​Joseph Kaiha et les millions perdus


Tahiti, le 6 septembre - Obligé de reverser 17,1 millions de Fcfp de sommes indûment perçues auprès de l’Éducation nationale, le maire de Ua Pou, Joseph Kaiha, considère que l’État avait trop prélevé sur son salaire d’instituteur. Le rapporteur public du tribunal administratif de Papeete n’a pas vraiment souscrit à ses calculs.
 
Président de la communauté de communes des îles Marquises entre 2010 et 2013, Joseph Kaiha, professeur des écoles, avait pendant cette période été dispensé d’enseignement pour effectuer une “mission”, demandée par le ministre de l’Éducation Moana Greig, dont l’élu n’avait jamais pu prouver l’existence. Relaxé au pénal dans le cadre de cette affaire, le tāvana avait cependant reçu en juin 2016 un courrier du vice-rectorat l’informant que des retenues sur salaire allaient être effectuées. Il avait en effet indûment perçu des rémunérations d’un montant de 17,1 millions de Fcfp sur la période concernée sans effectuer les services d’enseignement correspondant.
 
Six ans plus tard, l’élu Tapura sollicite le remboursement de 3,5 millions de Fcfp, considérant que les prélèvements par l’État avaient excédé le montant réellement dû. Vérification faite par le rapporteur public du tribunal administratif, les comptes de l’État sont bons. Si le maire produit un tableau récapitulatif de prélèvements effectués juillet 2013 et avril 2014, le magistrat note malicieusement que l’intéressé “verse au dossier l’ensemble de ces bulletins de paie à l’exception précisément de ceux correspondant à cette période”. Un malencontreux oubli, qui ne permet pas d’apprécier la réalité des ponctions.
 

Rédigé par Sébastien Petit le Mardi 6 Septembre 2022 à 19:41 | Lu 6455 fois