​Le Port autonome en grève


Tahiti, le 2 janvier 2024 – Le Port autonome de Papeete et la confédération syndicale Otahi n'ont pas trouvé de terrain d'entente ce mardi, lors de la dernière journée de négociations. La grève, qui sera effective ce mercredi dès 00h00,  appelle l'ensemble du personnel du Port autonome à un arrêt de travail pour une durée indéterminée.
 
Les dernières tentatives de négociation entre le Port autonome de Papeete et le syndicat Otahi n'ont abouti à rien. Saisi par ses ouvriers et les syndicalistes, le Port autonome refuse n’accéder à leurs demandes sur des points de conflit récurrents, notamment concernant la réorganisation du service armement. Ce qui nous préoccupe surtout, c'est la titularisation du capitaine d'armement, d'empêcher les départs à la retraite dans un contexte de sous-effectif et la mise en place d'un roulement de service 24/48 avec un effectif de 18 personnes”, explique Lucie Tiffenat, secrétaire générale de la confédération syndicale Otahi, agacée par les marches arrière perpétuelles du Port autonome concernant la gestion de son personnel. “Ce sont des choses sur lesquelles nous étions déjà tombés d'accord, et aujourd'hui, le directeur du Port autonome, Jean-Paul Le Caill, décide de revenir sur ces décisions.”
 
Du côté des ouvriers de la cale de halage, on fatigue face à une direction qui ne tient pas ses engagements : “Tous les ans, on nous dit que le personnel sera reclassé et tous les ans, on constate que ce n'est pas le cas. Et il en va de même concernant la revalorisation des primes.” En face, la direction tient ses positions et ne laisse pas d'autre choix selon le syndicat Otahi : “Nous allons en grève. Si les discussions ont bien avancé, concernant le roulement des effectifs 24/48, il n'a pas été possible de se mettre d'accord. C'est une revendication qui nous tient à cœur et qui concerne tout le service armement, il est hors de question pour nous de céder sur ce point. Cela fait trop longtemps que ça dure”, assure Lucie Tiffenat, devant un conflit qui risque bien de s'enliser. “Il n'y a pas de prochaine rencontre de prévu pour le moment. Nous allons faire grève et ce sera au premier des deux camps qui cédera de faire le premier pas.” Une grève qui pourrait pourtant très vite impacter la population locale, puisque, rappelons-le, sans remorqueur, il est impossible de faire entrer les paquebots et porte-conteneurs dans la rade de Papeete. 

Rédigé par Wendy Cowan le Mardi 2 Janvier 2024 à 18:00 | Lu 568 fois