​Il menace son frère avec un harpon


Tahiti, le 17 juillet 2023 – Un agriculteur a été jugé lundi par le tribunal correctionnel pour des violences commises sur son frère sur fond de conflit familial irrésolu. L'homme, auquel il était notamment reproché d'avoir menacé la victime avec un fusil harpon armé, a été condamné à deux ans de prison dont un avec sursis. 

Le tribunal correctionnel a jugé lundi en comparution immédiate un agriculteur et père de trois enfants qui était poursuivi pour avoir brandi un fusil harpon dans la direction de son frère et pour l'avoir menacé de mort. Les faits s'étaient déroulés dans la soirée du 24 juin dernier sur le terrain familial où les deux hommes cohabitent avec leur famille. Alors qu'il s'était assoupi après avoir bu plusieurs bières, le prévenu avait été réveillé par le bruit d'objets tombant sur le toit de sa maison. Se rendant compte que sa femme venait de se disputer avec son frère qui trouvait que le couple avait mis la musique trop fort, l'agriculteur s'était saisi de son fusil harpon armé et l'avait pointé sur son frère en menaçant de le tuer. L'intervention d'un autre membre de la famille avait permis de calmer les choses avant que les gendarmes n'arrivent et interpellent l'intéressé. 
 
Présenté en comparution immédiate lundi, le prévenu a affirmé qu'il n'avait jamais eu l'intention de tuer son frère. Ce à quoi le président du tribunal lui a opposé que son casier judiciaire comportait plusieurs condamnations, notamment pour des violences commises sur son fils mineur ou bien pour des sévices infligés à son chien. Légèrement agacée par les dénégations du quadragénaire, l'avocate de la victime, Me Isabelle Nougaro, a insisté lors de sa plaidoirie sur le fait que le fusil était “armé, chargé et sans fil de retenue” et que son client avait eu “peur pour sa vie”.
 
Avant de requérir deux ans de prison dont un avec sursis, le procureur de la République est lui aussi revenu sur les violences commises par le prévenu dont l'arme était “chargée” en direction de la victime. Le représentant du ministère public a ensuite dénoncé l'attitude de l'agriculteur qui, malgré “un casier truffé de condamnations pour violences”, n'est pas “franc du collier”. Me Maya Montluçon, l'avocate du quadragénaire, a pour sa part affirmé lors de sa plaidoirie que son client ne voulait pas tuer son frère mais “protéger sa famille”. Expliquant qu'il était le seul à subvenir aux besoins de sa famille, elle a demandé au tribunal de se montrer clément. Après en avoir délibéré, les magistrats ont suivi les réquisitions du parquet en condamnant l'homme à deux ans de prison dont un avec sursis. 
 
 

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 17 Juillet 2023 à 19:32 | Lu 1901 fois