​Pico Yan Tu convoqué en correctionnelle


Tahiti le 27 avril 2022 - Le secrétaire général de la confédération A Ti'a i Mua et membre du Cese, Pico Yan Tu, a été renvoyé mercredi devant le tribunal correctionnel pour "blessures involontaire en état d'ivresse" après un accident de la route le 6 novembre dernier.
 
Le secrétaire général de la confédération syndicale A Ti'a i mua et membre du Conseil économique social et environnemental (Cese) à Paris, Jean-Marie Yan Tu dit "Pico", comparaissait mercredi matin pour une comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (CRPC) pour "blessures involontaires avec incapacité n'excédant pas trois mois par conducteur de véhicule terrestre à moteur sous l'empire d'un délit alcoolique". Dans le cadre de cette procédure correspondant au "plaider-coupable" en droit français, le parquet avait proposé une peine de 80 000 Fcfp d'amende et une suspension de 5 mois du permis de conduire pour avoir en novembre dernier percuté une voiture de plein fouet, et blessé sa conductrice, alors qu'il roulait sous l'empire d'un état alcoolique, ayant été contrôlé à 0,88 g/l d'alcool dans le sang après l'accident. Mais L'avocate de la victime a demandé mercredi matin le refus de l'homologation de cette peine pour "préserver les intérêts" de sa cliente.
 
L'avocate a plaidé en effet que ni les assurances, ni le fonds de garantie des victimes d'accidents n'avaient été appelés en cause dans cette affaire. Ceci alors même que sa cliente aurait "tout perdu" dans cet accident, sa voiture ayant été déclarée en perte totale et la victime ayant encore des "séquelles" de l'accident avec notamment des douleurs aux genoux. L'avocate a également insisté sur le fait que le syndicaliste avait entièrement reconnu les faits, impliquant son état alcoolisé au volant. L'avocat de Pico Yan Tu a défendu quant à lui le fait que la victime et partie civile n'avait aucune qualité pour refuser l'homologation de la peine et qu'elle avait au contraire eu tout le temps nécessaire avant cette audience pour refuser la comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité. Le juge a pourtant statué en faveur de la victime. Et l'affaire est renvoyée à une date ultérieure devant le tribunal correctionnel cette fois-ci pour une audience publique.
 
"Il nous est rentré dedans"
 
Sur le fond de l'affaire, la victime a expliqué mercredi que le 6 novembre dernier, elle et son mari avaient pris leur voiture pour se rendre au magasin et faire quelques courses. Sur la route, elle avait aperçu une voiture arriver en face d'elle et zigzaguer pour finalement prendre la voie inverse et venir percuter son véhicule. "Je n'ai pas eu le temps de réagir, il nous est rentré dedans. C'était frontal et en plus il allait vite", se remémore la victime. "Il était complètement bourré. Il dit qu'il avait pris un médicament et que c'est à cause de cela qu'il n'a rien vu. Mais il faut arrêter de dire des conneries. (…) Il ne faut pas mentir". Elle regrette aujourd'hui qu'à aucun moment le syndicaliste ne se soit excusé auprès d'elle et de son mari et explique être encore suivie par son médecin : "je boite toujours jusqu'à aujourd'hui". Cette dernière demande à être indemnisée, surtout pour retrouver un autre véhicule. "Comment je fais maintenant ? Louer, ça ne m'amuse pas du tout et en plus c'est cher".
 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Mercredi 27 Avril 2022 à 21:34 | Lu 5886 fois