​Le RSMA à la rencontre de la jeunesse de Moorea


Moorea, le 17 février 2021 - Des représentants du RSMA (Régiment su Service Militaire Adaptée) de Polynésie française sont venus mardi rencontrer les jeunes de l’île à Teavaro. L’objectif était de présenter à ces derniers les formations professionnelles existantes au sein du RSMA et de commencer les inscriptions pour les personnes intéressées. Une vingtaine de jeunes étaient présents.
 
Une rencontre a eu lieu mardi entre des représentants du RSMA et une vingtaine de jeunes de Moorea dans les locaux de la mairie annexe de Teavaro. L’objectif pour ces représentants militaires était de présenter à ces jeunes les différentes filières de formations professionnelles du RSMA et d’établir les premiers contacts avec les personnes intéressées. Pour rappel, le RSMA DE Polynésie française propose 24 filières de formation pour les jeunes diplômés ou non diplômés du fenua. Celles-ci peuvent être suivies, selon la filière choisie, à la compagnie de formation professionnelle de Hiva Oa, de Tubuai ou d’Arue. Pour pourvoir y prétendre, le postulant doit avoir entre 18 et 26 ans, avoir effectué sa journée  de défense citoyenne et être apte médicalement. Une fois sélectionné, le stagiaire débute par une formation militaire durant laquelle il apprend les bases du métier de militaire (marche au pas, vie en collectivité, etc.). Il passe ensuite le Brevet de Conduite Militaire qui va lui permettre d’obtenir le permis de conduire de la catégorie B. Ce n’est qu’après cela qu’il pourra poursuivre la formation professionnelle qu’il a choisie.
L’objectif du RSMA est de pouvoir réinsérer les jeunes dans le monde du travail et leur trouver un contrat un CDD ou un CDI. Mais pour pouvoir s’inscrire, ils doivent absolument démontrer une volonté sans faille, peu importe leur qualification de départ. "On veut voir au RSMA des gens qui ont envie de s’en sortir et qui ont envie d’avancer dans la vie. S’ils correspondent au projet, ils auront la chance d’intégrer le RSMA" explique l’adjudant-chef Laurent. Même après plusieurs années de présence sur le fenua, l’organisme suscite toujours autant d’intérêt chez les jeunes. "On a toujours beaucoup de demandes parce que les Polynésiens savent que le RSMA est une bonne institution qui marche bien. On a cette réputation qui fait que le jeune qui passe par nous aura des chances de trouver un travail à l’issue de sa formation" ajoute l’adjudant-chef. Celui-ci affirme que 90 % des stagiaires du RSMA décrochent un CDI ou un CDD, et parfois certains décident de reprendre leur scolarité. La réussite des formations qualifiantes du RSMA est en grande partie expliquée par le fait qu’elles sont constamment adaptées au marché du travail local. "Si on voit qu’on a du mal à insérer professionnellement nos jeunes dans une filière, on n’hésitera pas à remplacer celle-ci par une autre qui soit porteuse d’emploi. Les 24 filières ne sont pas arrêtées. Elles peuvent évoluer au cours des années" précise encore l’adjudant-chef. Ce dernier invite donc tous les jeunes de fenua, diplômés ou pas, désireux d’intégrer le monde du travail à les rejoindre.

​Anaya Kaimuko 18 ans, habitante d’Afareaitu

"Difficile de passer des formations en dehors du RSMA"
"Je veux intégrer le RSMA pour, plus tard, décrocher un emploi et être indépendante. J’aimerais aussi aider ma famille qui vit à Hiva Oa, surtout mes petites sœurs qui sont toujours à l’école. Ce n’est pas facile de trouver du travail là-bas. J’avais déjà postulé pour la formation de secrétariat au RSMA. Mais je n’ai pas été prise. Du coup, je postule aujourd’hui pour la formation d’agent de prévention et de sécurité. Je vais aussi me préparer pour le concours de gendarmerie par le biais du RSMA. C’est difficile de passer des formations en dehors du RSMA vu que je viens des Marquises et qu’en plus, il faut payer les frais d’inscriptions. C’est plus facile au RSMA car on est nourri et logé là-bas."

​Raimana Teurura, 22 ans, habitant de Temae

"J’espère réussir ma vie en sortant du RSMA"
"Je vois beaucoup de jeunes à Moorea qui « dealent » et qui consomment de la drogue. Ceux-là n’ont pas d’avenir. Je pense que le seul avenir pour les jeunes en Polynésie est le RSMA. J’ai des amis en France qui s’en sont sortis grâce au RSMA alors qu’ils étaient des caïds auparavant. Ils ont été recadrés. J’ai choisi la formation pour être agent de sécurité et celle pour être peintre dans le bâtiment. J’espère réussir ma vie en sortant du RSMA : avoir une maison, posséder une voiture… Je vais essayer soit de trouver du travail, soit de m’engager dans l’armée."

​Teanuanua Biesse, 21 ans, de Temae

"Subvenir aux besoins de ma famille"
"Je vois que les jeunes « foutent la merde » dans la rue en se battant, en buvant de l’alcool, etc. Il faudrait qu’ils intègrent le RSMA. C’est ce que j’aimerais faire pour subvenir aux besoins de ma famille. C’est trop dur de trouver du travail en Polynésie. Ça l’est encore plus avec la crise sanitaire. J’ai choisi la filière Espace Vert car c’est un secteur qui est très demandé dans les hôtels par exemple. Pourquoi ne pas s’engager aussi dans l’armée de terre après le RSMA. Je suis même prêt à partir en France. Si on ne me prend pas au RSMA, cela va être le désespoir absolu pour moi. Je serais vraiment triste."

Rédigé par Toatane Rurua le Mercredi 17 Février 2021 à 09:22 | Lu 4977 fois