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​Plus de 1 000 postes à pourvoir au Sefi


Tahiti, le 30 septembre 2021 - Alors que le service de l’emploi compte autour de 10 500 demandeurs d’emploi depuis le début de l’année, son stock d’offres reste stable au-dessus de 1 000 postes à pourvoir. Un excédent des besoins en main d’œuvre que le Sefi entend résorber avec un accompagnement personnalisé des demandeurs d’emploi.
 
Le Service de l’emploi, de la formation et de l’insertion professionnelle recensait 10 670 demandeurs d’emploi en août dernier, dont 541 primo-demandeurs. Mais dans le même temps, le Sefi comptait pas moins de 1 124 offres d’emplois insatisfaites dans ses listings. Un stock qui demeure, le 11 septembre, de 1 100 offres disponibles pour 10 450 demandeurs.
Le premier secteur demandeur est celui de l’hôtellerie-restauration. Il nourrit à lui seul près du tiers (27,5%) de ce stock avec 303 offres. Dans le même temps le Sefi y recense 1 133 demandeurs d’emploi dans ses listings. Dans le secteur du support à l’entreprise, le service de l’emploi dispose de 168 offres d’emploi (15,3%) et compte 1 656 demandeurs. Dans le secteur du commerce, de la vente et de la grande distribution, il a 145 offres (13,2%) et 949 demandeurs. Dans celui des services à la personne et à la collectivité, 131 offres d’emploi (11,9%) pour 1 534 demandeurs. Dans le BTP, ce stock compte 123 offres (11,2%) pour 455 demandeurs. Des emplois qui, pour 80%, sont à pourvoir dans l’agglomération urbaine de Papeete. Une offre qui témoigne d’un marché de l’emploi dont la dynamique est comparable à celle de 2019, avec 64 846 salariés en juillet dernier.
 
Problèmes de compétence
 
Depuis février dernier, le Sefi enregistre autour de 250 nouvelles offres chaque mois et en contente pratiquement autant. Reste que si la ressource en main d’œuvre y est relativement stable -autour de 10 500 personnes en recherche active d’emploi depuis février dernier- ce stock d’offres d’emplois semble paradoxal au regard de l’importance de la demande. D’autant qu’il est stable.
Selon le service de l’emploi, il y a plusieurs explications. D’abord, il apparaît que de nombreuses professions n’ont pas fait évoluer leurs conditions de travail et de salaire. Or près de la moitié (45%) des demandeurs d’emploi inscrits au Sefi ont entre 18 et 29 ans et ne sont pas prêts à accepter les mêmes conditions que leurs aînés. De leur côté, les employeurs ont des exigences renforcées en matière de compétence techniques. Or, parmi les demandeurs d’emploi, plus de la moitié (54%) ont arrêté leurs études au bac ou n’ont pas de diplôme. 11% d’entre eux sont sans expérience. Une explication est à rechercher aussi dans le maintien à un haut niveau des aides à l’emploi (Diese, CSE) mises en place dès 2020, puis reconduites pour s’éteindre fin 2021. Elles ont limité la casse sur le marché du travail lors des périodes de confinement, mais également freiné artificiellement les mouvements de personnel.
 
Approche qualitative
 
Notre objectif est de réduire ce gap entre besoins de main d’œuvre et ressources en main d’œuvre”, explique la directrice du Sefi, Hina Grépin. Le service a mis en place depuis début 2021 une nouvelle approche du traitement des demandeurs d’emploi. “Avant, ils avaient affaire à un conseiller différent à chaque fois qu’ils se présentaient. Aujourd’hui, on est dans une approche qualitative. Chaque demandeur est suivi par un conseiller qui lui apporte des outils sur mesure. Ce conseiller est chargé de faire un diagnostic et construit avec le demandeur d’emploi un parcours jusqu’à ce qu’il parvienne à une situation d’emploi. Ça passe par de la formation professionnelle, par des prestations, etc., ce qui permet d’offrir un accompagnement plus performant. Et aussi de répondre à ces fameuses offres en stock, parce qu’on essaie d’orienter les demandeurs d’emploi vers des secteurs qui sont en tension. Notre objectif est de donner les moyens au demandeur d’emploi d’être acteur de son parcours jusqu’à l’obtention d’un CDI. Notre cœur de mission reste l’emploi pérenne.” Le Sefi a ainsi réalisé 4 119 diagnostics depuis le début de l’année, dont 3 927 pour des primo-demandeurs.

Le service de l’emploi mise aussi beaucoup sur l’éclairage sur le marché du travail polynésien que permettra le futur Observatoire de l’emploi. Ce recueil statistique devrait entrer en fonctionnement en avril 2022, dans le cadre de la mise en œuvre de la règlementation votée en 2019 pour la protection de l’emploi local. Il doit permettre de mesurer les pratiques d'embauche au travers de la Déclaration préalable à l'embauche (DPAE) dont le formulaire comporte dorénavant une identification du métier exercé. Pour Hina Grépin, “Ces DPAE avec le code Rome (Répertoire opération des métiers et des emplois, ndlr) vont nous permettre d’avoir la photographie exhaustive du marché du travail que l’on n’a pas jusqu’à ce jour. On ne connaît aujourd’hui que l’activité qui passe par le Sefi. Mais des pans entiers nous échappent. Demain, on pourra être plus efficients avec une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences.”

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 30 Septembre 2021 à 19:15 | Lu 4087 fois