​Malaise dans les rédactions de Polynésie La 1ère


Tahiti, le 30 janvier 2024 - L’application de la réforme de l’information au sein de Polynésie La 1ère a crispé les rédactions. Le choix des nouveaux cadres est remis en cause et la confédération syndicale A ti’a i mua s’est saisie du dossier.

 
Alors que TNTV est dans l’expectative concernant sa direction générale depuis plusieurs mois, certains salariés de Polynésie La 1ère souffrent eux aussi de décisions prises par leur direction. Selon nos informations, un climat de malaise s’est installé dans les rédactions télé, radio et web de la station de Pamatai. En cause, la mise en œuvre de la réforme de l’information souhaitée par la maison-mère, France Télévisions, avec en prime la nomination de nouveaux chefs au sein de certains services.
 
Certaines transformations récentes dans l’organisation des rédactions conduisent Polynésie La 1ère à nommer quatre rédacteurs en chef dans ses services, supprimant au passage deux postes de rédacteurs en chef adjoints. La présentation du nouvel organigramme, le 8 janvier dernier, a cristallisé les tensions et un syndicat s'est saisi du dossier. Un préavis de grève a été évoqué alors que A ti’a i mua a déjà envoyé un courrier de demande d’explications à la direction de Polynésie La 1ère, mais aussi à Sylvie Gengoul, directrice exécutive du pôle outre-mer pour France Télévisions.
 
Dans ce courrier, A ti’a i mua dénonce cette réforme “portée aux nues par la direction des outre-mer et appliquée à la lettre par la direction de Polynésie La 1ère qui n’a nullement reçu l’accord, ni l’assentiment, non seulement des salariés de notre station polynésienne, mais ni de ceux des autres stations ultramarines voire au plus haut de l’entreprise au sein du CSE de France Télévisions.”
 
Le jeu de chaises musicales au sein des personnels d’encadrement aurait profondément indigné une partie des rédactions de la station de Pamatai. Arrêts maladies et débrayages ont ainsi été constatés. “Sans remettre en cause les capacités managériales, aucun des quatre rédacteurs en chef choisis n’est vraiment ‘habilité’ radio et encore moins web”, explique le courrier de A ti’a i mua, “ce qui a mis en place une sorte d’incompréhension et d’indignation au sein de la rédaction mais pas seulement. (…) Le constat sur le terrain est que nous passons d’un rédacteur en chef et trois adjoints à une directrice + quatre rédacteurs en chef, ce qui vient alourdir le système en place tout en augmentant les charges économiques sur une rédaction d’à peine 50 journalistes”.
 
“Que tout le monde trouve sa place”
 
Ce mercredi, une rencontre en vidéo-conférence avec la direction outre-mer de France Télévisions devrait se tenir pour éviter que le conflit ne s’enlise et que des solutions, ou des explications, soient données.
 
Contactée, la direction de Polynésie La 1ère joue l’apaisement. “Cette réforme est évoquée depuis deux ans”, explique Jean-Philippe Lemée, directeur régional de Polynésie La 1ère. “Il y a eu des réunions, des présentations de la réforme auprès du comité d’entreprise et auprès des rédactions. Ce n’est pas la violence décrite dans le communiqué du syndicat. Quant au débrayage, il n’a duré que 59 minutes à la radio.”
 
Pour les quatre postes, Polynésie La 1ère a reçu 28 candidatures dont dix en interne. “Cet organigramme n’est pas une découverte. Il n’est question que de deux personnes qui étaient adjointes, qui ne passent pas chefs et à qui des propositions ont été faites. Nous faisons en sorte que tout le monde trouve sa place à Polynésie La 1ère”, conclut Jean-Philippe Lemée. 

Rédigé par Bertrand PREVOST le Mardi 30 Janvier 2024 à 17:16 | Lu 6788 fois