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​La déscolarisation n'est pas une fatalité aux Raromatai


Raiatea, le 4 novembre 2020 - La Mission de lutte contre le décrochage scolaire, soutenue par un généreux mécène qui met à disposition des studios pour les élèves, peut se targuer d'obtenir de bons résultats. L'un des néo-bacheliers va même partir en métropole dans une filière sport-études.

La Mission de lutte contre le décrochage scolaire (MDLS), en place à Tahiti depuis 5 ans, n'a vu le jour au lycée de Uturoa qu'en août 2019. Mandatée par l'État, elle est gérée au lycée par Sariah Aharau pour l'ensemble des Raromatai. La première mouture a compté neuf inscrits, parmi lesquels cinq adolescents et adultes ont obtenu leur baccalauréat après avoir été déscolarisés. Les quatre autres se sont dirigés vers des filières parallèles.
 
Cette structure qui porte ses fruits se voit dotée depuis peu d'une association, gérée par les jeunes étudiants, pour pallier à la carence principale : l'hébergement. Si le décrochage scolaire est dû à diverses raisons, généralement familiales ou sentimentales, le manque de place dans les internats (qui ne prennent ni les élèves majeurs ni les "décrochés") est en effet la principale cause de l'abandon des études : ceux qui veulent reprendre leurs études ont bien leur place dans les salles de cours, mais pas en internat. Et l'hébergement chez un correspondant semble plus compliqué qu'il n'y paraît. Comble de la situation, la majorité des élèves qui veulent passer leur bac un an après avoir abandonné leurs études (et même jusqu'à six ans pour certains) ne savent où loger à Raiatea, tout au moins dans la limite de leur budget.

​Quinze nouveaux élèves cette année


Quand bien même ils sont originaires de Raiatea, c'est parfois le problème du transport qui peut être un frein à la poursuite des études, notamment s'ils habitent au sud de l'île à une cinquantaine de kilomètres. Du coup, un généreux mécène, Marcel Pheng, commerçant et ancien professeur dans le privé et dont le fils fait partie des cinq reçus au bac cette année (lire encadré ci-dessous), met à disposition des studios pour un loyer très modique. Néanmoins les jeunes étudiants de la toute nouvelle association devront retrousser leurs manches pour une remise en état. Marcel Pheng fournit le matériel, les jeunes la main d'œuvre. Le tout premier studio, sur les cinq disponibles réservés aux élèves majeurs, sera remis en état pour la fin de l'année et devrait déjà accueillir au moins quatre étudiants.
Preuve du succès de cette filière, pour la seconde année, ce sont 15 élèves qui se sont engagés à passer leur bac.

Rédigé par JPM le Mercredi 4 Novembre 2020 à 09:59 | Lu 4530 fois