​L'accusé peine à expliquer son geste


Tahiti, le 24 mai 2024 – L'homme de 49 ans jugé devant la cour d'assises pour un viol et une tentative de meurtre commis sur une sexagénaire est difficilement revenu, jeudi, sur les faits qui lui sont reprochés. Alors que la victime avait expliqué qu'elle souhaitait comprendre lors de procès pourquoi il s'en était pris à elle, l'accusé a assuré que les choses étaient arrivées “comme ça”.
 
Au procès du quadragénaire jugé depuis mardi par les jurés de la cour d'assises pour répondre d'un viol et d'une tentative de meurtre, la deuxième journée d'audience a, en partie, été consacrée jeudi à l'audition de l'accusé sur les faits. Cette violente agression survenue dans la soirée du 27 juin 2015 dans la maison de la victime, une sexagénaire qui vivait alors à Uturoa sur l'île de Raiatea, avait été résolue sept ans après. 
 
Alors que la cour avait évoqué mercredi la personnalité de l'accusé, elle l'a cette fois entendu sur les faits. Interrogé sur les raisons pour lesquels il s'était introduit ce soir-là chez la sexagénaire pour la frapper avec un parpaing et la violer, l'homme a répondu que cela était arrivé “comme ça” en se montrant souvent dans l'incapacité de répondre aux questions de l'avocat général ou de l'avocat de la défense. Le quadragénaire a ainsi expliqué qu'il avait bu dix “obus” le jour des faits et qu'il avait fumé du paka. Devant le juge d'instruction, il avait pourtant assuré l'inverse. 
 
“Mort imminente”
 
Lors de ce second jour de débats, la cour a également entendu en visioconférence le médecin légiste qui avait examiné la victime dans le cadre de l'information judiciaire. Tel qu'il l'a expliqué, lors de l'agression, la pauvre femme avait ressenti une sensation de “mort imminente” et elle souffre désormais du syndrome du stress post-traumatique qui engendre notamment de l'anxiété et de l'hypervigilance.
 
Une expertise peu surprenante au regard des constatations faites par un autre spécialiste de la médecine légale qui est ensuite venu expliquer à la barre que les blessures infligées à la victime l'avaient été avec une si grande violence que des os de son visage avaient été fracturés. Depuis les faits, cette dernière souffre d'ailleurs d'une paralysie au niveau maxillaire.
 
Au terme de ce procès, qui doit s’achever vendredi avec les réquisitions de l'avocat général et les plaidoiries, l'accusé encourt la réclusion criminelle à perpétuité. 

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 23 Mai 2024 à 18:47 | Lu 1778 fois