​Les ménages ont épargné 14,7 milliards au 1er semestre


Tahiti, le 2 septembre 2021 – Alors que l’endettement des entreprises marque le pas, au premier semestre 2021 les ménages polynésiens ont épargné 14,7 milliards de Fcfp et au total 37,2 milliards depuis mars 2020, constate l’IEOM dans sa dernière note concernant l’impact de la crise Covid sur la situation financière des ménages et des entreprises. 

Le phénomène est observé par l’Institut d’émission d’outre-mer (IEOM) depuis mars 2020. La dernière note concernant l’impact de la crise Covid sur la situation financière des ménages et des entreprises vient le confirmer. Après une année 2020 déjà marquée par une forte propension à se constituer une épargne, les ménages polynésiens ont amassé 14,7 milliards de Fcfp en dépôts bancaires au premier semestre 2021. C’est moins qu’au premier semestre 2020 (+17,6 milliards), mais plus qu’au premier semestre 2019 (+11,3 milliards). Reste que l’épargne nette cumulée depuis mars 2020 par les ménages polynésiens atteint 37,2 milliards de Fcfp à la fin juin dernier. L’IEOM regarde ce phénomène comme le résultat d’une épargne contrainte par les restrictions sanitaires, mais aussi de précaution en temps de crise.

Une épargne sur comptes à vue

Dans la lignée de ce qui est observé depuis le début de la crise Covid, les dépôts à vue concentrent encore au premier semestre 2021 l’essentiel de ces économies, même si le phénomène à tendance à s’essouffler. Les dépôts bancaires sur compte courant augmentent ainsi de 11 milliards de Fcfp sur le premier semestre de cette année, après une hausse comptabilisée à +13,5 milliards sur la même période l’année dernière. 
Les dépôts rémunérés (comptes sur livret, comptes épargne logement, plans épargne logement, comptes à terme, etc.) arrivent au deuxième plan, en hausse de +3,7 milliards sur le premier semestre 2021, sur un rythme comparable à ce qui avait été constaté l’année dernière sur la même période. Parallèlement, un recours plus marqué aux crédits est observé. Il s’accroit de +2 milliards entre janvier et juin derniers, alors qu’il avait été de +1,7 milliard au premier semestre 2020. Une tendance haussière sous l’impulsion des crédits à l’habitat qui bondissent de +4,3 milliards en 6 mois, tandis que les crédits à la consommation diminuent de -1,5 milliard de Fcfp.

Les entreprises s’endettent moins

Du côté des entreprises, après la dynamique observée en 2020 avec les octrois massifs de prêts garantis par l’État (PGE), l’endettement brut contracte de 2,7 milliards de Fcfp sur le premier semestre 2021. Pour l’IEOM, c’est le résultat des effets conjugués d’un ralentissement des crédits à l’investissement dans un contexte économique encore incertain, du tarissement des Prêts garantis par l’État (1,5 milliard accordé au premier semestre 2021 contre 25,9 milliards le semestre précédent) et de l’amortissement de l’encours. Aussi, après une année 2020 marquée par un recours important aux crédits d’exploitation, pour renforcer leur trésorerie, les dépôts bancaires des entreprises augmentent beaucoup moins rapidement au premier semestre 2021. Ils sont en hausse de +3,5 milliards sur 6 mois de l’année après avoir été de +29,5 milliards le semestre précédent. En cumul depuis mars 2020, le flux d’endettement net des entreprises diminue pour atteindre 2 milliards de Fcfp. Ainsi, plus que jamais, l’argent des uns pourrait faire le bonheur des autres. Et la reprise économique pourra sans doute trouver de la ressource dans la relance de la consommation des ménages.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Jeudi 2 Septembre 2021 à 18:58 | Lu 2953 fois