​Le fulgurant succès du padel


Tahiti, le 29 décembre 2023 - Un peu plus de 17 mois après avoir installé ses premières pistes de padel, l'AS Phénix compte déjà 480 adhérents dans la discipline. Celle-ci rencontre un succès fulgurant du fait, selon ses adeptes, de sa facilité pour les débutants, mais aussi du climat amical et social qu'elle instaure entre les joueurs. 
 
“Je suis devenue complètement accro.” Depuis qu'elle a découvert le padel – un sport créé il y a une cinquantaine d'années en Amérique du Sud et en Espagne avant d'atteindre le reste de l'Europe où il est en train d'exploser –, Édith y joue deux heures par jour avec d'autres joueurs qui sont désormais devenus des amis. Pour cette fringante retraitée qui n'était pas vraiment sportive, l'engouement est total. Outre une meilleure condition physique – elle a perdu plusieurs kilos depuis qu'elle s'astreint à la discipline – Édith a aussi retrouvé une forme de vie sociale. En ce jeudi matin à l'AS Phénix – seule structure à proposer du padel sur le territoire –, les pistes sont remplies dès 8 heures. 
 
En l'espace de 17 mois, l'association sportive a vu son nombre d'adhérents atteindre 480 pour le padel contre une centaine pour le tennis et 80 pour le squash. Après avoir construit deux premières pistes en juillet 2022, le club en a construit trois nouvelles en avril dernier pour faire face à la demande grandissante, tel que l'explique le responsable sportif de l'AS Phénix, Raymond Tchen. “De six heures du matin à 21 heures tous les jours, c'est full. Il n'y a pas de jour de répit. Le dimanche, au lieu d'aller à la plage, les gens viennent avec leur famille car le complexe s'y prête. Les enfants sont en sécurité.”
 
Un sport “abordable”
 
Selon Raymond Tchen, cet engouement est notamment à mettre sur le compte du fait que le padel est un “sport abordable au niveau technique qui ne nécessite pas une grande condition physique”. La surface – 10 mètres par 20 – représente la moitié de celle d'un terrain de tennis. Il espère que d'autres associations sportives vont ouvrir de nouvelles pistes afin de “désengorger” les pistes de son club auquel viennent des habitants de tout Tahiti. Si un terrain de tennis a disparu pour laisser place aux dernières pistes de padel, force est de constater jeudi matin que les terrains de tennis sont tous vides…
 
Ancien professeur d'éducation physique et sportive (EPS), Jules Gallopin est désormais professeur de padel à l'AS Phénix. Si l'on a tendance à “comparer le padel au tennis”, le trentenaire explique cependant qu'il s'agit “vraiment d'un sport différent”, d'une “discipline à part entière”. “On retrouve effectivement un côté du tennis avec le filet, la volée et le fait que l'on soit face à face. On retrouve aussi le squash avec les défenses de vitres, mais la particularité du padel, c'est qu'il s'agit vraiment d'un sport de patience, un sport ludique car on marque vite des points qui peuvent sortir de l'ordinaire avec une balle qui n'est jamais morte. Le point n'est jamais fini.” Il précise qu'au niveau des règles, “il faut obligatoirement un rebond au sol et après, ça peut toucher une ou deux vitres et l'on doit envoyer de l'autre côté. À partir du moment où la belle ne touche pas le sol, le point continue.”
 
Des joueurs “possédés”
 
Jules Gallopin note que “c'est un sport plus accessible pour les débutants car le terrain est plus petit, la balle va moins vite”. “Elle est gardée en jeu beaucoup plus longtemps donc on peut potentiellement faire beaucoup plus d'échanges. C'est tout de même un sport cardio car lorsque l'on commence à très bien jouer, c'est beaucoup de montées au filet, de descentes pour aller défendre les vitres. Pour les débutants, c'est beaucoup plus tranquille car on joue sur une moquette et c'est beaucoup moins traumatisant pour les articulations.” Le professeur de padel relève que ce sport est très “accessible” pour les débutants qui “réussissent assez vite”. “C'est affolant, les gens sont complètement possédés, je trouve ça génial. Le fait de jouer deux contre deux est très sociabilisant. Les gens se font des amis. Le système mis en place fait que l'on joue avec des personnes que l'on ne connaît pas avec lesquelles on devient ami. Il y aussi une grande mixité, beaucoup plus de femmes jouent au padel qu'au tennis. Nous avons aussi beaucoup de couples.”
 
Du côté des joueurs, il est vrai que l'on constate une grande mixité d'âges et de profils. Kinésithérapeute du sport, Karyll a commencé le padel il y a quatre mois grâce au bouche-à-oreille de ses patients et en fait désormais quatre fois par semaine. Dès ses premiers essais, il a “adoré”. “Je ne pensais qu'à ça car c'est un sport où l'on s'amuse très, très vite et le toucher de balle, le bruit de la balle et le challenge de la vitre sont très attrayants.” Sur le plan physique, Karyll assure que c'est un sport assez “doux” pour les articulations, qui est très convivial où l'on rencontre des personnes de différents horizons. Pour Edna, une Calédonienne en vacances à Tahiti, “ce sport est vraiment très sympa car c'est une discipline douce et facile”. Notons cependant que pour accéder à cette discipline qui monte en puissance, il faudra débourser au moins 7 000 francs pour une raquette et 8 000 francs pour un abonnement mensuel. 
 
 

Rédigé par Garance Colbert le Vendredi 29 Décembre 2023 à 06:39 | Lu 3817 fois