Une formation en permaculture, technique d'agriculture durable et raisonnée, s'est déroulée à Rurutu la semaine dernière. La culture traditionnelle du taro est déjà une forme de permaculture.
Rurutu, le 1er juin 2021 - Une formation en permaculture était organisée la semaine dernière à Rurutu par l’association Te Aru Ora no Rurutu, elle a été suivie par une quinzaine de participants. Une première sur cette île où certains cultivateurs, notamment de taro, pratiquent déjà cette technique d'agriculture durable sans le savoir.
La semaine dernière, pendant les vacances scolaires, une quinzaine d’habitants de l’île de Rurutu ont suivi une formation en permaculture, organisée par l’Association Te Aru Ora no Rurutu et animée par Nathalie Parau-Cuneo de l’Atelier Tipapa. Elle a était rendue possible grâce au soutien financier du Fonds pour le développement de la vie associative (FDVA) et la mise à disposition d’une salle par l’antenne locale de la Direction de l’agriculture (DAG). C’est une première sur cette île où une partie de la population pratique déjà l’agriculture durable sans forcément le savoir.
Au-delà d'être une méthode d'agriculture, la permaculture est aussi une philosophie de vie, qui vise à protéger la nature en s’occupant de la Terre, tout en survenant aux besoins matériaux de l’Homme, et veillant à un partage équitable des ressources. Elle est malheureusement peu valorisée par les agriculteurs souvent tournés vers la monoculture, un travail mécanisé à grande échelle et à la recherche d'optimisation économique.
Observation et gestion raisonnée des ressources
Pourtant, les pères de la permaculture Bill Mollison et David Holmgren, en observant des systèmes naturels comme les forêts tropicales, ont noté que leur diversité les rendait plus productifs, résilients et stables. Ils ont démontré qu’en imitant des systèmes naturels, il était possible de produire de la nourriture plus efficacement, de préserver et même augmenter la richesse des sols. La permaculture a donc comme but d’encourager l’autosuffisance alimentaire tout en respectant l’environnement. Par rapport aux techniques d'agriculture durable traditionnelle, la permaculture s'appuie sur l’observation et une gestion raisonnée des ressources, selon l’aspect et les caractéristiques géographiques du site. Engrais verts et jardins paillés permettent d’améliorer la fertilité du site et la production de fruits et légumes. “La permaculture est exactement ça, un système de culture en permanence précise Nathalie Parau, la formatrice, il faut prendre soin et nourrir le sol, pour avoir une belle récolte et continuer à planter de saison à saison”, à l’inverse des techniques agricoles industrielles qui utilisent des produits chimiques pour permettre la culture sur des sols appauvris et érodés.
La semaine dernière, pendant les vacances scolaires, une quinzaine d’habitants de l’île de Rurutu ont suivi une formation en permaculture, organisée par l’Association Te Aru Ora no Rurutu et animée par Nathalie Parau-Cuneo de l’Atelier Tipapa. Elle a était rendue possible grâce au soutien financier du Fonds pour le développement de la vie associative (FDVA) et la mise à disposition d’une salle par l’antenne locale de la Direction de l’agriculture (DAG). C’est une première sur cette île où une partie de la population pratique déjà l’agriculture durable sans forcément le savoir.
Au-delà d'être une méthode d'agriculture, la permaculture est aussi une philosophie de vie, qui vise à protéger la nature en s’occupant de la Terre, tout en survenant aux besoins matériaux de l’Homme, et veillant à un partage équitable des ressources. Elle est malheureusement peu valorisée par les agriculteurs souvent tournés vers la monoculture, un travail mécanisé à grande échelle et à la recherche d'optimisation économique.
Observation et gestion raisonnée des ressources
Pourtant, les pères de la permaculture Bill Mollison et David Holmgren, en observant des systèmes naturels comme les forêts tropicales, ont noté que leur diversité les rendait plus productifs, résilients et stables. Ils ont démontré qu’en imitant des systèmes naturels, il était possible de produire de la nourriture plus efficacement, de préserver et même augmenter la richesse des sols. La permaculture a donc comme but d’encourager l’autosuffisance alimentaire tout en respectant l’environnement. Par rapport aux techniques d'agriculture durable traditionnelle, la permaculture s'appuie sur l’observation et une gestion raisonnée des ressources, selon l’aspect et les caractéristiques géographiques du site. Engrais verts et jardins paillés permettent d’améliorer la fertilité du site et la production de fruits et légumes. “La permaculture est exactement ça, un système de culture en permanence précise Nathalie Parau, la formatrice, il faut prendre soin et nourrir le sol, pour avoir une belle récolte et continuer à planter de saison à saison”, à l’inverse des techniques agricoles industrielles qui utilisent des produits chimiques pour permettre la culture sur des sols appauvris et érodés.
