​Les syndicats d'ADT las des recours


Tahiti le 10 octobre 2022 – Les représentants syndicaux de la société Aéroport de Tahiti ont été reçus lundi par le haut-commissaire Éric Spitz. À la veille d'un nouveau référé contre l'attribution du marché de concession de l'aéroport à Vinci Airports, ils s'interrogent sur la "caractéristique" hautement "attaquable" de ce marché. "L'État est responsable de la mise en œuvre de ces procédures", martèlent les représentants du personnel qui disent attendre avec impatience la décision du tribunal administratif.
 
Les représentants syndicaux du personnel de la société Aéroport de Tahiti (ADT) ont été reçus par le haut-commissaire, Éric Spitz, lundi matin. Un courrier adressé aux autorités de l'État et du Pays a d'ailleurs été remis au haut-commissaire. Dans leur missive, les syndicats tirent une nouvelle fois la sonnette d'alarme quant à la sécurité d'infrastructures "plus que vieillissantes" de l'établissement aéroportuaire et contre notamment les "risques" d'inondation encourus, comme chaque année, par la plateforme à l'approche de la saison des pluies. "C'est ce pourquoi il est important d'avoir une certaine stabilité en connaissant l'issue de cet appel d'offres".
 
Il a bien sûr été question de l'attribution, par la Direction de l'aviation civile à Paris, du marché de la concession de l'aéroport de Tahiti-Faa'a à Vinci Airports. Mais les syndicats ont déploré le fait que depuis le recours du groupement mené par la CCISM et celui d'Egis-CDC auprès du tribunal administratif, la totalité de la procédure d'attribution soit de nouveau en suspens. Nombreux sont donc ceux qui disent attendre avec impatience la décision de cette juridiction. "On est dans cette période d'incertitude et dans très peu de temps, on verra ce qui va en ressortir. C'est ce qui fait que l'instabilité est toujours en place", se désole un syndicaliste sur le perron du haut-commissariat.
 
Une instabilité qui dure depuis 25 ans, taclent les représentants du personnel. En effet, ces derniers rappellent que le contrat de concession passé avec la Sétil aéroport a pris fin en 1997 et qu'il n'y a eu par la suite que des prorogations annuelles. "C'était déjà une première période d'instabilité et dès lors que ADT s'est mis en place en 2010, un recours a annulé l'attribution et on est resté dans ce cycle d'instabilité". Pour eux, la décision du tribunal administratif devrait avoir pour effet de leur donner une "visibilité" sur les prochaines 40 années.
 
"Plus de la rénovation qu'une reconstruction"
 
Les délégués syndicaux rappellent que Vinci Aiports était le deuxième candidat après Egis-CDC et considèrent ce choix comme "un candidat comme un autre". Pas question de prendre position pour ou contre une des candidatures. L'urgent, selon eux, est d'avoir une "stabilité" pour l'avenir de la plateforme aéroportuaire. Surtout lorsqu'il est question d'investissements à hauteur de 155 milliards de Fcfp pour les 40 prochaines années. À la suite de la diffusion des images du projet aéroportuaire de Vinci Airports, publiées vendredi par Tahiti infos, les syndicats estiment par exemple que les travaux visualisés "s'apparentent plus à de la rénovation qu'à une reconstruction". "C'est vrai qu'il n'y a pas beaucoup de modifications", regrette un des syndicalistes. Pour autant, les salariés disent espérer que cette fois-ci, le dossier d'attribution de la gestion de l'aéroport de Tahiti-Faa'a à Vinci Aiports aura été "carré" et que toutes les analyses juridiques ont été menées pour éviter que ce marché soit également annulé.
 
"On se pose des questions", soulevaient lundi les syndicalistes d'ADT. Ce ne sont pas les recours qui interrogent, mais la "caractéristique attaquable et répétée des procédures lancées", résument-ils. "L'État est responsable de la mise en œuvre de ces procédures et l'État est encore responsable de l'aéroport de Tahiti-Faa'a", insistent-ils évoquant une situation "psychologiquement très lourde" à supporter pour les salariés.
 

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Lundi 10 Octobre 2022 à 20:19 | Lu 2266 fois