependant, les individus testés ont été priés de rester chez eux pendant 10 jours, et de respecter scrupuleusement les gestes barrières.

Si l'île est saine et sauve, c'est avant de s'envoler pour les Tuamotu, à Tahiti donc, que cette personne a transmis le coronavirus à un cas contact autour d'un barbecue. Ce dernier l'a lui-même transmis au deuxième cas contact. L'enquête menée par le dispositif de surveillance sanitaire entre mardi 4 et vendredi 7 août a certes permis de les isoler rapidement et de limiter la chaîne de transmission. Mais "les premiers éléments laissent penser que c'est le non-respect des mesures barrières qui est susceptible d'avoir entraîné au moins ces deux cas secondaires", a souligné Jacques Raynal, lors du point presse. "Ce qui nous amène à insister lourdement sur les gestes barrières".

Rapatriement complexe des prélèvements

"Distanciation sociale physique, port du masque, aération des pièces, nettoyage des espaces de vie", énumère le responsable politique, avec une attention particulière pour les populations à risque : plus de 65 ans, malades chroniques, et femmes enceintes de plus de 3 mois. Question de "responsabilité citoyenne". Afin d'assurer une identification rapide des personnes susceptibles d'être porteuses, le ministre exhorte également "chaque personne revenant d'un séjour hors de Polynésie, ou ayant été en contact avec une personne arrivant de l'étranger" à épier les signes éventuels de contamination : fièvre, toux sèche, trouble du goût et de l'odorat. Le cas échéant, ces personnes sont invitées à se signaler rapidement auprès de leur médecin, sur la plateforme d'appel 40 45 50 00 ou au centre 15 qui prend le relais.

Pour des raisons de logistique, et éviter le rapatriement complexe des prélèvements, le Pays "recommande" désormais "fortement" à tout passager entrant par voie aérienne de faire son test d'auto-prélèvement - délivré à l'arrivée à l'aéroport - sur Tahiti. Il faudrait donc qu'il reste au moins 4 jours, le temps de recevoir les résultats de l'Institut Louis Malardé, avant de partir à la découverte des îles. Une mesure qui vise plus particulièrement les fonctionnaires appelés à être disséminés dans les îles, où les opérations d'extraction et le suivi des malades sont autrement plus compliqués, et coûteux, à mettre en œuvre.

Si cette nouvelle mesure permettrait au Pays d'être "certain que le résultat est négatif", elle n'est pas pour autant obligatoire. Pas encore. "A chaque fois, on essaye d'ajuster le tir" argumente Jacques Raynal, conscient de la "contrainte importante", pour les touristes notamment. A la veille de l'ouverture des frontières, la perspective de retenir les touristes sur Tahiti avait pourtant été balayée par l'Etat et le Pays. "C'est désormais une condition qui paraît incontournable" admet le ministre.  

Interrogé sur le remplacement du pool administratif qui cristallise les craintes de la population, le ministre rappelle que le Pays a déjà tenté de solliciter un report de cette rotation. "Elle concerne de nombreux services, c'était trop complexe pour l'Etat de ne pas procéder à ce renouvellement". Quant au port du masque, le ministre ne voit pas encore l'intérêt de le rendre obligatoire. "On compte sur la population, qu'elle soit suffisamment adulte pour comprendre que c'est pour son bien. On ne veut pas leur courir après, nous en n'avons pas les moyens."   
 

Rédigé par Esther Cunéo le Vendredi 7 Aout 2020 à 21:27 | Lu 7137 fois