Un projet de jardin associatif
Pour l’association, cette formation n’est qu'un début, à terme, elle vise la création d'un jardin permacole. Le travail a été commencé par les participants de la formation et bénévoles de l’association qui n’ont pas hésité à mettre la main à la pâte, pour commencer la transformation d’un terrain vague en jardin paillé nourricier. Le site servira de lieu convivial pour regrouper les membres et sympathisants de l’association, tout en pratiquant des techniques d’agriculture durable, créant un outil pédagogique pour l’île.
Le site du jardin se trouve tout près des tarodières de Vaioivi à Moerai, qui avait bénéficié d'une action de nettoyage et valorisation par l’association en 2018 (voir notre article à ce sujet : Rurutu : un sentier vert entre rivière et tarodières traditionnelles). Pour le bureau de Te Aru Ora ceci est le prolongement logique de cette action. Des techniques permacoles sont pratiquées actuellement à Rurutu et depuis toujours, mais sans être formalisées. “Nos tupuna observaient la nature et savaient comment lire et vivre en harmonie avec l’environnement, utilisant des outils de gestion comme le tapu et le rahui. Aujourd’hui, nous avons oublié leur savoir-faire. C’est l’heure de se réveiller, face à la crise économique liée au covid et au changement climatique”, ajoute Viriamu Teuruarii, président de l’association.
Le site du jardin se trouve tout près des tarodières de Vaioivi à Moerai, qui avait bénéficié d'une action de nettoyage et valorisation par l’association en 2018 (voir notre article à ce sujet : Rurutu : un sentier vert entre rivière et tarodières traditionnelles). Pour le bureau de Te Aru Ora ceci est le prolongement logique de cette action. Des techniques permacoles sont pratiquées actuellement à Rurutu et depuis toujours, mais sans être formalisées. “Nos tupuna observaient la nature et savaient comment lire et vivre en harmonie avec l’environnement, utilisant des outils de gestion comme le tapu et le rahui. Aujourd’hui, nous avons oublié leur savoir-faire. C’est l’heure de se réveiller, face à la crise économique liée au covid et au changement climatique”, ajoute Viriamu Teuruarii, président de l’association.
Les pai taro, des systèmes permacoles par excellence
La culture traditionnelle du taro est une forme de permaculture, même si les Rurutu ne la considèrent pas comme telle.
L’agriculture traditionnelle de l’île, la culture du taro, peut être considérée comme un système permacole, même si les Rurutu eux-mêmes ne le reconnaissent pas ainsi. Les tarodières sont des systèmes complexes et productifs qui s’inspirent de la nature. Les champs de taro sont alimentés en eau par un réseau de cheneaux redirigeant l’eau de la rivière, creusés par les ancêtres, permettant de cultiver le taro et de le nettoyer. Avant de planter, le champ est tourné à la pelle, pour recycler les nutriments apportés par l’eau et oxygéner le sol humide. Un paillage de feuilles de cocotiers, feuilles de bananiers et autres matières végétales permettent d’enrichir le sol et aident les pousses à prendre sans être étouffé par des mauvaises herbes. Tout autour des champs se trouvent des plantes utiles : bananiers, cocotiers, uru, kapokiers, agrumes et autres qui créent un véritable “paysage comestible” comme l’imaginait Bill Mollison. La preuve, les tarodières de l’île, observées par les premiers européens qui sont passé au 18e siècle étaient très probablement établies bien avant et sont encore cultivées aujourd’hui.
Nathalie Parau, enfant de l’île
A l’âge de onze ans Nathalie a quitté son île natale de Rurutu, pour aller à l’école à Tubuai, puis à Tahiti, mais les souvenirs de son enfance à Rurutu ne l'ont jamais quittée. “J’ai grandi en mangeant que très peu de légumes à Rurutu, en revanche j’ai toujours mangé énormément de fruits. J’ai voulu retrouver l’abondance des fruits de mon enfance dans mon propre jardin”. Aujourd’hui, Nathalie vit de sa passion pour la permaculture, en tant que formatrice. Sa famille profite d’une autonomie alimentaire quasi-totale grâce aux produits de son jardin, maintenant une ferme permacole, qu’elle exploite depuis 2014, sur une terre de 600 m², produisant environ 3 tonnes de fruits et légumes chaque année. Elle anime aussi des ateliers de transformation de produits locaux, fabriquant des petits plats savoureux comme des galettes de ‘uru, fondants de potiron, des conserves, des confits et des confitures, et surtout des bonbons coco à l’ancienne.