​Les Atooi accueillis à Orofero


Tahiti, le 28 septembre 2020 - Les membres du Polynesian Kingdom of Atooi et la famille Tarano, qui revendiquent le site du marae de Arahurahu à Paea, se sont installés lundi matin à Orofero sur une terre familiale, après être passés pendant quelques jours par un terrain appartenant à l'OPH.
 
Expulsés du site du marae Arahurahu mercredi dernier par les forces de l'ordre à la demande du Pays, les membres du Polynesian Kingdom of Atooi se sont déplacés dans la foulée quelques kilomètres plus loin… sur un terrain de l'Office polynésien de l'habitat (OPH) ! Mais le royaume n'est resté que cinq jours sur place. Et pour cause, le directeur de l'OPH leur a envoyé un huissier vendredi dernier pour constater l'occupation illégale. Du côté de la mairie de Paea, on affirme que "le pays a acquis ces zones-là, au cas où le projet de Te Ara Nui se ferait. Ces terrains appartiennent donc déjà au Pays".
 
Bernard Tarano, qui revendique les terres de Paea au sein du royaume, explique en effet qu'un des propriétaires du quartier où se situe le terrain OPH est venu les voir : "ils nous ont dit qu'ils vont bloquer le chemin d'accès, car c'est privé. Et donc on a décidé de partir de là-bas, car on aura des problèmes". Les membres du royaume ont donc finalement re-déménagé lundi matin pour s'installer sur un terrain de Orofero, qui appartiendrait selon eux à la famille Tarano. Et c'est avec le "cœur léger" qu'ils s'y sont installés : "Ici c'est à nous, et je remercie les fetii de nous avoir proposé de nous y installer. On a le cœur léger, on est content car ce sont nos terrains et on n'aura pas de problèmes. On ne va plus nous chasser", explique Bernard Tarano.

"Nous ne sommes pas des vagabonds"

Mais l'idée de récupérer le site du marae Arahurahu est toujours présente dans la tête des membres du royaume. Marie-Claire Tarano, qui a invité Bernard Tarano à venir à Orofero, explique qu'elle préfère que les revendiquants s'installent chez eux pour éviter de se faire expulser : "Il faut travailler main dans la main et commencer le travail pour la famille, car nous ne sommes pas des vagabonds, nous avons des terres.
 
Tout comme Bernard et les Atooi, Marie-Claire Taranao n'abandonne pas l'idée de récupérer le site du marae Arahurahu : "Comment est-ce que le Pays est devenu propriétaire de cette terre ? Je demande humblement au ministre des affaires foncières d'entamer les discussions avec nous et de rendre les terres aux vrais propriétaires. Maintenant c'est plus facile pour la famille de se battre pour récupérer le marae Arahurahu". Même discours du côté de Bernard qui affirme "nous allons retourner sur notre terrain à Arahurahu mais il faut d'abord qu'on discute avec la famille et avec le gouvernement".

"La famille est dispersée"

L'ambassadrice du Polynesian Kingdom of Atooi, Vaihere Teaotea, était aussi à Orofero lundi matin. Elle explique que la famille Tarano est "sereine malgré ce qui s'est passé". "Aujourd'hui elle s'installe provisoirement, pour mieux travailler par rapport à l'autre terre d'où ils sont partis", explique-t-elle en référence à la revendication du marae. Elle regrette cependant que pour beaucoup de terres revendiquées par les Atooi, il n'y ait pas de "cohésion" entre les différentes souches. "C'est cette indifférence, cette incompréhension qui vient de tout le monde que Atooi réunit, pour justement que la paix et l'harmonie familiale règnent. Ce n'est pas toujours facile car les familles sont dispersées. C'est ce travail de l'unification qui est difficile. Il y en a qui veulent toujours plus que les autres".

Rédigé par Vaite Urarii Pambrun le Lundi 28 Septembre 2020 à 21:09 | Lu 5239 fois