​La Faaroa se fait draguer


Raiatea, le 7 septembre 2020 - Le service de l’Équipement a entrepris depuis une semaine le curage de l’unique rivière navigable de Polynésie, longue d'environ 1500 mètres à Faaroa. Le but : remettre à niveau la praticabilité du cours d’eau emprunté par les tours opérateurs en vue de l’inauguration imminente du jardin botanique territorial situé à mi-parcours.
 
Pour effectuer le curage titanesque de la Faaroa, pas moins de deux barges à sable, ces grosses caisses en aluminium capables d’embarquer une mini drague et un tractopelle. L'une appartient au Service de l’agriculture, l’autre à la mairie de Taputapuatea. C’est d’ailleurs à la demande du tāvana Thomas Moutame que ces travaux, dont la durée est évaluée à plus de deux mois, ont été programmés. Un délai imposé par la difficulté du chantier : une barge enlève les troncs d’arbres du lit de la rivière, avec force tronçonneuses, et dépose les encombrants sur l’autre embarcation qui, elle, fait la rotation jusqu’à la berge. temps estimé : une heure aller / retour. Raymond Roopinia, l’adjoint au chef de service supervise les travaux, sous l’œil attentif du tāvana et de son adjoint, Myron Roopinia. Ce sont eux qui souhaitent développer en ce lieu une activité touristique qui consisterait à louer des pirogues V3 à moteur électrique avant qu'à mi-chemin les touristes finissent le parcours à la rame, histoire de retrouver la magie des temps anciens.
 
Dans ce but, tāvana a souhaité garder le plus intact possible le "tunnel végétal", genre de tronçon où la végétation est tellement dense que le soleil disparaît pendant quelques minutes ; effet naturel garanti. Sans son intervention, les employés auraient très certainement tout dégagé comme ils l’ont fait sur les berges, entre l’embouchure et l’embarcadère du jardin botanique. Pour un cachet authentique, un simple élagage sur les branches pendantes suffira à conserver intacte cette sensation de se replonger dans une nature vierge.

​Accumulation de déchets végétau

Une initiative qui a un coût puisque pour arriver à ses fins, il faudra découper les tourelles des deux barges en aluminium, qui de par leur hauteur empêchent de franchir le toit végétal bien trop bas. Une opération non prévue au budget qui alourdira de quelques centaines de milliers de francs la facture déjà saumâtre. !I faut reconnaître que le lit de la rivière est bien encombré par les alluvions arrivant de la montagne. Il n’y a parfois que quelques dizaines de centimètres de fond et il n’est pas rare que l’embase du moteur vienne heurter un vieux tronc juste sous la surface. Cette opération doit normalement être effectuée tous les ans, voire tous les deux ans, mais là ce sont plusieurs décennies qui ont permis l'accumulation des alluvions et déchets végétaux.

Rédigé par JPM le Lundi 7 Septembre 2020 à 07:57 | Lu 971 fois