​Le Pays contracte un nouvel emprunt


Finances - Sans en informer les élus de l’assemblée de la Polynésie française lors de l’ouverture de la session budgétaire la semaine dernière, le gouvernement vient de mandater le ministre des Finances, Tevaiti Pomare, pour négocier un prêt de 16 millions d’euros (1,9 milliard de francs environ) auprès de l’Agence française de développement.
 
La négociation par le ministre des Finances d’un nouveau prêt de 16 millions d’euros (1,9 milliard de francs environ) auprès de l’Agence française de développement a été divulguée ce jeudi dans le Journal officiel. Celle-ci intervient après le renvoi d’une partie du prêt accordé par l’État via son prêt garanti par l’État (PGE), voté lors du précédent collectif budgétaire fin août, de 3 milliards de francs.
 
Les élus de l’assemblée ont découvert ce jeudi cette nouveauté budgétaire. “C’est assez paradoxal”, commentait Nuihau Laurey pour A here ia Porinetia. “Cette décision d’emprunter succède à une décision de désendetter. Ce sont peut-être des investissements déjà planifiés sur des projets spécifiques, mais comme nous n’avons aucune information sur le sujet, on verra lors de l’étude du budget. J’ai l’impression que le gouvernement navigue à vue. Ça fait partie de ces décisions que l’on a du mal à analyser.”
 
Tevaiti Pomare a pourtant balayé la polémique. “Le PGE était adossé à des mesures du plan de relance. Un bon nombre de ces mesures n’ont pas été mises en œuvre et cet argent ne pouvait pas être mobilisé pour autre chose que ces mesures. Comme cela ne correspondait pas à la stratégie de développement de notre gouvernement, il n’y avait pas de raisons de continuer sur ce PGE.”
 
Alors, à quoi va servir ce nouvel emprunt ? “Pour le budget 2023, le Pays avait prévu 9 milliards de francs de recours à l’emprunt. Six milliards ont été faits localement avec des taux variant de 3,75 à 4,5%”, explique Tevaiti Pomare. “Pour les 1,9 milliard de francs souscrits auprès de l’AFD, le taux serait autour de 3,4%”, explique-t-il, soit un taux moindre que le taux évolutif souscrit avec le précédent PGE.
 
Cet argent sera mobilisé pour boucler le budget 2023 en englobant les nouvelles mesures du gouvernement Brotherson, puisqu’il fait partie de l’enveloppe globale des 9 milliards votés l’an dernier.

Rédigé par Bertrand Prévost / Stéphanie Delorme le Jeudi 28 Septembre 2023 à 19:37 | Lu 5215 fois