​Le budget général du Pays abondé d’une partie des excédents de 2018


PAPEETE, 8 avril 2019 - L’assemblée a voté une modification budgétaire pour 2019 en affectant 5,16 milliards Fcfp de crédits nouveaux tirés des excédents budgétaire de l’exercice 2018. 

Le premier collectif du budget général pour 2019, quatre mois après le vote du budget primitif, le 6 décembre dernier, s’inscrit dans un contexte favorisé par l’excédent record enregistré à la clôture de l’exercice 2018. Le Pays a terminé l’année avec un solde budgétaire de clôture de plus de 21 milliards Fcfp, contre 14,9 milliards en 2017 et 6,8 milliards en 2016.

La délibération a été adoptée lors de la 2e séance de la session extraordinaire, lundi matin, par 42 voix et 13 abstentions. Le groupe Tavini Huiraatira s’est abstenu, de même qu’une partie des élus de l’opposition autonomiste du Tahoera’a.

Ce premier ajustement budgétaire de l’année se proposait de reprendre par anticipation 5,163 milliards Fcfp, soit 25 %, du montant disponible de l’excédent 2018, en vue de permettre au gouvernement la mise à disposition de crédits nécessaires à la poursuite des missions de service public dans des conditions optimales.

A l’issu des débats, le président Fritch a tenu à saluer ce vote en faveur d’un "collectif très riche en informations". La modification budgétaire donne en effet la capacité au Pays de lancer certaines opérations clés pour 2019, dont le lancement d’études pour le renouvellement du centre hospitalier de Uturoa, à Raiatea ; l’aide au financement (pour un montant de 400 millions de francs) d’un projet de foyer de jeunes travailleurs à Papeete, porté par l’Eglise protestante ma’ohi ; des acquisitions foncières importantes à Mahina  et à Taputapuatea ; ou encore le renforcement des budgets consacrés au logement social. Pour le chef de l’exécutif "il y a quelques petites choses qui parlent dans ce collectif. Elles apparaissent soit parce que nous avons besoin de créer des autorisations de programme pour des études, soit des crédits pour lancer les investissements".

Lors des débats, la présidente du groupe Tahoera’a Huiraatira s’est inquiétée de l’important excédent budgétaire constaté en 2018. Pour elle, ce "trop plein" en dit long sur l’incapacité du gouvernement à consommer les crédits dont il dispose. Critique que s’est empressé de corriger Teva Rohfritsch en soulignant que cet excédent budgétaire était la conséquence du niveau record de recettes fiscales atteint en Polynésie. "La machine économique est irriguée et nous faisons en sorte que cela continue", a-t-il dit avant de lancer au groupe orange : "C’est vrai que dans un autre temps on aurait récupéré chaque franc d’excédent pour des opérations « m’as-tu-vu »". 

Le vice-président a aussi rappelé que le montant des investissements publics avait atteint 25 milliards Fcfp en 2018 après avoir été de 14 milliards en 2014 et 12 milliards en 2013. 

Le second collectif budgétaire de l’année est d’ores et déjà annoncé pour juillet prochain, après l’adoption du compte administratif 2018. Après l'affectation de 5,16 milliards Fcfp inscrite au collectif adopté lundi, le reliquat d’excédent à inscrire dans le budget sera de l’ordre de 16 milliards Fcfp.

Rédigé par Jean-Pierre Viatge le Lundi 8 Avril 2019 à 15:01 | Lu 899 fois