Tahiti, le 14 mai 2020 – Si la dépollution a bien avancée, les opérations de déséchouement du navire Shen Gang Shun 1, coincé depuis le 21 mars dernier sur le récif de Arutua, n'ont pas pu être réalisées. D'après nos informations, la tentative aurait même causé quelques dommages collatéraux sur les navires mobilisés pour l'opération.
Échoué depuis le 21 mars dernier avec notamment 250 tonnes de carburants, 60 d'appâts et 15 de poisson à son bord, le navire Shen Gang Shun 1 est toujours accroché au récif de Arutua. Pour contextualiser la situation, après une première mise en demeure du propriétaire chinois par le Pays, le conseil des ministres a envisagé mi-avril une mission d'évaluation devant se conclure par un « rapport d’expertise précis (qui) pourra servir de support pour les actions à mettre en œuvre » et « définir les besoins logistiques et de crédits pour (une) intervention ». Faute d'action, le Pays a ensuite obtenu du tribunal administratif de Papeete une ordonnance enjoignant le propriétaire de prendre toutes les mesures nécessaires à la sécurisation du navire et à la prévention de la pollution susceptible d’être causée, mais surtout l’obligeant à faire procéder à l’enlèvement du Shen Gang Shun 1.
Opération sous responsabilité de l’armateur
Les opérations devaient être mises en place avant le 15 mai, sous peine d’une astreinte de 500 000 Fcfp par jour de retard, comme pour le thonier échoué à Marutea. La Polynésie pouvant elle-même procéder à ces travaux en cas d’inaction du propriétaire et lui présenter la facture à l’issue. Le propriétaire a donc soumis un plan d'opération au Pays pour approbation, et a sélectionné un prestataire, l'entreprise Travaux Maritimes de Polynésie du groupe Boyer, pour mener à bien les opérations. Une remorque du Port Autonome de Papeete et un navire de la flottille administrative, ainsi que leurs équipages, ont ainsi été loués et mobilisés pour l'opération de déséchouage. L'enlèvement du Shen Gang Shun 1, encastré dans le platier récifal, ne pouvant intervenir qu'après une dépollution en bonne et due forme. Le remorqueur Aito Nui et le navire de la flottille administrative Tahiti Nui VIII ont donc été envoyés sur les lieux.
Moyens insuffisants et dommage collatéral
Si les cales du navire ont bien été vidées des marchandises en décomposition, les déchets résiduels n'ont pas pu être chargés sur le Tahiti Nui VIII pour être évacués comme prévu. Mais surtout, le déséchouage quant à lui n'a pu être réalisé. Les capacités de traction des navires se sont montrées nettement insuffisantes. D'après nos informations, dans la manœuvre de déséchouage, deux aussières, les gros cordages servant aux opérations de remorquage, ont été endommagés et le moteur du remorqueur Aito Nui a quelque peu surchauffé.
Les deux navires sont rentrés depuis à Papeete pour reprendre le cours de leur mission habituelle. Le Tahiti Nui étant notamment affecté au ravitaillement de Maupiti. D'après un spécialiste interrogé, « les capacités étaient tellement sous-dimensionnées que c'était certain que ça ne pouvait être réalisé ». Des moyens insuffisants qui vont probablement nécessiter le recours à un remorqueur plus puissant venu de l'étranger si l'option du retrait est toujours privilégiée par rapport à un démantèlement sur site.
Échoué depuis le 21 mars dernier avec notamment 250 tonnes de carburants, 60 d'appâts et 15 de poisson à son bord, le navire Shen Gang Shun 1 est toujours accroché au récif de Arutua. Pour contextualiser la situation, après une première mise en demeure du propriétaire chinois par le Pays, le conseil des ministres a envisagé mi-avril une mission d'évaluation devant se conclure par un « rapport d’expertise précis (qui) pourra servir de support pour les actions à mettre en œuvre » et « définir les besoins logistiques et de crédits pour (une) intervention ». Faute d'action, le Pays a ensuite obtenu du tribunal administratif de Papeete une ordonnance enjoignant le propriétaire de prendre toutes les mesures nécessaires à la sécurisation du navire et à la prévention de la pollution susceptible d’être causée, mais surtout l’obligeant à faire procéder à l’enlèvement du Shen Gang Shun 1.
Opération sous responsabilité de l’armateur
Les opérations devaient être mises en place avant le 15 mai, sous peine d’une astreinte de 500 000 Fcfp par jour de retard, comme pour le thonier échoué à Marutea. La Polynésie pouvant elle-même procéder à ces travaux en cas d’inaction du propriétaire et lui présenter la facture à l’issue. Le propriétaire a donc soumis un plan d'opération au Pays pour approbation, et a sélectionné un prestataire, l'entreprise Travaux Maritimes de Polynésie du groupe Boyer, pour mener à bien les opérations. Une remorque du Port Autonome de Papeete et un navire de la flottille administrative, ainsi que leurs équipages, ont ainsi été loués et mobilisés pour l'opération de déséchouage. L'enlèvement du Shen Gang Shun 1, encastré dans le platier récifal, ne pouvant intervenir qu'après une dépollution en bonne et due forme. Le remorqueur Aito Nui et le navire de la flottille administrative Tahiti Nui VIII ont donc été envoyés sur les lieux.
Moyens insuffisants et dommage collatéral
Si les cales du navire ont bien été vidées des marchandises en décomposition, les déchets résiduels n'ont pas pu être chargés sur le Tahiti Nui VIII pour être évacués comme prévu. Mais surtout, le déséchouage quant à lui n'a pu être réalisé. Les capacités de traction des navires se sont montrées nettement insuffisantes. D'après nos informations, dans la manœuvre de déséchouage, deux aussières, les gros cordages servant aux opérations de remorquage, ont été endommagés et le moteur du remorqueur Aito Nui a quelque peu surchauffé.
Les deux navires sont rentrés depuis à Papeete pour reprendre le cours de leur mission habituelle. Le Tahiti Nui étant notamment affecté au ravitaillement de Maupiti. D'après un spécialiste interrogé, « les capacités étaient tellement sous-dimensionnées que c'était certain que ça ne pouvait être réalisé ». Des moyens insuffisants qui vont probablement nécessiter le recours à un remorqueur plus puissant venu de l'étranger si l'option du retrait est toujours privilégiée par rapport à un démantèlement sur site.
En quelques dates…
15 mars 2020 : Le thonier Shen Gang Shun 1, qui pêche hors zone polynésienne, est contraint de se rendre à Tahiti pour réparer une avarie. Il reprend la mer le 20 mars pour poursuivre sa campagne de pêche. 21 mars : À la suite d’une nouvelle avarie, le thonier dérive et s’échoue sur le récif de Arutua aux Tuamotu. 24 mars : Le gouvernement met en demeure le propriétaire du navire de retirer le thonier dans un délai d’une semaine. 6 avril : Des clichés des cales du navire pleines de marchandise en décomposition embrasent les réseaux sociaux. 19 avril : Cette fois-ci, des photos de fuites de carburant constatées autour du navire échoué font un nouveau bad buzz sur les réseaux. Un barrage anti-pollution est installé le 26 avril par les autorités. 30 avril : À la suite d’un recours du Pays, le tribunal administratif de Papeete condamne le propriétaire du navire à sécuriser le navire, retirer sa cargaison de poisson, prévenir toute pollution et faire enlever le navire. 6 mai : Le propriétaire du navire (et non le Pays, comme nous l'indiquions initialement, NDLR) fait affréter le Aito Nui 2 et le Tahiti Nui VIII à Arutua pour les opérations de dépollution et de déséchouement.