​Médecins : Le conseil remet de l’ordre


Nedim Al-Wardi, le président du Conseil de l’ordre des médecins.
Tahiti, le 13 septembre 2021 - Le Conseil de l’ordre des médecins publie un communiqué lundi pour rappeler sa fonction d’autorité régulatrice et son soutien aux soignants.
 
Sa parole est rare, mais le Conseil de l’ordre des médecins a diffusé lundi un communiqué pour rappeler les règles de la déontologie médicale et réaffirmer son autorité. En cause : plusieurs interventions relayées médiatiquement qui portent atteinte à l'image des médecins traitants ; le témoignage de praticiens menacés sur les réseaux sociaux ; la création de structures de soin alternatives, mues par une intention louable, mais sans même recourir à l’avis des autorités en charge de la planification de la carte sanitaire et de l’organisation des soins. Autant d’éléments qui disent l’état d’agitation dans lequel est plongée la collectivité polynésienne, en proie à la vague épidémique en cours. Dans ce contexte, le Conseil de l’ordre des médecins rappelle lundi “son soutien aux soignants”, au “principe de la liberté de la prescription des médecins”, mais rappelle aussi “le cadre règlementaire des prescriptions hors AMM (autorisation de mise sur le marché)”.
“Les choix délicats opérés par les médecins, investis du serment d’Hippocrate, reposent sur les données acquises de la science”, souligne le Conseil de l’ordre des médecins. En cause : les propos tenus le matin-même par le maire de Paea, Antony Geros, qui dénonçait “l’euthanasie” d’une de ses connaissances privée de concentrateur d’oxygène. Vendredi, un live Facebook diffusé sur le site de Tahiti Infos présentait le témoignage de la veuve, mettant également en cause l’hôpital.

Propos contre lesquels “s’érige en faux” le Conseil de l’ordre, qui souligne que la médecine ne “s’exerce pas sous le règne de l’improvisation, de l’arbitraire ou de la sélection des vivants” mais sur “le respect de la déontologie médicale et une organisation collégiale faisant intervenir de multiples spécialités”.

En ligne de mire aussi, le centre médicalisé municipal de Paea. Une structure alternative aménagée hors du schéma habituel, sans avis des autorités qui planifient la carte sanitaire.

Autre cible de ce communiqué : le docteur Jean-Paul Théron et sa collaboration avec ce même centre médical de Paea. Ce médecin retraité de la Santé publique prône des traitements du Covid à base d’hydroxychloroquine, d’ivermectine et d’autres traitements hors autorisation de mise sur le marché, pratique des ordonnances par téléphone sans se déplacer, etc. : “Dans cette période exceptionnelle, comme en temps normal, le Conseil de l’ordre des médecins, autorité régulatrice de la profession, ne laisse aucun manquement à la déontologie imputable à un médecin impuni”, indique l’ordre des médecins.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 13 Septembre 2021 à 20:48 | Lu 5154 fois