Tahiti, le 19 novembre 2020 - Les habitants de Anaa dénoncent le "terrorisme environnemental" et une "catastrophe écologique" suite à des travaux réalisés au sein de l'aire marine éducative de l'atoll. Le ministère de l'Environnement mène l'enquête.
L'aire marine éducative de Anaa avait été inaugurée en grande pompe en 2018 par le président Édouard Fritch en personne. Elle porte le joli nom de "Te Kura Moana no Tagihia" ou “la couronne sacrée de l'océan de Tagihia”. Elle n'est malheureusement pas sacrée pour tout le monde. Des travaux, visant à draguer un chenal entre le lagon et l'océan, ont eu lieu dans l'aire marine éducative de l'atoll. Le résultat n'est pas beau à voir. C'est Jean-Pierre Beaury, natif de l'atoll, directeur de l'école et porteur du projet d'AME, qui relate le carnage, après avoir été alerté par les pêcheurs et propriétaires de pension de famille de l'atoll.
Jean-Pierre Beaury se dit "révolté” : Une drague est en train de creuser sauvagement le chenal (...). Des murs de coraux sont déposés tout le long du chenal”. Il affirme que cette aire marine éducative est "la réserve alimentaire de la population et que c'est une zone de pêche ancestrale". Pour lui, ces travaux mettent en danger "la sécurité alimentaire de l'atoll" et donc son économie : “Ces travaux sont une catastrophe écologique". Il qualifie même cette opération de “terrorisme environnemental". En effet, aucune autorisation n'a été donnée et aucune étude d'impact n'a été réalisée avant l'intervention des engins de chantier.
Le ministère enquête
Notre rédaction a tenté de contacter le tāvana de Anaa Calixte Yip pour comprendre le pourquoi de ce chantier douteux, mais il est resté injoignable toute la journée, même si selon son secrétariat, "il rappelle toujours". Mieux vaut attendre assis.
Un autre agent communal a en revanche témoigné : "J'avais vu effectivement l'océan qui était tout blanc, du côté où ils draguaient. Mais je ne savais pas ce que c'était et tāvana nous disait que c'était pour dégager un peu les cailloux qui gênaient le passage des petits bateaux, à la demande des pêcheurs. Après, je ne sais pas ce qui s'est passé". Pour l'agent, aucune autorisation n'a été demandée. Et d'ajouter, "on n'était même pas au courant que des travaux étaient en cours, jusqu'à même aller draguer le petit chenal".
D'autres sources précisent qu'une société privée, l'entreprise Boyer, est actuellement sur place à Anaa pour effectuer des travaux pour le débarcadère, un chantier pourtant sans lien puisque situé ailleurs… Contacté, le ministre de l'Environnement Heremoana Maamaatuaiahutapu assure d'ailleurs que "si c'est pour le débarcadère, les travaux n'auraient pas dû être faits à cet endroit”. Il ajoute qu'une enquête est en cours car aucune demande d'extraction n'a été faite, regrettant la difficulté pour ses services de se déplacer sur l'atoll en ces temps troublés. Mais le ministre s'intéresse au dossier : "On suit cela de près (...). Mais on ne sait pas trop ce qui s'est passé, ni pourquoi ces travaux ont été faits, ni par qui, si c'est la commune ou si c'est l'entreprise privée". S'il y a lieu, une plainte pourrait être déposée.
L'aire marine éducative de Anaa avait été inaugurée en grande pompe en 2018 par le président Édouard Fritch en personne. Elle porte le joli nom de "Te Kura Moana no Tagihia" ou “la couronne sacrée de l'océan de Tagihia”. Elle n'est malheureusement pas sacrée pour tout le monde. Des travaux, visant à draguer un chenal entre le lagon et l'océan, ont eu lieu dans l'aire marine éducative de l'atoll. Le résultat n'est pas beau à voir. C'est Jean-Pierre Beaury, natif de l'atoll, directeur de l'école et porteur du projet d'AME, qui relate le carnage, après avoir été alerté par les pêcheurs et propriétaires de pension de famille de l'atoll.
Jean-Pierre Beaury se dit "révolté” : Une drague est en train de creuser sauvagement le chenal (...). Des murs de coraux sont déposés tout le long du chenal”. Il affirme que cette aire marine éducative est "la réserve alimentaire de la population et que c'est une zone de pêche ancestrale". Pour lui, ces travaux mettent en danger "la sécurité alimentaire de l'atoll" et donc son économie : “Ces travaux sont une catastrophe écologique". Il qualifie même cette opération de “terrorisme environnemental". En effet, aucune autorisation n'a été donnée et aucune étude d'impact n'a été réalisée avant l'intervention des engins de chantier.
Le ministère enquête
Notre rédaction a tenté de contacter le tāvana de Anaa Calixte Yip pour comprendre le pourquoi de ce chantier douteux, mais il est resté injoignable toute la journée, même si selon son secrétariat, "il rappelle toujours". Mieux vaut attendre assis.
Un autre agent communal a en revanche témoigné : "J'avais vu effectivement l'océan qui était tout blanc, du côté où ils draguaient. Mais je ne savais pas ce que c'était et tāvana nous disait que c'était pour dégager un peu les cailloux qui gênaient le passage des petits bateaux, à la demande des pêcheurs. Après, je ne sais pas ce qui s'est passé". Pour l'agent, aucune autorisation n'a été demandée. Et d'ajouter, "on n'était même pas au courant que des travaux étaient en cours, jusqu'à même aller draguer le petit chenal".
D'autres sources précisent qu'une société privée, l'entreprise Boyer, est actuellement sur place à Anaa pour effectuer des travaux pour le débarcadère, un chantier pourtant sans lien puisque situé ailleurs… Contacté, le ministre de l'Environnement Heremoana Maamaatuaiahutapu assure d'ailleurs que "si c'est pour le débarcadère, les travaux n'auraient pas dû être faits à cet endroit”. Il ajoute qu'une enquête est en cours car aucune demande d'extraction n'a été faite, regrettant la difficulté pour ses services de se déplacer sur l'atoll en ces temps troublés. Mais le ministre s'intéresse au dossier : "On suit cela de près (...). Mais on ne sait pas trop ce qui s'est passé, ni pourquoi ces travaux ont été faits, ni par qui, si c'est la commune ou si c'est l'entreprise privée". S'il y a lieu, une plainte pourrait être déposée.